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lundi 17 avril 2017

Un site nommé désir, de Lou Borgia





Résumé

« Un site nommé Désir… » C’est le nom que Lou a donné au site qu’elle a créé avec Adèle – DJ dans une boîte de filles – et Victoire – qui rêve de gloire sur les podiums –, afin de parler librement de sexe entre jeunes. Côté coeur, il y a l’amoureux que Lou a quitté et qui continue à la harceler. Mais aussi Miss Mojito, une jolie Cubaine qui brûle de lui faire découvrir les plaisirs entre filles. Et, surtout, le mystérieux internaute qui reproche à Lou de ne rien connaître au désir et qui lui lance un défi : remettre au goût du jour le concept de flirt. Le programme ? Jouer avec le désir par tous les bouts, en s’interdisant d’aller jusqu’à l’orgasme. Et ne pas tomber amoureux…
À 26 ans, Lou a une imagination débordante et elle fantasme plus vite que son ombre. Quoi de plus excitant pour elle qu’un garçon qui joue à l’Homme Fatal, celui qu’on n’a pas le droit d’aimer ?



Mon avis

Avec « Un site nommé désir » ma surprise a été double en commençant ma lecture : 
- le personnage principal porte le même nom que l'auteur (ce détail ne m'avait pas frappé auparavant). On s'interroge un peu sur ce double emploi. Est-ce un livre inspiré de faits réels, de recherches , ou des fantasmes couchés par écrit par l'auteur ? Questions bien trop indiscrètes et indélicates pour que l'on pousse l'investigation plus loin, mais c'est vrai que cela effleure forcément l'esprit du lecteur. Tout ce que nous révèle l'auteure, c'est qu'elle ressemble à son personnage... Mystère !
J'avoue que j'ai été surprise de retrouver un concept peu original : un trio de copines qui échangent sur leur vie sexuelle. Je m'attendais à un récit plus mature, se centrant sur la relation sur le net. Le résultat aurait pu être indigeste (comme je l'ai souvent vécu : avec des lectures, la plupart du temps, bien vite abandonnées), mais ce fut loin d'être le cas avec ce roman. J'ai tellement été captivée par celui ci, que je l'ai lu bien rapidement. Les sujets abordés et situations sont variés, traités avec naturel et légèreté, mais sans pour autant survoler. L'auteure prend le temps de traiter différentes pratiques sexuelles ( lesbianisme et recherche d'une identité bi, l’exhibitionnisme, le désir, le plaisir, le BDSM, l'utilisation de sex-toys...) avec un certain réalisme même si sans être pointu. 



La narration se fait du point de vue de Lou à la troisième personne. On lit également des échanges de mails et textos entre les personnages. L'humour tantôt immature, tantôt ironique apporte un zeste de fraîcheur. Certaines situations font sourire, et parfois même franchement rire. Certaines sont carrément hilarantes. On frôle le ridicule, mais calculé et bien mis en place par l'auteure.
Le rythme se fait autour de chapitres courts, vite lus. On se dit « allez encore un... » et on se retrouve facilement en train de lire la moitié du bouquin d'une traite !



Lou est donc le personnage principal de ce roman. La jeune femme vient de rompre avec un petit ami jaloux et encore fort présent dans le récit (ce qui permet à l'auteur de traiter le principe de jalousie, normale et abusive). Au delà de son job alimentaire (testeuse de sex-toys), elle est administratrice du site « Un site nommé désir » avec ses deux amies Adèle et Victoire. Elle espère en vivre un jour, et s'évertue avec leur aide de leur faire vivre et le faire connaître.


Lou est jolie, peu sûre d'elle et dans le roman, enfin libérée de son « tyran », explore des pratiques sexuelles nouvelles, poussée par ses pulsions, mais aussi par un mystérieux internaute, qui lui propose un challenge sur le site : celui du flirt. Apprendre à se connaître, étape par étape, sans coucher, développer le désir et le différencier du plaisir, tel est le défi.


Lou personnage sympathique s'avère loin d'être parfait. Son côté égocentrique l'aveugle parfois dans ses relations avec ses amies, avec son ex et les autres personnages et cela lui vaudra quelques revers de fortune, qui heureusement restent finalement sans grandes conséquences (même si, de ce fait, la fin s'avère surprenante et savoureuse).


A travers ses yeux, on découvre ses amies Adèle et Victoire, deux jeunes femmes totalement différentes.


Victoire, franche, directe, sûre d'elle et de son corps, ne manque pas d'ambition. Elle utilise d'ailleurs ses atouts avec brio pour faire avancer sa carrière. Au contraire de Lou, elle manque d'imagination, ne fantasme pas. Il lui faut de l'action, si besoin un peu de technologie, mais surtout des regards attentifs sur ses prouesses. Reine de l’exhibition, elle aime se donner en spectacle avec son ex, Alex, mannequin bien doté par la nature, apparaissant bien souvent dans le roman : le charmeur de ses dames. 


Adèle, parait beaucoup plus secrète, toujours en jean et sweet shirt large, pour cacher ses formes pourtant avantageuses. Elle change son look et opte pour des tenues gothiques quand elle se rend au Pussykiss, boîte où elle est DJ (job alimentaire auquel elle tient). Quand elle demande à Lou de venir jouer le rôle de petite amie, pour décourager une belle Cubaine au sang chaud qui lui fait des avances, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. Lou succombe vite au charme de la demoiselle. Bien des complications s'ensuivent... pas forcément celles auxquelles on s'attend : l'auteure sait nous surprendre !


Le scènes et situations proposées sont chaudes, décrites en détail, l'ambiance bien campée, mais l'ensemble ne tombe pas dans le vulgaire. Les dialogues apportent leur lot de de mots crus (mais jamais trop) et d'expressions et de comparaisons amusantes. Pas de tabous ne viennent freiner les jeunes femmes et c'est tout à fait appréciable !


Je ferai cependant deux petits reproches au récit :
-Un petit manque de subtilité, car on tombe facilement dans la facilité (problèmes vite résolus, situations évidentes)
-la brochette de jolies filles et de beaux gosses chez les mecs : tout le monde est beau... Je comprends que cela fasse parti du fantasme, mais cela retire un peu de réalisme et les petits détails, petits défauts qui font le charme d'une personne. 



En conclusion, ce fut une lecture rafraîchissante, amusante, légère... presque un coup de cœur. En tout cas, elle va rejoindre mes lectures doudous (ces livres que j'aime relire une centaine de fois, par simple plaisir de retrouver les personnages et ici l'humour du récit). Une très bonne lecture au final, que je recommande aux amateurs du genre et aux personnes qui voudraient se lancer. Merci Au forum Au cœur de l'Imaginarium et aux éditions La Musardine.

jeudi 2 mars 2017

Osez les secrets d’une experte du sexe pour l’amour qui dure toujours, de Servane Vergy


Résumé

L’amour, le grand amour, l’amour éternel… Nous sommes encore nombreux à y croire, même s’il est évident que le couple, depuis plusieurs décennies, est en constante évolution. Un mariage sur deux aboutit à un divorce… Pour éviter ça, il faut faire des efforts. Une relation de couple, c’est comme un intérieur, des abdominaux ou un périnée : ça s’entretient ! Dans ce guide, Servane Vergy, l’experte du sexe déjà bien connue des amateurs de la collection Osez, va vous donner tous ses conseils pour que votre relation, même si elle évolue, perdure non pas par résignation, paresse ou arrangements pécuniaires, mais parce que vous le DESIREZ.

