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mercredi 1 mars 2017

La Pierre d'Isis, de Dorian Lake T1 Isulka la Mageresse




Résumé
Isulka est une mageresse marginale, un peu vénale, mais surtout très endettée, vivotant en donnant des spectacles de magie dans des cabarets parisiens. Scipione est un spadassin vénitien comme on n’en fait plus, un reliquat du passé exilé de la Sérénissime, trahi par ses pairs et en quête de Vendetta.
Recrutés par un employeur anglais pour subtiliser une bague qu’on lui aurait dérobée, la mission se révèle sous un tout autre jour lorsqu’ils découvrent la valeur réelle et symbolique du joyau. Plus question pour Isulka et Scipione de travailler à prix bradés.
L’appât du gain les mènera de Paris au Caire, de coups bas en coupe-gorges, une course-poursuite s’engageant entre les protagonistes, des espions, des criminels et une inquiétante secte égyptienne…



Mon avis

Dorian Lake nous propose avec son roman Isulka la mageresse (premier tome de La Pierre d'Isis) un roman d'aventure teinté de fantastique, drôle et vif.

Dés le début du récit, nous voilà plongés dans le feu de l'action et on ne connaît que peu de temps morts. Même s'il prend le temps de décrire les personnages et lieux, l'ambiance générale - juste ce qu'il faut pour laisser le lecteur s'immerger - Dorian Lake laisse place avant tout à l'action, aux scènes tantôt cocasses, tantôt drôles ou percutantes. Le style fluide et efficace, des dialogues toujours naturels et piquants offrent au lecteur une lecture très agréable et même prenante, même si l'intrigue reste prévisible.

Les personnages, loin d'être des héros s'avèrent bien caractérisés et charmants de par leurs défauts qui sont nombreux... La lecture n'en n'est que plus savoureuse.

Le récit mené à la troisième personne se centre essentiellement sur deux personnages : Isulka la mageresse et Scipione l'Italien.
Isulka, loin d'être une grande dame, possède le vice du jeu, ce qui la met dans un sacré pétrin. Endettée, en proie d'un usurier pas très recommandable, elle cherche le moyen de payer ses dettes. Isulka n'est pas présentée comme une beauté, mais comme une femme charmante, marquante, ne manquant pas d'atouts et à la langue bien pendue (à la fois sa qualité et son plus grand défaut). Intelligente, pétillante, elle séduit vite le lecteur.
Scipionne l'Italien ne manque pas de se présenter sous le jour du stéréotype du charmeur Italien, surpris dans le lit d'une dame par son mari officier. Avide de vengeance, l'appât du gain l'emmène dans l'aventure avec Isulka.

Le déclencheur se présente sous les traits d'un anglais, de premier abord tout à fait banal, mais espion de la cour d’Angleterre, qui leur confie une mission plus périlleuse qu'elle ne le paraît.

Le duo Isulka-Scipione se révèle explosif, celui ci ayant le tord de sous-estimer la jeune femme, en tout bon macho Italien qu'il est. Mais celle-ci n'a pas dit son dernier mot. Heureusement, Scipione possède également plus de charme et plus de cœur qu'il ne veut bien le dévoiler. Excellent escrimeur, il se sauve ainsi de bien des mauvais pas.
Entre situations périlleuses, amusantes, trahison et amitié, les deux jeunes gens seront obligés de coopérer de façon plus ou moins directe.

L'espion Anglais reste plus difficile à cerner : entre naïveté (il donne bien trop de renseignements au duo) et duplicité (il n'hésite pas à les envoyer face au danger), on doute de sa sincérité, Isulka aussi d'ailleurs.
Aslan l'homme à tout faire du Britannique, froid mais dangereux, ne manque pas non plus de ressources et se montre fin calculateur.
Les personnages s'avèrent donc bien intéressants et les masques tombent au fil de l'intrigue.

La magie, bien présente à travers le don d'Isulka, puis de rituels plus ou moins macabres, reste plutôt bien dosée, suffisamment discrète pour ne pas étouffer l'intrigue et l'action. Parfois, elle l'est un peu trop, car la mageresse n'en n'use que très peu finalement, même si elle a bien entendu ses raisons de se montrer prudente.

En conclusion, Isulka la mageresse fut une bonne lecture, palpitante, prenante, clairement divertissante. Pas le temps de s'ennuyer !
Je serais curieuse de lire la plume de l'auteur sur d'autres écrits et lirai avec plaisir la suite des aventures d'Isulka.
Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et Les éditions Lune écarlate pour cette très bonne lecture.

mardi 28 février 2017

Cheveux de feu, de Sylvie Wolfs



Résumé

Une épopée pleine de vent, de fureur et de mystère. Une quête de liberté et d'identité. Une histoire de courage, celui d'une femme flamboyante et rebelle. Mais plus que tout, une grande histoire d'Amour qui marquera à tout jamais une légende à naître : celle de la Femme-Louve.
Violente et flamboyante, telle est l’écriture de Sylvie Wolfs, telle est cette saga.
Jamais l'Irlandaise et le Sioux n'auraient dû se rencontrer. Entre eux, un océan. Des océans... 1845. Jewell O'Connor et Zuzeca Cik'ala Iyasni ne sont encore que des enfants, mais déjà ils luttent pour leur survie dans un monde qui s'effondre. Pour elle, la famine. Pour lui, la guerre. Pour eux deux, la barbarie.
Au fil des bonheurs, des apprentissages, des drames et des épreuves, ils cheminent l'un vers l'autre. L'Irlande de la Grande Famine, le New York des gangs, l'Amérique de la conquête de l'Ouest, les grandes plaines sauvages et ses tribus indiennes.



Mon avis


Dans son roman « Cheveux de feu - La légende de la femme Louve », Sylvie Wolfs nous présente deux personnages, issus de deux milieux différents, mais que le destin va réunir. Rien pourtant ne s'y prête : aucun lien entre Jewel et Petit Serpent Immobile, issu d'une tribu indienne.
Même si la vie leur apprend la perte et la douleur, leurs univers et cultures totalement différents les séparent. Pourtant tous deux se montrent courageux face aux épreuves de la vie. Celle de Jewel s'avère beaucoup plus sordide. Entraînée dans un monde de misère et de prostitution, elle ne peut compter sur sa mère, femme mauvaise et jalouse, qui s'arrange pour la briser. Petit Serpent immobile, de son côté, peut toujours compter sur sa tribu pour le soutenir, cela malgré les pertes d'être chers et la souffrance.

L'auteure met bien en place l'ambiance pour décrire la vie des deux jeunes gens et apporte du réalisme dans le récit. S'attacher à eux n'est pas difficile : on tremble pour Jewel, souffre avec elle et on découvre avec plaisir la culture et les coutumes du jeune sioux. Les émotions distillées dans des moments simples de la vie quotidienne, bonnes ou mauvaises, apportent d'autant plus de crédibilité à l'ensemble.

Le roman déroule, devant nos yeux, la vie des deux personnages. Le parallèle entre eux amène le lecteur à se demander où va le récit, si les deux jeunes gens vont se rencontrer enfin. Les conflits entre Américains et Indiens (bien présentés et nuancés, ce qui fut appréciable à la lecture, même si on ne peut que prendre parti pour les personnages et les tribus indiennes) vont les réunir dans la lutte.

Jewel devient « Cheveux de feu ». La jeune fille, anéantie mais courageuse, qui a dû faire face au pire, devient vite essentielle, redoutable et intrépide au sein de la tribu : une femme sur laquelle on peut compter. L'évolution de celle ci à travers le récit s'avère la plus poignante. Elle trouve parmi les indiens son rôle, celui qu'elle doit jouer et qui lui rend sa dignité perdue. C'est une renaissance.
Dans ce sens, la couverture illustre bien cette transformation.

Le quotidien parmi les indiens nous révèle également leur respect de la vie et de la nature, leur perception de ce qui est sacré. Ils savent prouver leur code d'honneur et leur bravoure. Même si on connaît l'issue fatale (pas de suspense sur ce point, même si l'auteure ne l'évoque pas par respect et cohérence pour le récit), on se prend à espérer à une variante plus heureuse de l’histoire, éprouvant une nostalgie pour cette culture et cette sagesse perdue.

Le récit fluide emporte le lecteur avec facilité. Le style riche et précis se révèle poétique. La plume agréable de l'auteure apporte un plus indéniable à une intrigue déjà riche et intéressante.

En conclusion, j'ai tout aimé dans ce ce roman : les personnages, l'ambiance et le style. Même si l’intrigue prend le temps de réunir Jewel et Petit Serpent, leur infligeant bien des mésaventures et pertes, on apprend à les connaître et les apprécier. La force de Jewel et la culture indienne sont les deux points qui m'ont le plus transportée dans l'histoire. Le récit fut d'autant plus agréable à la lecture, grâce au style riche et poétique.
Une excellente lecture au final, et même un coup de cœur.
Merci au forum Au cœur de l'Imaginarium et aux éditions L'Ivre-book pour cette très belle découverte.

mercredi 16 novembre 2016

Les dames de Riprole T2 : Les noces de l'innocence d'Eve Terrellon

Les Dames de Riprole, tome 2 : Les Noces de l'Innocence par Terrellon


Résumé
En cette année 1417, alors que l'armée anglaise menace plus que jamais la Normandie, le doux Béranger n'a qu'un rêve : devenir ménestrel. Pour cela, il se sent prêt à braver l'autorité de son frère Arnault, un fier chevalier, au risque de se voir renier par sa famille. Très loin de là, dans les Vosges, Douce, sauvageonne vivant dans la montagne, voit sa vie bouleversée en portant secours à une fugitive. Réunis contre leur gré, les deux jeunes gens se voient plongés dans l'univers cruel et licencieux du comte de Coeurval. Confronté au pire, le caractère bien trempé de Douce parviendra-t-il à s'accommoder des façons timorées de Béranger pour échapper aux griffes de leur prédateur ? 


Mon avis
Dans ce deuxième tome de la série des Dames de Riprole « Les noces de l'innocence », on retrouve la suite du premier roman, avec les personnages rencontrés alors. Les deux romans peuvent cependant se lire de manière indépendante, même si ce serait dommage vu le plaisir de lire, de découvrir, puis retrouver Tristan, Isabelle et ses frères.
Eve Terrellon focalise cette fois sur le personnage de Béranger. Elle apporte, au début du roman, des détails sur le tome précédent, sans alourdir la lecture pour ceux qui l'ont lu, en apportant les informations nécessaires pour ceux qui ne l'ont pas fait, le tout du point de vue de notre nouveau personnage principal.
La couverture de ce deuxième tome, magnifique une fois encore, reste cohérente et dans la lignée du premier.

Béranger, le frère doux et compréhensif du premier tome prend donc plus de relief. Sa volonté de devenir ménestrel n'a pas faibli, les tensions avec son frère Arnault également.
Idéaliste, sensible et passionné par son art, de santé fragile, il est loin d'exceller aux armes et au combat, malgré l'aide de Thierry, son ami qui l'initie.
Si Arnault pense à assurer son avenir en voulant en faire un écuyer, il se montre intraitable et inflexible. L'obstination de celui ci, ainsi que celle de Béranger offrent le déclencheur de l'intrigue : leurs relations houleuses poussent le jeune frère dans bien des mésaventures, alors qu'il essaie d'atteindre son but.
On comprend la détermination de Béranger et Arnault reste un personnage charismatique et intrigant. La relation entre les deux frères va évoluer dans ce volume, ce qui la rend d'autant plus intéressante.

L'auteure alterne le point de vue de Béranger avec celui de Douce, dans un environnement beaucoup plus démuni et sauvage.
Ce nouveau personnage féminin, deuxième protagoniste de cette romance, s'avère vite haut en couleurs.
Seule et farouche, la jeune fille livrée à elle même a pour toute compagnie un lynx appelé Lune Blanche. Elle entretient avec elle une grande amitié complice et trouve réconfort et protection auprès de celle ci.
J'ai apprécié le côté très nature et sauvage du personnage et on se prend vite d'affection pour la jeune fille et l'animal. Elles dégagent toutes deux, force et courage.