Parmi les petits guides de La Musardine, en voici un dont le titre laisse rêveur : l'amour qui dure toujours... On aimerait y croire, tout en doutant plus ou moins selon ses propres expériences, mais peut être que le livre se montre suffisamment de bon conseil pour guider les couples ou futurs couples sur cette voie ?

Mon avis

Le livre se décompose en parties très claires, proposant des paragraphes courts, titrés et permettant de retrouver sans mal les informations cherchées. Les informations et conseils s’agrémentent également de témoignages qui donnent du vivant, en partageant le vécu de personnes d'âges et univers différents.

On se retrouve ainsi guidé à travers différentes étapes, dans des parties qui suivent toujours la même organisation, donc qui proposent une facilité à la lecture et rend celle ci plus agréable. Cependant, si les chapitres sont parfois courts, voire trop courts, ils peuvent s'avérer trop superficiels, pour aborder une approche approfondie.

Les conseils sont simples, pratiques et font preuve de bon sens à défaut d'une vraie originalité.
Dans un premier temps, la relation est examinée sous l'angle de possibles nuisances : un passé trop lourd et envahissant, l'engagement avec une personne toxique. A la lecture, cela paraît simple, mais l'auteure relativise vite. En effet, rien n'est si simple (sinon ça se saurait...)

Le guide insiste aussi sur le fait que la confiance, base du couple, se construit dès le début de la relation : sans faire preuve de naïveté, il faut aussi savoir lâcher prise, sans trop se méfier, sans voir du danger dans toute situation.
Évidement, l'amour évolue et ne dure qu'un temps. Il faut savoir garder l'objectif d'un avenir commun, tout en préservant l'espace de liberté de chacun, en gérant la jalousie.
Le guide s'appuie sur ces faits mais ne nuance pas vraiment, car chaque couple a ses attentes, ses compromis : rien n'est aussi figé qu'on veut le laisser paraître dans ces conseils.

La partie de l'éveil et le prolongement des plaisirs sexuels qu'il faut varier offre une vision de la préparation psychologique et physique, privilégiant la détente, la sensualité et le piment à ajouter à relation. Celle ci détaille les gestes appropriés qui peuvent s'avérer utiles pour les novices.

Le guide aborde également le moment clé de l'arrivée de l'enfant.
Le quotidien peut menacer le couple, et il faut faire la différence entre routine toxique et routine rassurante et sécurisante. Notion tout de même subjective, je trouve, selon les couples et les personnes.

Le temps qui passe apporte aussi son lot de danger au couple. Il est alors temps de réveiller la vie sexuelle en testant d'autres choses, tels les jouets spécialisés par exemple.
Rien n'empêche de définir de nouveaux contrats, d 'établir de nouvelles habitudes, plus en phase avec l'évolution du couple. Conseil qui paraît judicieux, car chacun évolue au cours de sa vie.

Les conseils donnés sont finalement assez stéréotypés et peu nuancés, mais les couples peuvent y pêcher des idées, celles qui leur correspondent, qui leur permettent de s'adapter aux situations que réservent la vie. Chaque couple choisit la sienne, car chaque couple diffère dans leur relation et dans leurs attentes, dans leur façon d'envisager l'avenir.

Il n'y a donc pas de recette miracle pour que l'amour dure toujours, mais ce petit guide peut apporter des conseils judicieux, même si tous ne peuvent convenir à un même couple. A chacun de piocher ceux qui les aideront à faire durer leur relation sur le long terme.

Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et les éditions La Musardine pour cette lecture intéressante (même pour une célibataire endurcie telle que moi!)

mardi 27 décembre 2016

Osez 20 Histoires d'obsessions sexuelles


résumé

Ce nouveau recueil particulièrement corsé d’Osez 20 histoires, la collection de nouvelles érotiques à thèmes de la Musardine, s’est donné pour but d’illustrer l’obsession sexuelle. Sous toutes ses formes. Obsession pour un fétiche, une pratique, un fantasme, un scénario, obsession pour une personne follement désirée, obsession pour le sexe en lui-même, obsession physique, ou mentale, ou les deux, obsession qui nous empêche de réfléchir, de travailler, obsession qui nous réveille la nuit, obsession qui nous consume, bref : 20 histoires fiévreuses, passionnées, tourmentées, où l’obsession suinte de chaque mot !

mon avis



La prolifique collection « Osez 20 histoires » de la Musardine nous propose avec le recueil de nouvelles « Osez 20 histoires d'obsessions sexuelles » un nouveau thème à découvrir, bien intrigant et intéressant à la lecture. Les différents auteurs du recueil l'ont exploité, selon leur univers personnel, et de manière diverse. 

L’obsession peut ainsi porter sur d'autres personnes, mais aussi sur des parties du corps ou des objets, ainsi que sur des pratiques spécifiques. Les nouvelles proposées ciblent l'objet de l'obsession avec précision. Leurs auteurs jouent sur cette fixation des personnages, pour mieux l'exploiter, la développer et la déployer jusqu'à la libération finale ou sa continuité. 
L’obsession d'autrui reste la plus courante : 
Le désir de l'autre, attirance soudaine et intense pour la personne qu'on rencontre pour la première fois.
Le désir ancré depuis déjà longtemps, que l'on découvre et qui prend force dans la nouvelle. 
Le désir pour une personne qui vous garde sous son emprise, comme un(e) maître(sse) vénéré(e).
Le désir d'une catégorie de personnes qui comble un vide affectif, ou des fantasmes particuliers.
Quand l’obsession est partagée, elle devient d'autant plus vive et cohérente, les scènes d'autant plus chaudes. Pourtant, si la romance n'est pas exclue, on reste centré sur le thème de l'obsession.

Le sexe et les pratiques sexuelles restent un champ thématique également très fructueux. Le sexe devient une nécessitée presque maladive, les pratiques spécifiques (voyeurisme, BDSM...) se découvrent et/ou s'avèrent les seules à pouvoir assouvir les désirs.
La focalisation sur les sens, les objets (même banals), ou de manière plus originale, les lieux et la recherche de l'esthétisme, eux aussi propices au plaisir peuvent accompagner efficacement l'objet de convoitise abordé dans les nouvelles.

La diversité des sujets et l'unité sur son traitement (choix de la précision) offrent une cohérence à l'ensemble du recueil pour le thème choisi.
L'obsession incite les personnages, hommes ou femmes (équilibre maintenu dans le recueil), à l’excès dans leurs pensées, leurs sensations et émotions, leurs pratiques. Elle peut les transformer, leur apporter un déclic nécessaire à l'excitation et l'épanouissement ou les pousser à des pensées et comportements de plus en plus nocifs pour eux même, socialement ou dans leur travail. Elle bouleverse leur vie de manière positive ou malsaine. La nocivité de celle ci peut mener à l’abandon au détriment de soi, à la perte de raison.
Sauf exception, les fantasmes obsessionnels doivent prendre forme pour atteindre la libération. Dans quelques nouvelles pourtant, la réponse reste négative, le personnage ne trouvant pas satisfaction au final, mais la désillusion et de nouvelles questions.

Beaucoup des histoires proposées sont à la première personne. Celle-ci permet d'entraîner le lecteur dans les fantasmes des personnages, la frontière entre leur désir et la réalité restant assez fragile. Leur fixation influe sur leur manière de concevoir la réalité et l'utilisation de la première personne nous rapproche un peu plus d'eux. La troisième personne apporte plus de recul, mais utilisée à bon escient s'adapte également aux récits proposés.

L'unité dans le traitement du thème se ressent aussi dans la narration, que j'ai trouvé de qualité. Bien sûr certaines nouvelles sont plus sensuelles ou plus crues, selon l'auteur, mais l'équilibre retrouvé dans l'ensemble du recueil, ainsi que la fluidité du style, des personnages justes et bien caractérisés demeurent très appréciables à la lecture. 

En conclusion, sauf exception (pour cause de personnage harceleur et violeur), j'ai aimé chacune des nouvelles permettant des découvertes sur une thématique intéressante, la lecture de scènes sensuelles et chaudes
Je recommande donc Osez 20 histoire d'obsessions sexuelles aux amateurs de lectures coquines et je remercie les éditions « La Musardine » et le forum « Au cœur de l'Imaginarium » pour cette belle découverte.

jeudi 25 août 2016

Erections romaines 1, de Julien Ligny



Résumé

Un texte coup de poing, du sexe débridé : Érections romaines, une série gay à découvrir chez Sexie !

Un Post-it de rupture. Quatre ans de couple dans la figure. Germain perd pied, pète un câble et prend le premier train pour Rome. Avec une seule idée en tête : niquer le plus de mecs possible, les enfiler à la chaîne et ne plus penser à rien d’autre qu’à sa bite. Oublier tout le reste. Traîner dans Rome jour et nuit, le sexe épais au fond du fut, enchaîner les plans entre potes, les soumis à tirer, les orgies à l’improviste… Surtout faire durer l’abattage au maximum et ne plus jamais désirer un mec plus de quelques heures. Mais est-ce vraiment possible ? Peut-on remiser pour toujours ses amours au placard ?


Mon avis


Le premier épisode d’« Érections romaines », au titre provocateur, à la couverture simple et belle, fait parti de la collection Sexie by la Musardine. Il s’agit d’une série gay, qui fait l’objet de plusieurs épisodes. 
Dés la présentation, le lecteur est prévenu, il s’agit d’une série érotique aux scènes trash et débridées, pas de la romance MM. Les sentiments ne sont pas au centre de la série. 

Sous le coup d’une rupture, le personnage annonce également la couleur dès le début : il compte combler le vide, dompter la colère par le sexe, seule solution pour oublier sa douleur. Déterminé et désespéré, il en veut beaucoup, avec de nombreux partenaires, sans émotion parasite, à la chaîne…

La narration à la première personne, immersive, plonge immédiatement dans l’histoire et ne laisse pas de temps mort car, si la nouvelle est courte, elle s’avère intense. Seul son point de vue importe, il ne se soucie de l’autre que par jeu, reste au centre de l’histoire, donc le choix de cette narration semble on ne peut plus judicieux. 
Il y a d’ailleurs peu de dialogues, le personnage se contentant de sa version des faits, un monologue dense, révélant ses envies, son ressenti.
L’écriture fluide, naturelle, efficace s’adapte parfaitement au récit.

Dans le train en partance pour Rome, il rencontre son premier partenaire : un employé de train, un « blondinet », qui correspond à ses attentes. Le jeune homme étant facile, malléable et soumis, il profite de différentes situations pour se servir de lui, jouer avec lui et plus, bien entendu. Passant de froid à provocateur, charmant à limite violent, il s’amuse avec sa première « proie », varie les situations, certaines plus intimes dans la cabine du train, d’autres plus exhibitionnistes, contre la vitre du train ou dans le wagon restaurant où l’employé travaille. Le personnage principal aime profiter des opportunités, fantasmer, humilier… Rien ne l’arrête et le « blondinet » aime se prêter au jeu.

Il m’a semblé sentir dans ce besoin de dominer de la part du personnage, dans son besoin de maîtriser et sa violence sous-jacente, les conséquences de sa colère et de sa douleur. Même s’il joue les indifférents, le maître du jeu, il ne contrôle pas ce côté désespéré dans les scènes de sexe et cela se traduit par une brutalité gratuite. Peut être qu’il y transpose son envie de revanche sur « l’autre ».
Le choix du partenaire aussi ne semble pas laissé au hasard, même si le personnage principal ne veut pas le reconnaître, l’appelle vulgairement, et fait tout pour le dépersonnaliser (intentions et vocabulaire employés). Par la même occasion, il se déshumanise (manière d’échapper à lui-même ?). Pourtant, il ne lâche pas prise sur son « blondinet », même si une autre occasion s’est présentée.

Les scènes de sexe sont largement explicites, bien décrites, avec un langage cru, volontairement toujours à la limite du vulgaire, reflétant la brutalité des intentions et parfois des gestes. Le ton est pourtant juste. On oublie tout préliminaire, tout est direct, le personnage aime maîtriser et se faire craindre.
Les scènes sont variées selon les situations. Si certaines se teintent d’un côté trash, d’autres (moins nombreuses cependant) sont plus sensuelles. Pas de tendresse pour autant, ou tout au moins le personnage ne voudrait pas le reconnaître et la narration est à la première personne.
Les scènes exhibitionnistes paraissent plus invraisemblables, mais se fondent dans le récit sans problème, et l’auteur arrive à leur donner la crédibilité voulue.

En conclusion, il s’agit d’un épisode dense et intense, dont les scènes possèdent un côté trash indéniable. Mais, derrière un personnage sûr de lui, maître des situations et à la recherche de « chair fraîche », on remarque une fêlure due à la séparation. J’avoue être impatiente de lire la suite, pour voir comment les choses vont évoluer. 
Merci au forum « Au cœur de l’Imaginarium » et à Sexie by La Musardine pour la découverte de cette série très chaude.

mardi 16 août 2016

Femmes d'homosexuels célèbres, de Michel Larivière



Résumé:

Quoi de commun entre Isabelle de France et Mme Pierre Loti, entre la princesse Palatine et Mme Verlaine, entre Elsa Triolet et la duchesse de Windsor ? Elles ont toutes épousé un homosexuel !

Bien avant l’ère de la tolérance et de l’acceptation, les homosexuels, pour la plupart, ont également vécu une pratique hétérosexuelle pour ne pas risquer l’opprobre et par souci d’assurer la transmission du nom et de l’héritage. L’Histoire en parle peu, et tait bien souvent les réactions des épouses de « convenance » choisies pour faire écran… Ces femmes-alibi qui ont traversé l’Histoire auprès de certains de nos grands hommes, Michel Larivière en brosse ici le portrait très documenté. Autour de 16 couples célèbres, autant de destins et de parcours différents qui dévoilent au public bien des pans de l’Histoire trop souvent passés sous silence dans les manuels officiels, mais ô combien passionnants et éclairants…
Depuis 1982, Michel Larivière se consacre pleinement à ses recherches sur l’homosexualité. Il a déjà fait paraître de nombreux ouvrages sur le sujet : Les amours masculines, 1984, Pour tout l’amour des hommes, 1998, et plus récemment Les Amours masculines de nos grands hommes à La Musardine, qui de Jules César à Michel Foucault brossait 66 portraits d’homosexuels et bisexuels célèbres.



Mon avis:


Le livre « Femmes d’homosexuels célèbres » de Michel Larivière , publié chez La Musardine, est un documentaire, comme son titre l’indique, consacré aux femmes, dont le mari s’avère être homosexuel. La couverture affiche également la couleur : ce sont les femmes qui sont à l’honneur et d’elles dont on va parler, même si évidemment l’auteur évoquera, par la force des choses, la vie de leur mari.