De malheureux hasards amènent les deux jeunes gens, Douce et Béranger, dans les griffes de Coeurval, personnage douteux qui aime s'entourer de beaux jeunes gens et n'hésite pas à se passer de leur consentement.
Eve Terrellon met en place avec succès une atmosphère tendue, où les échecs d'évasion se multiplient et nous font craindre le pire pour les deux protagonistes.
Ceux ci s'y rencontrent, s'apprivoisent, s'accordent leur amitié...
Le récit vraiment prenant, nous entraîne, nous fait trembler, mais aussi fait doucement évoluer l'amitié amoureuse en un sentiment plus fort.

Le récit reste toutefois réaliste : les obstacles ne manquent pas et le couple lutte pour les surmonter. Pas de facilité pour eux, pour le plus grand plaisir du lecteur (difficile de lâcher la lecture, une fois qu'on l'a commencée). L'auteure décrit également les émotions avec justesse et délicatesse.
Dans ce tome, comme dans le précédent, le style est fluide, le récit cohérent et très plaisant.

Face aux événements et dans leur relation intime, les jeunes gens se montrent fidèles à eux même. Béranger essaie de faire bonne figure, mais reste quelque peu passif. C'est Douce, l'autoritaire et hardie jeune fille qui lui donne du courage, de l'espoir et de la motivation. Douce sait utiliser sa maturité et son audace face à l'adversité, mais joue assez souvent de malchance. Elle ne s'avoue que rarement vaincue. Voilà donc un couple complémentaire et une relation qui sort de l’ordinaire, avec une femme forte et un homme plutôt sensible, tout en restant respectueuse et intéressante.

Béranger, lors de ses aventures, prend aussi connaissance de faits concernant Arnaut et leur frère décédé. On comprend un peu plus les tourments de l’aîné et on aimerait en savoir plus sur celui ci. Hâte de lire la suite, car je suis bien intriguée.
L'amitié qui lie le jeune homme à Thierry amène aussi à des interrogations.
Mais je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte aux futurs lecteurs, juste que la suite devrait réserver des surprises. Vraiment hâte !!!

En conclusion : j'ai apprécié ce deuxième tome, tout autant que le premier. Et, ce sera bien sûr, avec grand plaisir, que je lirai la suite !








vendredi 26 août 2016

At the tunnel's end, de Laure Izabel




Résumé

Nous n’aurions jamais dû nous rencontrer. Et pourtant... ! Peut-être était-ce le moment d’oser affronter celui que je croyais être, ce à quoi j’aspirais ?

Toujours est-il que des portes se sont ouvertes dès cette fameuse nuit, des portes que je pensais avoir fermées pour de bon. Or, j’ai franchi leurs seuils précipitamment, le cœur marqué d’espoir : entre autres, celui d’être moi-même. Quand bien même les dommages collatéraux me coûteront...
Romance, érotisme et bisexualité dans ce nouveau roman de Laure Izabel.




Mon avis



La couverture et le titre énigmatiques prennent sens, au fil de la lecture et pleinement à la fin de celle-ci : ils symbolisent le chemin parcouru.
Le récit démarre par une rencontre, celle du personnage principal, qui raconte son histoire à la première personne, et celle de Carolanne, jeune SDF, sur le point de mettre fin à ses jours. Il va lui sauver la vie et elle va chambouler la sienne. Cette seule rencontre représente un déclic : il ouvre les yeux sur lui-même et sur sa vie.

Rien ne prédestine ces deux personnages à se croiser, car ils appartiennent à des univers trop différents, si ce n’est le destin… 
Il représente l’archétype de l’homme parfait : beau de corps et de cœur, le fantasme de bien des femmes, une célébrité qui a réussi. Il endosse les rôles qu’on lui fait jouer avec aisance, que ce soit sur scène ou dans la vie. Celui du séducteur au boulot et sa vie tranquille auprès de Jane, sa femme. 
Elle est SDF depuis des mois, désespérée et ne possède rien, quand lui a tout. 

Ce sont deux solitudes qui se croisent. Si on comprend vite celle de la jeune fille, laissée pour compte, le personnage principal révèle vite les failles de sa vie : le côté artificiel de sa profession, la froideur de sa femme Jane (opposée de Carolanne : c’est une femme superbe, possédant une carrière mais boudant les plaisirs simples de la vie). Il est fatigué par son côté superficiel et trouve en Carolanne un baume de fraîcheur.
Carolanne s’avère une jeune femme toute en ambiguïté : elle ne cède pas immédiatement à son charme et se montre d’abord méfiante, mais quand le dialogue commence, ses réparties piquantes sont savoureuses : sa fragilité et sa force la caractérisent. 

La situation évolue favorablement entre eux, devient plus intime, avec des discussions et petits gestes : pas d’impatience, une langueur douce, une rêverie poétique et sensuelle. Il se dégage de la jeune femme une sensualité brute, une magie subtile, qui va vite le rendre dépendant. Un lien naît ce soir là, qui ne fera que se développer entre eux, que ce soit dans la complicité ou la douleur.
Jane, d’un autre côté, se présente sous un jour très stéréotypé. Elle devient vite la méchante qui piège son mari par ce contrat matrimonial, puis par la naissance de sa fille Beth, qu’elle délaisse vite.

La naissance de sa fille s’avère d’ailleurs un autre élément déclencheur dans la remise en question du personnage. 
Il se sent prisonnier d’une vie qu’il n’a pas choisi (en tout cas pas ainsi). La situation s’envenime rapidement avec Jane. Les non-dits avec Carolanne, les malentendus, les disputes avec sa femme et la frustration le mènent vers la dépression. Sa fille est son seul rayon de soleil. 