Le livre se dévoile de manière claire. Michel Larivière annonce en introduction son fil conducteur, présente la cohérence qu’il suivra pour étudier chaque couple et en fait une synthèse en conclusion. Si chacune de ces femmes possède une expérience différente, bien des points communs apparaissent au fil de la lecture, et les points de divergence sont bien mis en valeur.

Entre introduction et conclusion, chaque couple fait l’objet d’un chapitre, chaque partie étant clairement définie : au début, les deux époux sont présentés (noms date de naissance et de décès), accompagnés de leur photo. L’époque contemporaine n’est pas évoquée dans le livre, mais de nombreuses célébrités passées y apparaissent (artistes, écrivains, poètes, princes etc…). 

Le tout se présente en respectant l’ordre chronologique, permettant de comprendre l’évolution des mœurs, même si celles-ci condamnent l’homosexualité (point essentiel dans le livre, car on découvre bien des mariages de convenance, tout au moins du point de vue du mari). Le moyen âge apporte son lot de mariages arrangés, les mariages de convenance sont nombreux aussi, mais cela n’empêche pas les femmes d’être amoureuses de leur mari. Parfois, ces femmes connaissent leurs préférences avant le mariage, s’imaginent pouvoir le convaincre, d’autres ne les connaissent pas et, amoureuses, découvrent cette mauvaise surprise après leur union. Plus rare, et plus proche de notre époque, on retrouve un mariage d’arrangement des deux côtés, la femme cachant sa propre préférence pour les femmes : le mariage y devient une couverture idéale, qui arrange les deux partis. 
Le plus souvent, on retrouve des femmes négligées par leur mari, malheureuses, désirant sauver malgré tout leur couple : mission impossible, on s‘en doute bien. L’auteur évoque un seul mariage qui fonctionne (l’homme étant bisexuel), mais c’est bien le seul. 
Les situations diffèrent selon le comportement de l‘époux, plus ou moins chaleureux, violent ou gougeât. L’humiliation du rejet, de la réputation du couple et du mari (souvent peu discret et peu soucieux de leur femme et des rumeurs qui courent, même s‘ils se sont mariés pour répondre aux convenances de la société.), n’enlèvent pas la dignité de ces femmes. Pour la plupart, elles adoptent une attitude bienveillante et compréhensives, malgré leur tristesse. Elles essaient de surpasser leur mal-être, avancent de leur côté, s’isolent ou au contraire brillent par leurs qualités, voire leurs talents artistiques. L’une d’entre-elles, par contre, se montre particulièrement cruelle dans sa vengeance (mais elle reste un cas à part). On remarque que les situations sont plus tristes, presque cauchemardesques, quand on remonte dans le temps (vers le Moyen Âge). L’auteur a d’ailleurs évoqué dans son introduction la misogynie prononcée, qui existe pendant l’antiquité : la femme n‘est considérée que comme une mère, celle qui donne naissance, mais à laquelle le mari ne doit pas donner de plaisir et dont il ne doit pas tomber amoureux.

Si Michel Larivière décrit avec précision l’influence et le pouvoir des couples et même de leur famille, sur les décisions et mariages, mais également les émotions des femmes concernées, c’est qu’il s’est appuyé sur des sources précises : lettres et échanges écrits, journaux intimes, confessions et témoignages écrits des femmes sur leur vie, leur vie de couple, généralement leur solitude et leur mélancolie. 
Ces sources solides sont citées à la fin du livre et on comprend le travail de recherche que l’auteur a effectué et la véracité, le réalisme qu’il a apporté à ses récits, grâce à elles.

Les récits sont proposés dans un style fluide et clair, de manière plaisante. On se laisse porter au fil des récits, on comprend l’émotion de ces femmes, leurs bonheurs, leurs malheurs. La lecture s’avère donc fort enrichissante et fort plaisante. On voit facilement le fil directeur se dessiner à travers eux et la conclusion apporte une analyse qui complète les impressions éprouvées à la lecture, à partir des informations données.
La cohérence est donc bien en place.

Je remercie le forum Au cœur de l’Imaginarium et les éditions La Musardine pour cette lecture plaisante et enrichissante.


vendredi 17 juin 2016

En Coulisse, de Marlène Jones (nouvelle)




Résumé

Le concert à Coachella est terminé. Nathan Turner, chanteur du groupe VersusJames, contemple la foule et attend. Sait-il lui-même ce qu’il attend ?
Ce qu’il sait en revanche c’est qu’ici tout est possible. Et que grâce à la complicité de son bien-aimé Liam Gentry, qui n’est autre que le guitariste du groupe, les résultats de son attente pourraient bien dépasser ses espérances.




Mon avis

En coulisse de Marlène Jones fait partie de la collection Indécence des éditions L’Ivre-book et avertit le lecteur qu’il est destiné à un public averti et majeur, certaines scènes se montrant suffisamment explicites pour gêner de jeunes lecteurs (dans cette nouvelle, présence de scènes extrêmement chaudes et crues, relations M/M et BDSM). La lecture s‘avère pourtant tout à fait agréable pour un public ciblé, y cherchant un peu de piment érotique.
L’auteur a également publié une autre nouvelle « Étreinte masquée » dans l’anthologie de la collection L’Ivre des sens.

Dès le début de la nouvelle, le titre prend tout son sens, car on suit le personnage principal Nathan Turner, musicien du groupe VersusJames, à la fin de son concert. On le retrouve en pleine séance de BDSM, improvisée par son maître Stanislas, et Liam, son amant. Il représente ainsi le pivot d’un trio particulier, et même d’une relation triangulaire des plus trouble.
Liam représente l’homme qu’il aime et la réciprocité est vraie. On sent la complicité, l’amour, le respect et la tendresse qui les lie. Nathan ne se montre pas fidèle pour autant, allant à droite, à gauche, au hasard des rencontres et occasions, et quand on est la star d’un groupe de rock, elles ne manquent pas !
Stanislas est le maître, celui auquel il se soumet dans un abandon aveugle, acceptant ordres et punitions.

Les relations peuvent paraître simples, mais quand les sentiments s’en mêlent et s’emmêlent, elles se compliquent vite pour notre trio. Si Nathan trouve sa place sans difficulté, ses deux compagnons y cherchent la leur, en quête de compréhension et de stabilité.
Liam voudrait comprendre, et peut être jalouse, la soumission sans limite, l’abandon total et aveugle dont fait preuve Nathan avec Stanislas. Stanislas, lui, essaie d’y voir clair dans ses sentiments, son ressentiment pour le libertinage de Nathan et de ce que cela implique pour lui, pour eux trois. 

Marlène Jones mêle et démêle les sentiments, les relations et émotions des personnages avec maîtrise et emploie une narration se centrant sur la séance BDSM, ce qui la précède par flash-back, ce qui suit et les conséquences : les révélations et décisions qui en découlent. La construction est progressive. Le lecteur doit s’accrocher pour bien suivre, mais comprend bien vite la démarche et la logique de l’auteure.
La relation amoureuse avec Liam apporte une touche romantique bienvenue dans un récit aux scènes chaudes. Il pose les limites, protège Nathan aussi bien mentalement que physiquement : il est l’homme qu’il aime et qu’il respecte. 

Les scènes BDSM et de sexe sont crues, mais sensuelles. L’auteure sait ménager l’attente pour les personnages et le lecteur : une attente savoureuse, qui fait monter la tension et l’excitation.
Elle maîtrise également bien l’atmosphère, les descriptions et les dialogues : bien mis en place, précis et sans lourdeur. 