Un choix s’impose. Sa vie doit changer, mais comment ? Il ne veut pas s’avouer ce dont il a réellement besoin. 
Sur ce chemin semé d’embûches, son meilleur ami et ancien amant Tim (dont il s’est séparé, quand il a décollé dans sa carrière et rencontré Jane), en qui il a entièrement confiance, va l’aider à y voir plus clair. C’est un personnage également essentiel à l’intrigue. 

Même si l’histoire est contée par le personnage principal, les personnages secondaires possèdent autant de consistance, avec une personnalité bien mise en place et auxquels on s’attache rapidement. Sauf Jane bien sûr, puisqu’elle tient le mauvais rôle. Contrairement aux trois autres, je l’ai trouvé, moins nuancée, présente pour jouer son rôle dans l’intrigue. C’est le seul bémol que j’ai ressenti, car comme avec OPJ1 (autre roman de l‘auteure, que je vous recommande vivement), Laure Izabel a su dès le début du récit capter mon attention et me scotcher à la liseuse. 

Le style fluide de l’auteure, tantôt sensible, tantôt efficace, les dialogues naturels, voire savoureux, la narration entraînante sont des qualités que j’ai retrouvé dans les deux écrits. Le ton, les personnages, la narration sonnent justes. Les scènes intimes présentes dans celui ci, sans être explicites, s’ajoutent au plaisir de la lecture , car elles oscillent entre sensualité sauvage et gourmande, entre plaisir de retrouver des repères, de la familiarité et celui de la découverte, de la nouveauté.

La fin est à la fois surprenante et logique, mais je n’en dévoilerai pas plus… Elle dépasse nos espérances, sort des sentiers battus et on ne peut qu’apprécier !

En conclusion, ce fut une lecture coup de cœur et je suis définitivement fan de la plume de Laure Izabel. Je découvrirai ses autres écrits avec plaisir. Merci au forum Au cœur de l’Imaginarium et aux éditions L’ivre-book pour cette belle découverte.

lundi 25 janvier 2016

Le point du lundi #2

Le crochet

Un petit châle pour poupée (j'ai une poupée qui date de fin des années 70 que je voudrais rhabiller...)


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Une pochette pour ma liseuse, personnalisée.
Pas parfaite, mais je l'aime beaucoup !



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Ma dernière création : un sac pour glisser me tablette !
J'aime le rendu des couleurs, Par contre, il faut que je m'améliore côté finitions...


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Projet en cours : Et là je flippe grave !




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J'ai profité des soldes sur le net pour me réapprovisionner en laine (je me débrouillais avec des restes de tricots de ma mère et grand mère, mais cela devient trop limité)

Un joli colis bien fourni :


 Les couleurs en détail :




L'écriture
Plein d'idées me viennent que je note au fur et à mesure sur un carnet pour ne pas mécontenter Muse, mais je n'ai pas écrit une ligne, si ce n'est pour écrire l'introduction d'une chronique en partenariat et ça m'a pris des jours... Insomnies encore et toujours.
Moralité: Même si Muse s'active, Morphée me laisse en plan. 
Sans énergie et concentration, impossible d'aligner deux mots !


Lecture

Partenariats et chroniques

Dernière chronique en ligne :

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Chronique en cours de rédaction :


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Chroniques à venir :


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Afficher l'image d'origine épisode 3

Les derniers arrivés : 



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Bilan de mes lectures:

J'ai donc terminée mes lectures de Caver Den et des épisodes 1,2,3 des aventures de Carnacki, découvertes bien plaisantes. Chroniques à venir.

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J'ai également lu:

Afficher l'image d'origine Une excellente lecture et je compte bien continuer avec le tome 4. Je suis devenue totalement fan des Ravens !


Afficher l'image d'origineUne romance sympathique, légère et qui ne manque pas d'ironie. Lui est un macho imbuvable et maladroit, elle ne manque pas de bon sens et de répartie. Je pense continuer à lire les épisodes suivants: ça devrait être assez marrant !



Afficher l'image d'origine C'est un roman bien écrit, mais la rencontre ne s'est pas faite. Un peu déçue. Cela ne m'empêchera pas d'essayer un autre titre de l'auteur.



Afficher l'image d'origine Avec Josh Lanyon, on n'est sûr de ne pas s'ennuyer: entre enquête, mystères et romance MM, il maîtrise fort bien ces différents ingrédients pour mener son intrigue. Hâte de pouvoir lire la suite !



Afficher l'image d'origine Un mystérieux manuscrit, une maison hantée et de sombres secrets de famille: un bon cocktail, même si quelques petites incohérences m'ont dérangée. Une plume agréable et une découverte sympathique.



L'Opéra de Shaya de Sylvie LAINÉ Un recueil de SF intrigant,dont j'ai beaucoup apprécié lé lecture.


***

En cours de lecture

Afficher l'image d'origine J'ai presque fini. Mais c'est écrit tout petit et je l'ai choisi en VO, donc un petit peu plus lente à la lecture.


Afficher l'image d'origine Deuxième tome des aventures de Rouletabille. je prends plaisir à la lecture. 

Un petit récapitulatif (je les ai tous téléchargé)

***

Je ne fais pas de pal pour les jours à venir. Je lis selon mes capacités de concentration. Je redonnerai priorité aux partenariats qui sont en retard (désolée...) dès que je retrouverai le sommeil et la santé.

***

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter de bonnes lectures et de bons loisirs créatifs pour les jours à venir.

A bientôt !





dimanche 3 janvier 2016

Littérature, films et séries...


Quand les romans s'invitent sur nos écrans !
Challenge Au cœur de l'Imaginarium
A découvrir ici


Du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2016

Voilà un sujet vaste et intéressant dans le sens où je vais essayer de faire un doublet livre/ film. J'ai déjà vu certains films et je suis curieuse de découvrir le roman. Je compte pour d'autres titres faire une comparaison livre/film pour approfondir la réflexion. Ou tout simplement je découvrirai le livre, puis le film (toujours le livre avant, quand c'est possible) et livrerai mes impressions.
Un challenge qui pourrait s'avérer riche. A suivre au cours de l'année: je vais créer une page comme à mon habitude, pour la faire évoluer.

Livres lus



Ma pal

L'Odyssée de l'espace
La 5eme vague 
La route
La voleuse de livres
Le journal de Mr Darcy
Harry Potter
Sherlock Holmes
Les misérables
Notre dame de Paris
Nana
Nos étoiles contraires
Seul sur Mars
Le seigneur des anneaux
GOT


Ma wish list

Shining
Totall recall
Oliver Twist
Entrtien avec un vampire
Dune
Fahrenheit 451
Ring
Soleil vert
L'histoire sans fin
Totall recall
La planète des singes
Shutter Island
World war Z
Into the wild
Dead Zone
Le magasin des suicides
Alice au pays des merveilles
Le mystère de la chambre jaune
Le cycle des robots

mercredi 28 octobre 2015

Partition pour un orgasme, de Julie Derussy


Résumé

Quand un séduisant professeur de littérature médiévale rencontre une chanteuse aux cheveux rouges et au tempérament de feu, ça fait des étincelles. Ils jouent au chat et à la souris, se tournent autour et s'abandonnent à leurs désirs ardents.

Seulement voilà : si la belle se laisse enlacer, elle refuse de se brûler les ailes au jeu de l'amour. Pour éviter les problèmes, elle a décidé de ne jamais mêler les sentiments et le sexe.

Et pourtant... quand ses yeux se perdent dans les siens, quand leurs souffles se mêlent, quand il l'entraîne au septième ciel... ce qu'elle ressent, dans ces moments-là, n'est-ce pas son cœur qui se réveille ?

Il s'ennuyait dans son mariage, elle collectionne les conquêtes. Vont-ils se résoudre à s'aimer ?


Mon avis

Le roman nous immerge très rapidement dans la vie de deux personnages. Lui, Philibert Roland, 34 ans, marié est spécialiste du moyen âge. On Lui découvre une vie bien installée et bien rangée, sans faux pas, un avenir où s’inscrit routine et réussite. 
Elle, Elie, professeur de piano à ses heures, rêve de devenir soprano et ne peut se passer de sa copine Val.

Le récit propose l’alternance de leur point de vue, de manière agréable et équilibrée : à la troisième personne pour lui et à la première pour elle. La narration du point de vue d’Elie se pose de manière naturelle et plutôt crue. Elle ne cache pas son addiction aux hommes, nombreux et éphémères dans sa vie : ils ne sont que de simples jouets qui la satisfont et qu’elle jette sans remord. La narration du point de vue de Philibert semble plus distante, même si passionnée dans sa quête de la belle.

Leur rencontre se fait par hasard au détour d’une boulangerie et de quelques mots prononcés par Elie, la belle à la chevelure rouge et flamboyante qui enflamme immédiatement l’esprit de Philibert. Elle devient vite une obsession et bouleverse sa petite vie tranquille.
Leur relation commence sur des bases fragiles, mais Philibert révolutionne sa vie pour elle. 
Pourtant, Elie l’indomptable ne veut pas d’attache. Elle veut pouvoir garder sa liberté, sans prendre le risque d’être blessée. 

On sent dans ces personnages des failles, des fêlures profondes dans leur passé : une monotonie confortable et étouffante pour lui, des souvenirs sensibles, voire douloureux pour elle. L’auteure explore ces personnages avec sensibilité et profondeur. On aime s’immiscer dans leur vie et leur relation aussi étrange que naturelle. Celle-ci, chaude et sensuelle, n’ennuie jamais le lecteur, car elle s’imprègne d’un ton cru, mais non vulgaire, et même plutôt poétique. En fait, elle diffère selon les points de vue adoptés : plutôt en retenue et tendre pour lui, plus directe avec elle. 
Ces deux personnages que tout semble opposer se rejoignent pourtant sur un point : leur rébellion, contre la vie, leur vie, contre les normes et les habitudes. 

Le style soigné, s’attarde sur les émotions des personnages. Il contribue largement à la fluidité et à la musicalité du texte. Si le récit est bien construit, les chapitres qui se succèdent au fil de l’alternance de point de vue, apparaissent équilibrés et bien rythmés (alternance d’ailleurs parfaitement maîtrisée par l’auteure). 

J’ai fini le roman avec une attente particulière concernant la fin. Elle ne m’a déçue : à la fois intense et ouverte. J’avoue que je regrettai presque d’arriver à la fin de ma lecture.

En conclusion: « Partition pour un orgasme » est le récit d’une relation à la fois étrange et intense, d'une sensualité extrêmement chaude et envoûtante. Merci au forum « Au cœur de l’imaginarium » et aux éditons « Sexie, La Musardine » pour cette excellente lecture.

mardi 27 octobre 2015

La Main immaculée, d'Anne Bardelli



Résumé

Marie Costello, journaliste, est plongée au cœur d’une enquête nauséabonde.


Deux gosses gothiques ont été violemment agressés à la sortie d’une soirée.
Afin de découvrir l’identité des coupables, elle tente d’infiltrer le milieu de la nuit, un monde qu’elle connait peu et dont elle ignore les codes.



Au cœur du Black Pearl, boite branchée dont l’énigmatique patron ne la quitte pas des yeux, elle va découvrir que cette affaire est beaucoup plus sordide que ce qu’elle imaginait…


Mon avis

Je ne suis pas une habituée des romans bit lit, mais j’aime en lire à l’occasion. « La main immaculée » m’a donc permis un plongeon dans ce genre possédant ses codes et son thème précis. J’étais curieuse de voir si le roman saurait avoir sa propre originalité et, s’il reste fidèle aux classiques du genre, il a su me surprendre.