En conclusion, la nouvelle En coulisse propose un trio très chaud aux relations troubles, qui se découvre au fil du récit (au double sens du terme!). La séance principale de BDSM est bien mise en place, de façon crue, mais sensuelle. Un récit à découvrir…On peut même retrouver les personnages dans un roman, que j’ai hâte de découvrir.
Je remercie le forum « Au cœur de l’Imaginarium » et les éditions « L’Ivre-Book » pour cette découverte chaude, pimentée d’un zeste d’indécence… Une collection qui porte son nom à merveille.

vendredi 10 juin 2016

Osez être une maman sexy, d'Ovidie


Résumé

Comment être une bonne maman et rester une femme désirable

Ce guide se base sur l’expérience personnelle d’Ovidie, auteure, réalisatrice (deux documentaires diffusés sur France 2), bloggeuse (le ticket de Métro), éducatrice sexuelle depuis une douzaine d’années… et maman. Il ne décline ni recettes magiques, ni prescriptions, ni injonctions, et entend juste donner quelques clés pour se réconcilier avec son corps, prendre soin de soi, explorer des pratiques sexuelles encore inédites, instaurer des jeux dans le couple ou en solo. Parce qu’être mère ne veut certainement pas dire renoncer à être femme, pleinement, dans son couple, au travail, avec ses amis, d’autres partenaires éventuels. C’est même sûrement la clé pour vivre du mieux possible son rôle de parent : penser à soi, profiter, jouir, tout ça ne peut que rejaillir positivement sur nos chers enfants. Une idée cadeau pour la fête des mères ?



Mon avis


Ovidie, auteure de ce guide « Osez être une maman sexy » possède peut être un nom que vous connaissez déjà. En effet, l’auteure, réalisatrice de deux documentaires télévisés, également auteur du guide Osez découvrir le point G , s’exprime sans tabou et œuvre pour la liberté sexuelle de la femme. On peut également retrouver des articles très intéressants sur son site « Le ticket de métro ». Lectrice occasionnelle du site, j’ai trouvé la plume d’Ovidie pertinente et efficace. C’est donc avec curiosité que je me suis lancée dans la lecture de ce livre. 


La collection Osez… de la Musardine (collection de guides de sexualité), dont celui ci fait partie, propose dans chacun d’eux une forme commune et claire. Ayant déjà eu l’occasion d’en lire plusieurs, il est agréable de retrouver une organisation proche et précise, comprenant des conseils, astuces, des témoignages, des récits et illustrations. L’ensemble se teinte d’une touche coquine et parfois ironique, humoristique.
Sur la forme, les chapitres sont bien définis, les parties courtes et précises, tentant toujours sur le fond de s’adapter et d’aider sans juger, en déculpabilisant les lecteurs.

Dès l’introduction, on sent l’humour et l’ironie dans la plume acérée de l’auteure. Les remarques sont pertinentes, pourtant l’ensemble de l’ouvrage manque parfois de nuances. Pas facile de proposer des conseils quand chaque cas est bien particulier. Mon expérience le fut, ce qui me rend peut être plus critique sur certains points.

Le guide aborde en plusieurs parties les différentes difficultés psychologiques, physiques, ou de couple que peut rencontrer la nouvelle maman. Il l’aide à ne pas oublier qu’elle est à présent une maman, rôle dont les responsabilités peuvent sembler énormes, voire écrasantes, mais qu’elle n’en reste pas moins une femme. Les conseils visent à l’aider à passer le cap, sans culpabiliser, en n’oubliant pas ses besoins, en osant être sexy, malgré sa nouvelle fonction, malgré les changements de vie et de morphologie. Elle doit passer outre la version « sacralisée », que l’on attribue à la jeune mère, pour reprendre ses marques et rester elle-même. La tendance serait plutôt « mère sexy, mère indigne ». Ovidie offre des conseils, des arguments pour dépasser ce préjugé et ne pas se laisser affecter par le regard des autres. Par contre, on tombe un peu dans le cliché « la maman sexy », en minijupe à la sortie de l’école versus la « mégère » qui la méprise. Peut être est-ce un trait ironique pour marquer les esprits, mais dans la réalité, rien n’est loin d’être si simple. Doit-on être soit sexy, soit mégère ? La femme sexy doit-elle forcément regagner immédiatement ses formes et enfiler sa minijupe ? Ne peut-elle pas l’être au naturel, à l’aise dans ses baskets, en minijupe ou en jean ? 
Bien sûr, et Ovidie nous le confirme un peu plus loin : « Être sexy, c’est avoir confiance en soi ». 

Le corps de la nouvelle maman a changé et la nature n’est pas égale pour chacune. Certaines retrouvent une taille de guêpe après l‘accouchement, d’autres n’arrivent pas à perdre les kilos gagnés. Rien n’empêche pour autant à chacune de trouver sa sexy attitude. Ovidie met d’ailleurs, à ce propos, en garde contre les méfaits d’internet et de l’image idéale de la femme qu’il peut véhiculer. Il fait culpabiliser et lance le message « vous devez mincir ! ». Rien de pire pour saper la confiance en soi !

Dans ce sens une phrase m’a particulièrement interpellée. Ovidie nous dit que si le compagnon n’aime pas le corps de sa femme, avec ses changements, c’est parce qu’elle-même ne l’aime pas. L’homme lui-même ne peut-il pas être influencé par cette image de la femme idéale diffusée largement et à laquelle sa femme ne correspond plus ? Il semble injustifié dans ce cas d’en attribuer la faute systématiquement à la femme.
En effet, comme le dit ensuite Ovidie, soyons body-positives, personne n’est parfait et retrouver des repères et une garde robe prend du temps. Elle conseille également de privilégier le bien être, mais aussi de ne pas négliger son épanouissement personnel et professionnel. 
L’auteure nous rappelle avec conviction, et l’expérience ne peut que me permettre de le confirmer : « la mère parfaite n’existe pas ! ». Alors arrêtons de culpabiliser et de se montrer sensible aux regards mauvais et aux reproches… 

Les relations de couple, après la grossesse, ne peuvent que changer et sans nulle doute se perturber. Le guide explique comment passer du couple parental au couple érotique. Pour cela, il faut se comprendre, accepter l’autre et ne pas le rendre responsable de son mal être.
Les conseils prodigués sont transférables à tout couple en perte de vitesse, mais attention chaque situation reste néanmoins unique. 
Des efforts mutuels restent à mettre en œuvre pour garder un équilibre de couple, sans gâcher celui de parents et d’amants.
Beaucoup de soucis sont à prendre en compte, dont la fatigue, source de conflits. Ovidie guide les couples dans cette traversée sensible en proposant des solutions judicieuses, évidentes, mais qu’on peut vite oublier sous le poids des responsabilités. 
Elle prône également le retour à la sensualité, aux expériences sensorielles, à la découverte d’un plaisir différent, précisant qu’il ne faut pas oublier son propre plaisir, dans la recherche de contenter l’autre : rester à l’écoute, dans une entente mutuelle.

Le guide évoque également l’importance de la rééducation du périnée, à ne pas négliger, et propose différentes solutions, certaines bien coquines, auxquelles je n’avais pas songé !

D’autres sujets sont évoqués, sortant de la relation de couple : la mère célibataire, dont la situation n’est pas simple et même épuisante, les couples échangistes, ou la mère qui prend un amant (ou à l’inverse comment réagir quand on est trompée).