Au départ, j’avoue que je n’étais pas emballée : la narration à la première personne évoque la vie d’une journaliste dans ses moindres détails, sans qu’il n’y ait d’action. J’ai eu peur de vite me lasser à la lecture, mais je ne regrette pas de m’être accrochée. Le récit, une fois mis en place, emmène la jeune journaliste enquêter dans les milieux de la nuit, auprès des gothiques pris pour cibles de violences fanatiques. Elle se révèle alors une jeune femme de caractère, loin d’être fade. Elle est sensible, mais forte, têtue (parfois trop, à la limite d’être chiante et déraisonnable, au plus grand plaisir du lecteur), intelligente et perspicace. Elle prend le temps de comprendre le monde des gothiques qu’elle ne connaît pas. Elle constate les préjugés et l’incompréhension et même la haine et la violence dont-ils sont victimes. L’ambiance est d’ailleurs bien décrite, même si elle reste fidèle aux images que l’on connaît déjà. Au delà de l’infiltration, elle réfléchit à la condition de ces jeunes gens différents, jugés si négativement. 
J’ai apprécié également le ton de la narration menée avec humour, voir sarcasme et parfois auto-dérision. Et si le début m’a semblé long, le rythme s’accélère dans un récit bien mené. Les chapitres s’équilibrent ainsi que l’alternance récit - dialogue, action - réflexion.
Si le vampire n’échappe pas aux clichés : on a affaire à un beau brun ténébreux (et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais), il reste tout de même moderne, ancré dans son temps, avec une situation professionnelle et personnelle. Il garde également son côté sauvage et l’auteure a pris soin de ne pas édulcorer sa forme vampirique : ce qui donne plus de crédibilité à sa caractérisation. 
La relation entre les deux antagonistes évoluent vite. La romance ne prend pourtant pas pied sur l’intrigue. Elle la complète, offrant même des scènes sensuelles, agréables à la lecture. On ne peut qu’être sensible à la tendresse et l’instinct de possession et de protection pour sa jolie compagne. Même si elle lui tape sur les nerfs, quand elle se montre têtue comme une mule. Cette relation bien que prévisible sait séduire le lecteur.
L’ennemi apparaît quelque peu stéréotypé, mais l’auteur parvient à lui attribuer la crédibilité et la perversion qui lui conviennent. Sa nature surprend, et on peut tiquer sur l’identité même de sa tête pensante. J’avoue avoir eu du mal à adhérer. 
En conclusion, j’ai vraiment aimé ce roman bien rythmé qui se lit rapidement et avec plaisir. Le personnage principal s’est avéré fort et attachant. J’ai juste regretté ne pas explorer encore plus le monde gothique, même si j’ai apprécié l’approche et le message de l’auteur dans le récit. Je recommande donc ce roman aux amateurs de bit lit, ou même aux lecteurs qui voudraient découvrir le genre. Je remercie le forum « Au cœur de l’imaginarium » et les éditions du « petit caveau » pour cette belle découverte.

dimanche 11 octobre 2015

Faim du monde de Tesha Garisaki

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Résumé
Les étudiants mangent souvent des pâtes. Mais que connaissent-ils de la faim, la vraie ? Dans leur cité U cernée par les zombies, un petit groupe de survivants va en faire l'expérience.


Mon avis

Ayant découvert la plume de Tesha Garisaki avec la nouvelle « La chasse aux marqués » , que j’avais beaucoup appréciée, c’est avec une certaine impatience que je me suis lancée dans Faim du monde. Bien que le thème soit différent, on y retrouve la touche de l’auteure.

En effet, dans « Faim du monde » , on assiste à une invasion zombie. Rien de bien original de premier abord, sauf que l’auteure prend le parti de se pencher sur les effets de cet horrible évènement sur un groupe d‘étudiants. Les personnages croient d’ailleurs, tout d’abord, à un canular, lorsque apparaissent les premiers mort-vivants. Leurs seules connaissances se limitent aux films et séries qu’ils ont eu l’occasion de visionner. Encerclés, ils se retrouvent vite piégés et isolés dans leur résidence, sans la moindre information et sans autres vivres que leurs propres réserves. Ils doivent donc affronter la menace zombie, mais aussi et surtout leurs angoisses et bientôt la faim…

Au fil des jours qui passent, l’instinct de survie prend le dessus. La nature humaine se perd, pour laisser place à des instincts plus primaires. Le lien social s’étiole. L’individualisme se renforce et s’installe peu à peu la loi du plus fort. L’auteure met bien en place cette évolution et la tension latente. De la peur, à la folie, jusqu’au désespoir, les personnages finissent par accepter l’inacceptable.

Tesha Garisaki prend également  le parti de jouer sur les codes et références du thème. Les clichés les accompagnent, non sans une certaine pointe d’ironie. Le résultat offre un contraste intéressant et quelque peu surréaliste entre un encrage dans la réalité, ses problèmes matérialistes et la présence des zombies qui, même s’ils sont toujours présents, ne sont pas au centre du récit. 
La volonté de survivre représente une autre forme d’ironie, puisqu’aucune issue heureuse ne semble possible.

En conclusion, Tesha Garisaki nous offre une nouvelle plaisante sur le thème des zombies. Même si elle ne mise pas sur l’originalité, elle se joue des références et codes du genre. Le style fluide et agréable ont contribué à me séduire. Je n’irai pas jusqu’au coup de cœur cette fois, mais je continue ma découverte des nouvelles de Tesha Garisaki avec « Ceci n’est pas une histoire de tortue » dans l’anthologie « A voile et à vapeur ».
Merci aux éditions Voy’el pour ce bon moment de lecture !



Mortel Contact, de Piet Legay


Résumé
« Les sphères de lumières cessèrent leur danse de mort. L'une d'elles se colla à la nuque de Haller. Le géant trébucha, ses mouvements se ralentirent. Vidé de toutes forces, il ploya des genoux et s'abattit face au sol.
— C'est un cauchemar, dis ! C'est un cauchemar ?
La jeune femme vit le corps sans vie se soulever lentement.
— Non, haleta-t-elle, c'est la réalité…
Alors il comprit pourquoi cette Vérité lui était interdite. »
Piet Legay, conteur infatigable vous entraîne dans son premier Dossier Maudit.


Mon avis 

Piet Legay, auteur de science-fiction prolifique, a publié son roman Mortel Contact, premier volume d’une série qui en compte 14 au total, intitulée Les dossiers maudits, en 1987 chez « Fleuve noir ». Les éditions L’ivre-book ont eu a cœur, avec la sortie de ce premier volume, de publier une SF au charme ancien, un peu kitsch, qui privilégie l’aventure et l’action. La sortie de l’ensemble des 14 volumes est d’ailleurs prévue.
Ces dossiers maudits s’organisent comme des archives cohérentes, qui révèlent des pans de réalité cachée : une vérité à la fois effrayante et excitante, si l’on se base sur la lecture de ce premier volume.

Dès l’entrée dans le récit, on découvre une SF familière à tout lecteur averti, simple et efficace. Les descriptions concises, en appellent aux codes d’une SF traditionnelle, offrant une visualisation immédiate des lieux et scènes.

Nous faisons la connaissance d’une équipe de maintenance, voyageant dans une navette, en direction d’une station spatiale où ils doivent effectuer des réparations. Même si un personnage va se démarquer des autres au fil du récit, pour devenir le personnage principal, on se focalise plus sur l’ensemble de l’équipe : leurs relations, leur travail, leurs inquiétudes communes et interrogations (les dialogues sont d‘ailleurs bien amenés en ce sens).
Leur description reste simple, voir stéréotypée, tant leur caractérisation reste minimaliste, pourtant le lecteur s’y retrouve vite. L’auteur accorde, en effet, plus de place à l’ambiance et à l’intrigue.
Il en est de même pour les lieux : la navette, la station. Ce sont des espaces, que l’on se représente vite et sans mal : pas d’originalité, mais un cadre qui sert l’intrigue et ne manque pas de précision et de profondeur pour autant.

Le malaise et la tension s’installe très vite dans le récit. Ils scotchent le lecteur qui a du mal à lâcher la liseuse, une fois la lecture commencée.
En effet, l’intrigue, les événement inhabituels, la menace latente, sans être vraiment définie, le style vif et efficace, instaurent rapidement une ambiance oppressante et qui restera présente tout le long du récit.
La menace ou plutôt l’ennemi extra-terrestre garde également son côté mystérieux, dangereux et fatalement invincible.

Si on considère en plus, le fait que la religion des terriens ne reconnaît pas l’existence d’extra-terrestres et même condamne pour hérésie toute personne affirmant le contraire, notre équipage se retrouve donc dans une situation délicate. Piégés entre la menace grandissante des aliens, des habitants de la station qui les voient comme des intrus, et un monde extérieur qui ne veut pas reconnaître le danger et pourrait même bien condamner leur situation (au nom de leur religion), ils ne peuvent se fier qu‘à eux même pour s‘en sortir. Même si ce système peut paraître simple, le lecteur n’a qu’une envie : découvrir comment les personnages qu’il suit depuis le début va survivre à la catastrophe imminente. Piet Legay, par l’ambiance angoissante qu’il retranscrit et son style vif tient le lecteur en haleine, et ce jusqu’à la dernière ligne ! (et je n’exagère pas quand je dis la dernière ligne). La fin est intense. On ne lâche pas avant le dernier mot et la tension a du mal à retomber une fois la lecture finie.

En conclusion, « Mortel contact » est un récit de SF certes classique, mais intense, privilégiant une ambiance angoissante et prenante. Je remercie les éditions l’Ivre-book et le forum « Au cœur de l’imaginarium » pour cette belle découverte. Je lirai d’ailleurs la suite avec plaisir !

dimanche 4 octobre 2015

Mortal Derby X de Michaël Roch


Résumé
Molly Pop est une jammeuse, une vraie, un fauve dont les patins brûlent la piste, peut-être même la reine du Quad DerbyTM. Mais sa carrière s’arrête brutalement le jour où un terrible accident la laisse amputée des deux jambes, obligeant les médecins à l’équiper de prothèses cybernétiques. Une chose est sûre : la jammeuse ne retrouvera jamais son plus haut niveau. Folle de rage contre la responsable de l’accident, Molly est condamnée à l’exil et expulsée du Cocon, la ville flottante réservée aux privilégiés, pour aller vivre à la surface, parmi les Reclus. En bas, au milieu du chaos et de la destruction laissés par le Grand Effondrement, elle découvre un autre tournoi, le Roller-Quad… et peut-être une manière d’assouvir sa vengeance.

Mon avis
Dès le début du roman Mortal derby XMichael Roch nous fait entrer en plein match et dans un rythme effréné. Des présentateurs, pris dans le jeu, nous révèlent sur le vif les renseignements nécessaires et ses subtilités, pour bien le comprendre. Les dialogues coulent naturellement et sans nous laisser de côté. Ce début vivant entraîne dans la lecture. On ne peut que se retrouver scotché, prêt à découvrir la suite.

Nous faisons la connaissance de Molly, joueuse célèbre, victime d’un acte malveillant lors de son dernier match et c’est de son point de vue que l’on continue l’aventure. Sa rancœur envers la joueuse qui a causé la perte de ses jambes la condamne à être bannie de la cité où elle demeure et à rejoindre le monde des reclus. En effet, la colère et l’agressivité, deux sentiments contraires au code de la Réquisition, ne sont pas tolérés dans la cité. On découvre alors, dans ce monde nouveau pour Molly, une autre facette du jeu qui revêt une importance et une influence bien plus importante qu’un simple loisir. 

Le lecteur suit sans mal le style vif de l’auteur. Le récit se situe dans l’action, dans la rapidité. Cela ne signifie pas que l’intrigue et les personnages sont survolés. Bien au contraire, car Michael Roch retranscrit ambiance, sentiments et sensations de manière précise et efficace, en allant droit au but.

Cette vivacité se retrouve également dans le jeu, décrit avec détail et passion. Pris au piège, on suit avec enthousiasme.
Pourtant, bien que le jeu prenne une place prédominante dans le récit, les enjeux de l’intrigue et le message délivré n’en sont pas pour autant légers. La tension reste toujours palpable. 
Le contraste entre la cité et le monde des reclus dénonce également un fonctionnement obsolète de la société : entre la cité qui déshumanise en imposant une vie sans réaction excessive, sans colère, ni révolte et le monde des reclus où seule règne la loi du plus fort, difficile de trouver sa place. 