En conclusion : ce petit guide reste intéressant dans l’ensemble, mais je n’ai pas pu m’empêcher de réagir en prenant des notes. J’ai du recul par rapport à ma propre expérience qui fut douloureuse. J’ai donc répondu d’une couleur différente pour évacuer certaines remarques personnelles, certaines réactions de colère, afin de les éviter et de rester le plus neutre possible dans ma critique. 
Le guide est idéal pour tout couple qui vit sur des bases saines et accueille son enfant dans de bonnes conditions de départ. Sinon certaines remarques et petites incohérences du guide peuvent blesser la jeune maman en lui montrant qu’elle ne fait pas assez d’efforts pour se faire aimer.
Ce livre s’adresse aussi bien aux futures ou jeunes mamans, mais aussi aux pères dont le regard, l’attitude et la compréhension peuvent aider pour beaucoup dans les problèmes évoqués et aider leur femme à rester sexy.
Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et les éditions La Musardine pour cette découverte.

mardi 12 avril 2016

Les Confessions d'Union - Étudiantes perverses, de Collectif



Ce livre numérique propose un ensemble de témoignages publiés dans le magazine Union, destiné aux amoureux du sexe et de l’érotisme. Sexie by la Musardine a pris soin de sélectionner les meilleurs pour les publier. Plusieurs recueils « confessions d’union » ont ainsi été publiés, tels que Histoires humides au travailSexe en vacancesLibertins libertines et Amour SM.

Il s’agit donc de témoignages plus ou moins fidèles d’une expérience vécue, que ce soit une réalité décrite telle quelle ou plus ou moins fantasmée, sachant que le passage à l’écrit permet un recul, une analyse, ou une manière d’enjoliver, voire de sublimer des moments passés. L’intensité a sans doute varié, cependant, les témoignages n’en manquent pas et proposent des moments de lecture assez torrides, même si certains sont plus sages, mais non moins sensuels.

Le titre m’a interpellé avant d’attaquer la lecture : étudiantes. Pourquoi féminiser, pourquoi ne pas adopter « étudiants » pour une mixité des témoignages ? Je me suis aperçue à la lecture, que ceux-ci émanant d’hommes ou de femmes placent les étudiantes au cœur de l’action. Elles sont au centre du récit, prennent les choses en mains, guident, assument leurs désirs, fantasmes et plaisirs, librement et sans tabous. Elles savent exactement ce qu’elles veulent et l’obtiennent ! 
Ces femmes se révèlent avec leurs personnalités, leurs différences : des coquines timides, aux plus vicieuses. Leur comportement libéré, qu’on lit sans jugement, à l’état brut, établit une égalité avec la gente masculine au niveau du sexe. Même si certains témoignages masculins dévoilent leur étonnement face à l‘audace de leurs partenaires, la surprise s’avère d’autant plus agréable pour ces messieurs et décuple le plaisir.

Le thème « étudiante » prend un sens large. Les récits ne se passent pas toujours sur le campus. Il désigne simplement un groupe de personnes en particulier. On retrouve même un couple jouant leur fantasme de la petite étudiante rejoignant son professeur. Les relations profs-étudiantes sont rares et peu poussées.

Le style proposé reste fluide, même s’il s’agit de témoignages, écrit d’une plume plus ou moins soignée. Certains ne manquent pas de spontanéité et possèdent une certaine fraîcheur, d’autres se lisent avec plaisir grâce à un style plus élaboré, avec des descriptions sensuelles à la clé. 
Cependant les textes varient de la sensualité sulfureuse à la vulgarité plus ou moins contrôlée. Il existe dans chacune des expériences évoquées, un aspect provocateur, souvent très osé, qu’on retrouve aussi dans le vocabulaire choisi, toujours très cru. Si certains écrivent leur récit, comme ils en parleraient, d’autres utilisent ce vocabulaire avec soin : on reste dans la provocation, dans le fantasme et l’appel au désir, dans la volonté de faire monter la température, auprès d’un lecteur averti. 

En conclusion : j’ai apprécié ma découverte des confessions « d’Étudiantes perverses », même si la différence dans le style m’a déstabilisée. Ce fut une expérience littéraire nouvelle et intéressante. Je remercie le forum Au cœur de l’Imaginarium et Sexie by la Musardine pour cette découverte.

jeudi 24 mars 2016

Mémoire de Fanny Hill, femme de plaisir, de John Cleland


Résumé
Sous la plume de Cleland qui se serait inspiré de Fanny Murray, jeune prostituée de 17 ans qui était l’idole des aristocrates londoniens de l’époque, Fanny raconte ses expériences à travers deux longues lettres et comment, orpheline, elle est arrivée à Londres pour tomber dans les griffes d’une maquerelle qui fera d’elle une prostituée de luxe. Mais si Fanny ne dédaigne pas le plaisir, elle place toujours la vertu au-dessus du vice et incarne somme toute un personnage très « moral » à des lieues des personnages sadiens. L’auteur brosse finalement au travers de son héroïne le tableau des mœurs de son temps, lorsque le Tout-Londres s’encanaillait dans les bouges et les maisons closes. Des phrases élégantes, des tournures délicates, un petit bijou de lecture du XVIIIe siècle avec ce qu’il faut de piment pour en faire un grand classique de la littérature érotique…

Mon avis
Le livre, qui prend un format livre de poche, nous laisse entrevoir un roman de belle ampleur, toutefois la longue introduction de Guillaume Apollinaire ne laisse place, finalement, qu’à un récit assez court (environ la moitié du livre).
Cette introduction situe l’auteur, sa vie, son époque : un homme qui revient des Indes et qui découvre Londres, sa dépravation et ses nombreuses tavernes, plus ou moins bien famées.
Apollinaire évoque également les lieux de plaisir et de prostitution. Parmi eux, il présente des couvents un peu « spéciaux » , lieux de vice, où se trouvent des jeunes filles vierges, ou en apparence peu habituées aux choses du sexe, destinées à des clients riches, plus ou moins célèbres. 
Les anecdotes sont intéressantes et éclairent le lecteur sur certains détails du récit, mais le noient parfois sous le nombre, la multitude des noms (non-clairement cités par soucis de discrétion) : on s’embrouille vite et le lecteur amateur d’une bonne histoire peut facilement s’ennuyer avant d’attaquer le roman lui-même. D’un côté, il est dommage de se priver des renseignements que l’introduction apporte, d’un autre, elle peut vite lasser. On est tenté d’en faire l’impasse, ce qui serait finalement dommage.

Le roman se présente sous la forme d’une correspondance, que Fanny Hill adresse à une mystérieuse madame, sa chère amie. Fanny se confie sans pudeur et sans secret, avec la candeur qui la caractérise, de l'histoire de la jeune provinciale qui débarque dans la capitale jusqu’au commencement de sa vie rangée, enfin libérée de sa vie de prostituée et de femme entretenue.
Fanny s’avère une proie idéale quand elle débarque : seule, sans le sous, candide et naïve, d’un physique agréable et surtout vierge, qualité qui se monnaye au prix fort.
Vite enrôlée dans le couvent en compagnie d’autres filles, déjà moins niaises, mais toutes agréables, elle commence son initiation.
Si Fanny prend le rôle de prostituée qui lui est destiné, et remplit son rôle sans réticence, la romance s’invite dans ce récit de manière agréable et sans déséquilibrer l’histoire entre sentiments, coquinerie et vice.
Cette touche appréciable ne fait que renforcer le côté « pur » et honnête de la jeune fille. On s’attache à elle sans mal, et la suit sans effort dans ses « aventures ». 

Les scènes érotiques énoncées par Fanny sont variées, d’amusantes à moins plaisantes (pour elle surtout), romantiques, coquines, simplement monnayées ou respectueuses. Fanny sait également se faire voyeuse et certaines scènes, auxquelles elle assiste, s’avèrent savoureuses. L’une d’elles déclenche sa curiosité et son désir d‘en connaître plus.
Le plaisir n’est pas toujours au rendez-vous, mais cet aspect du récit apporte du réalisme. Pourtant de nombreuses scènes empreintes d’une forte sensualité, très bien décrites, se lisent avec plaisir.
Globalement le style est riche et soigné, tout en restant fluide à la lecture. 

En conclusion, le roman très agréable à la lecture, nous fait découvrir et apprécier un personnage candide, mais très sympathique. La romance en fil conducteur reste agréable et les scènes les plus chaudes, bien écrites et fort sensuelles. Mémoire de Fanny Hill, femme de plaisir est donc un classique à ne pas manquer, à découvrir ou redécouvrir. Merci au forum « Au cœur de l’Imaginarium » et aux éditions « La Musardine » pour cette agréable lecture.



dimanche 31 janvier 2016

Dernières acquisitions 14

Il y a longtemps que je n'ai pas posté les derniers arrivés (des partenariats avec le forum au cœur de l'Imaginarium essentiellement, puisque les deniers livres étaient sous le sapin ...
Il manque juste Femme de vikings, mais je le prendrai en photo avec les futurs petits derniers, qui devraient arriver cette semaine.


J'ai fini Mémoires de Fanny Hill (chro dès que possible) et je viens d'attaquer Le crépuscule des rois, un début très prometteur. 

mercredi 23 décembre 2015

Les talons rouges de Corpus Delecta


Résumé
Écrire le trouble ressenti, écrire pour attiser le désir, écrire pour témoigner d'une expérience érotique sans commune mesure. Toutes les femmes de ces lettres, qu'elles prennent la plume ou qu'elles soient évoquées par un tiers, portent des talons rouges. Il semblerait qu'il s'agisse d'un signe indiscutable de liberté sexuelle…

Mon avis

Les talons rouges n’est pas le premier écrit de Corpus Delecta publié chez e-ros, on la retrouve également avec le titre Shéhérazade 2.0, roman graphique, tout aussi tentant que le recueil présenté ici.

En introduction, l’auteure présente son recueil de manière agréable, avec un style tout à fait prometteur pour les nouvelles à suivre. 
Elle rappelle le symbolisme fort des talons rouges qu’ils soient escarpins, bottines ou bottes. Ils représentent l’accessoire de séduction ultime. Elle évoque des personnages féminins et masculins, qui se livrent pour des jeux chauds à deux ou, comme on le découvrira au fil de la lecture, à plusieurs.

Les nouvelles se présentent toutes sous forme de lettres adressées à leur partenaire, à une amie ou à un parfait inconnu. Ce sont principalement les femmes qui sont narratrices, mais l’une des nouvelles adopte le point de vue masculin.

Si les personnages se livrent, à travers leur écrit, évidemment à la première personne, ils s’affirment aussi. Les femmes s’y imposent comme maîtresse de leur sexualité décomplexée et débridée, prêtes à verbaliser leur désir, leur plaisir et leur fantasme. Aucune gêne n’entrave les mots, juste une sacralisation des moments passés ou à venir.
Dans la première nouvelle, Héloise rappelle à l’ordre son amant pour son manque de discrétion, mais en profite pour décrire dans le moindre détail, avec des mots crus, mais sur le ton de la conversation, l’excitation et le plaisir éprouvé lors de leurs derniers débats. Dans la deuxième, une femme raconte à son ami Sally un épisode très chaud de ses vacances, passé au bord de la piscine, avec de nombreux inconnus. C’est comme si elle la prenait à témoin de sa revanche sur sa vie et sa libération. Elle s’attarde également sur tous les détails, sans le moindre soucis des convenances. Dans la troisième nouvelle, une femme annonce à son amant la punition qui l’attend quand il viendra, et donc la nouvelle se lit au futur. La quatrième, du point de vue de l’homme, qui parle à un de ses potes de sa collègue experte, lui exprime son plaisir et le détachement presque insolent de celle-ci. La cinquième s’adresse à un inconnu rencontré chaque jour au même arrêt et dont le parfum évoque des souvenirs de sa première fois et entraîne des fantasmes qu’elle lui propose de réaliser. 

Ces femmes assument leurs fantasmes, leur plaisir et, même si elles se soumettent au plaisir de leur partenaire, elles savent leur rappeler qu’elles mènent le jeu. Elle semblent telles des déesses aux talons rouges. 
Leurs talons rouges sont toujours présents, mais discrets, témoins de leurs ébats, signes de reconnaissance, symboles de leur féminité et de leur séduction. 

Le style de l’auteur est fort agréable à la lecture et parfaitement maîtrisé. Il s’adapte à merveille au point de vue adopté. Certaines nouvelles sont plus crues, plus directes, mais la narration semble toujours différente selon le personnage et finalise leur caractérisation.
Les récits sont bien menés, épicés et savoureux à la lecture. Chacun échelonne la montée de l’excitation et du plaisir des personnages, fait monter progressivement la tension jusqu’au final. 

En conclusion, ce recueil « Les talons rouges » est une belle découverte. Je remercie le forum Au cœur de l’Imaginarium et la collection e-rospour cet agréable et chaud moment de lecture.

mardi 8 décembre 2015

Osez la première fois, de Marie Minelli


Résumé

Le premier guide Osez qui s’adresse aux ados et à leurs parents
Quand on interroge les gens qui ont déjà fait l’amour, plus de la moitié d’entre eux considèrent que leur première fois se situait quelque part entre « pas terrible » et « complètement horrible ». Pourquoi ? Parce qu’ils avaient peur, manquaient de confiance en eux, n’avaient pas choisi le bon partenaire, ou simplement parce qu’ils n’étaient pas encore prêts. Voici un guide qui vous dit tout, tout ce qu’il faut savoir avant de faire l’amour la première fois, sans stress, sans appréhension, et sans risque. Grâce à son franc parler et son humour, Marie Minelli aborde sans complexes toutes les questions qui peuvent tracasser à l’aube de ce grand moment : comment choisir le bon partenaire ? Est-ce que ça fait mal ? Comment en parler ? Comment se protéger ? Comment faire une fellation, un cunnilingus ? Comment faire l’amour ?… Vous y trouverez de nombreux témoignages, l’avis d’une gynécologue, des tests qui vous aideront à savoir si vous êtes prêt à sauter le pas, mais aussi des astuces et des tutos pour vous préparer à l’acte et ainsi démarrer votre vie sexuelle avec confiance et assurance. Vous aurez enfin toutes les clés en main pour ne plus envisager votre première fois comme une fatalité ou une simple formalité, mais pour la choisir et en faire une belle expérience.

Mon avis

J’ai découvert Marie Minelli avec son roman « Sexe, mensonges et banlieues chaudes », puis avec son petit guide rempli d’humour, « comment transformer son mec en Brad Pitt en 30 jours » . Elle est l’auteure de nombreux autres livres dans la collection « Osez… » chez La Musardine et celui-ci m’a tenté, curieuse de voir comment elle traiterait le sujet.

Ce livre est clairement adressé aux « débutants ». Marie Minelli opte pour le franc parler. Pas de tabou ou de gêne mal placée. Mais même si le guide ne manque pas de bon sens, il s’appuie principalement sur des généralités. Son rôle ne consiste pas à donner des informations pointues. Il offre plutôt des conseils pratiques et des réponses aux questions que les lecteurs pourraient se poser, aussi saugrenues peuvent-elles passer, car il n’y a pas de sottes questions. Marie Minnelli a bien conscience des inquiétudes de ceux qui veulent « passer à l’acte » pour la première fois et qui envisagent ce moment comme une épreuve. Elle n’oublie pas pour autant de leur conseiller de prendre le temps : pas d’urgence, chacun son rythme.

L’auteure évoque dès le début la difficile caractérisation des termes, à travers les divers mots et expressions et diverses significations pour chacun. Varier les sources ne résout pas le problème, même si un docteur vient à la rescousse, car chacun perçoit la sexualité de manière subjective selon sa sensibilité et son expérience.

Puis l’auteure aborde les différentes raisons qui poussent à se lancer, les analyse avec logique, mais son ton reste léger, simple et adressé à un public jeune. Le tout se ponctue d’anecdotes et de témoignages. L’auteure cherche à dédramatiser, déculpabiliser, relativiser, donc à aider le lecteur à trouver son bien être dans sa tête et dans son corps, pour se sentir prêt. L’avis du docteur vient éclairer le sujet de manière professionnelle.

Marie Minelli apporte des conseils pour la préparation du moment redouté, pour que le lecteur puisse se décontracter, des références cinématographiques, littéraires ou musicales pour se mettre dans l’ambiance, des astuces pour mettre son corps en valeur.
Certains témoignages tombent parfois dans le préjugé et semblent excessifs. Heureusement l’auteure rectifie le tir, en rappelant la liberté de chacun à vivre son expérience à son aise, sans pression. 

Une partie s’avère particulièrement pertinente quand elle aborde les sujets délicats de consentement et de viol. Même si l’auteure tente encore d’alléger le ton, le message passe. Elle insiste sur la différence entre réalité et fantasme, rappelle la loi et informe sur les sites appropriés. 

L’auteure n’oublie pas bien sûr de traiter des détails plus techniques, en restant bien ancrée dans la réalité, de façon pragmatique et en gardant toujours pour objectif de dédramatiser. La différence entre ce moment maintes fois fantasmé et la réalité peut sembler énorme, mais là encore le lecteur est amené à relativiser entre son expérience et la vision apportée par le porno entre autre. L’auteure insiste particulièrement sur le consentement et le respect mutuels entre partenaires.
Si elle évoque les problèmes possibles, elle déculpabilise, conseille et donne un inventaire complet des différents types de contraception, ainsi qu’une mise en garde sur le manque de discrétion sur les réseaux sociaux.

Pour rendre le propos plus léger, les paragraphes du guide restent courts, aérés, clairs et organisés. Cette organisation rend la lecture plus facile, accessible, plus aisée pour trouver des repères. Chaque partie est agrémentée de conseils, témoignages et visions d’un professionnel, ce qui permet au lecteur de piocher parmi ces informations et se faire une idée, s’informer, se rassurer.

En conclusion, ce guide s’avère facile d’accès pour les jeunes, rempli de bon sens. Il peut les aider à dédramatiser et déculpabiliser. Le ton léger met à l’aise, même si il s’appuie sur des généralités. 
Je remercie les éditions « La Musardine » et le forum « Au cœur de l’Imaginarium » pour cette découverte.

mercredi 28 octobre 2015

Partition pour un orgasme, de Julie Derussy


Résumé

Quand un séduisant professeur de littérature médiévale rencontre une chanteuse aux cheveux rouges et au tempérament de feu, ça fait des étincelles. Ils jouent au chat et à la souris, se tournent autour et s'abandonnent à leurs désirs ardents.

Seulement voilà : si la belle se laisse enlacer, elle refuse de se brûler les ailes au jeu de l'amour. Pour éviter les problèmes, elle a décidé de ne jamais mêler les sentiments et le sexe.

Et pourtant... quand ses yeux se perdent dans les siens, quand leurs souffles se mêlent, quand il l'entraîne au septième ciel... ce qu'elle ressent, dans ces moments-là, n'est-ce pas son cœur qui se réveille ?

Il s'ennuyait dans son mariage, elle collectionne les conquêtes. Vont-ils se résoudre à s'aimer ?


Mon avis

Le roman nous immerge très rapidement dans la vie de deux personnages. Lui, Philibert Roland, 34 ans, marié est spécialiste du moyen âge. On Lui découvre une vie bien installée et bien rangée, sans faux pas, un avenir où s’inscrit routine et réussite. 
Elle, Elie, professeur de piano à ses heures, rêve de devenir soprano et ne peut se passer de sa copine Val.

Le récit propose l’alternance de leur point de vue, de manière agréable et équilibrée : à la troisième personne pour lui et à la première pour elle. La narration du point de vue d’Elie se pose de manière naturelle et plutôt crue. Elle ne cache pas son addiction aux hommes, nombreux et éphémères dans sa vie : ils ne sont que de simples jouets qui la satisfont et qu’elle jette sans remord. La narration du point de vue de Philibert semble plus distante, même si passionnée dans sa quête de la belle.

Leur rencontre se fait par hasard au détour d’une boulangerie et de quelques mots prononcés par Elie, la belle à la chevelure rouge et flamboyante qui enflamme immédiatement l’esprit de Philibert. Elle devient vite une obsession et bouleverse sa petite vie tranquille.
Leur relation commence sur des bases fragiles, mais Philibert révolutionne sa vie pour elle. 
Pourtant, Elie l’indomptable ne veut pas d’attache. Elle veut pouvoir garder sa liberté, sans prendre le risque d’être blessée. 

On sent dans ces personnages des failles, des fêlures profondes dans leur passé : une monotonie confortable et étouffante pour lui, des souvenirs sensibles, voire douloureux pour elle. L’auteure explore ces personnages avec sensibilité et profondeur. On aime s’immiscer dans leur vie et leur relation aussi étrange que naturelle. Celle-ci, chaude et sensuelle, n’ennuie jamais le lecteur, car elle s’imprègne d’un ton cru, mais non vulgaire, et même plutôt poétique. En fait, elle diffère selon les points de vue adoptés : plutôt en retenue et tendre pour lui, plus directe avec elle. 
Ces deux personnages que tout semble opposer se rejoignent pourtant sur un point : leur rébellion, contre la vie, leur vie, contre les normes et les habitudes. 

Le style soigné, s’attarde sur les émotions des personnages. Il contribue largement à la fluidité et à la musicalité du texte. Si le récit est bien construit, les chapitres qui se succèdent au fil de l’alternance de point de vue, apparaissent équilibrés et bien rythmés (alternance d’ailleurs parfaitement maîtrisée par l’auteure). 

J’ai fini le roman avec une attente particulière concernant la fin. Elle ne m’a déçue : à la fois intense et ouverte. J’avoue que je regrettai presque d’arriver à la fin de ma lecture.

En conclusion: « Partition pour un orgasme » est le récit d’une relation à la fois étrange et intense, d'une sensualité extrêmement chaude et envoûtante. Merci au forum « Au cœur de l’imaginarium » et aux éditons « Sexie, La Musardine » pour cette excellente lecture.