Molly, personnage principal, se révèle attachante par sa détermination. C’est une battante. Les personnages secondaires apparaissent tout aussi intéressants. Les relations évoluent vite, mais de manière naturelle et survoltée. Molly ne fait pas les choses à moitié, ce qui se comprend de par son caractère fort.

Ma seule petite déception pour ce récit, qui s’est révélé prenant, fut une fin qui m’a laissé un peu sur ma faim. 

En conclusion, Mortal Derby X est un court roman qui se dévore rapidement et avec plaisir. Je remercie le forum Au cœur de l’Imaginarium et les éditions Walrus pour cette belle découverte.

dimanche 13 septembre 2015

Seentha de jean Michel Archaimbault

Seentha

Seentha est un roman de SF sombre et atypique, difficile à résumer sans dévoiler la richesse de l’intrigue et du récit. Je vous laisse donc découvrir le résumé de quatrième de couverture.

" En ce temps-là tombait lentement sur l'univers de l'homme une nuit mortelle où toute conscience allait s'engloutir. Aux mille points cardinaux du cosmos s'enflaient, invisibles et vénéneux, des vents de désolation. Alors s'illustrèrent les chercheurs d'impossible. Telle la foudre qui sillonne les nuées, partaient les vaisseaux de ces nautes hantés par le mal de savoir. Et le vide aux ténèbres glacées ouvrait sur eux la gueule de la mort. Car au-delà de la lumière et de l'ombre, au-delà de toute conception d'homme, roulaient dans le silence de l'espace de monstrueuses planètes "
D'après Kurt Steiner, Chants des Ordres Parfaits.

Voici l'histoire d'un jeu cruel aux dimensions du cosmos, et d'une damnation éternelle.
L'histoire d'un voyage au bout du désespoir qui emmènera Gottfried Falkenberg des mers de la Vieille Terre aux océans du ciel et aux arrière-mondes où des dieux malades écrivent, en lettres de sang, la tragique destinée de leur Création.
L'histoire, parsemée de faux-semblants, d'une quête infinie, la recherche de l'idéal féminin, du Visage et de SEENTHA


Dès le départ, l’auteur met en place une ambiance particulièrement intrigante, voire angoissante et happe le lecteur. J’ai apprécié de retrouver un parallèle maitrisé entre intrigue et atmosphère, association déjà découverte auparavant avec « Katorga, du même auteur. La lecture reste néanmoins difficile, car l’intrigue complexe s’installe doucement, en déployant des fils bien différents et ne s’éclaircira qu’au fil du récit. Pourtant, pour tout amateur de SF, ce roman vaut la peine que l’on s’accroche : il surprend et fascine quand le puzzle se met en place au fil des pages.

Jean Michel Archaimbault propose une SF traditionnelle en respectant ses codes: il développe un monde futuriste bien construit, possédant sa propre histoire, ses légendes, des paysages décrits avec finesse et poésie, une faune et une flore riches et détaillées. Il dote également son intrigue d’une dimension mythique et mystique tout à fait intéressante. En ce sens, la terra formation, l’histoire de la destruction de la terre, l’exode et l’apparition de la cosmomythologie s’imposent au cœur de l’intrigue.
Le climat propre à la SF est omniprésent, mais la technologie évoluée amenée avec naturel n’entrave pas la compréhension du lecteur et ne prend pas le dessus sur les personnages. Ceux ci ont leurs croyances et leurs secrets, leur étrangeté. On les suit avec une curiosité à la fois impatiente et craintive. La narration précise et les points de vue employés accentuent leur côté énigmatique, tout en nous les rendant attachants dans leurs dissimulations, leurs incertitudes, et leur détresse.
C’est pourtant l’intrigue qui prime. Les fils de celle-ci se démultiplient pour ensuite converger vers une conclusion étonnante. De plus, aux dimensions mystiques et mythiques, s’ajoutent la sphère musicale avec de nombreuses références aux opéras de Wagner, qui servent souvent d’ouverture aux différents chapitres. On peut citer également de nombreuses allusions à Asgard. Ce mélange d’influences offre un côté original et détonnant au roman.

Avancer dans la lecture de Seentha m’a laissé la même impression que celle éprouvé avec Katorga: celle de m’être faite piéger par l’auteur dès les premières lignes et de l’avoir suivi exactement là où il voulait me mener. Jean Michel Archaimbault  instaure un confort au lecteur (respect des codes SF, un univers riche et maîtrisé), mais arrive à surprendre tout au long du récit. Pas d’ennui, juste l’envie de poursuivre l’aventure jusqu’à la dernière page.
 La plume vive et juste, précise et fluide y contribue aussi largement. Elle prend même une dimension lyrique pour certains passages.

En conclusion, Seentha est un roman complexe et étrange, que j’ai lu avec plaisir. Je le relirai d’ailleurs à l’occasion, car il ne s’agit pas d’un livre d’une seule lecture.
J’ai également pris plaisir à retrouver la plume de Jean Michel Archaimbault et sa touche personnelle (une intrigue riche et surprenante, menée avec précision, une atmosphère mélancolique et sombre, et un personnage principal énigmatique). Je le lirai à nouveau avec plaisir: requiem pour âmes d’ombres attend dans ma Pal.






mardi 25 août 2015

Secrets de Maisons closes de Marc Lemonier


Le sommaire détaillé nous laisse entrevoir de nombreux récits, suivant la chronologie historique pour évoquer celle des maisons closes. Dans les titres, on entraperçoit des noms de célébrités tel Flaubert, Maupassant, Toulouse Lautrec ou même Edith Piaf, ou des sous titres cocasses comme « Un bordel d’ecclésiastiques ». On entame donc la lecture avec curiosité. 

L’auteur nous précise que chaque récit (ils sont au nombre de trente cinq), nommés selon des noms de rues ou des bordels eux même, offre des morceaux d’histoires véridiques, de secrets volés. On est en droit de se demander si les sources sont fiables, si on peut porter crédit à la lecture, sans se poser de questions. Une biographie impressionnante découverte à la fin du livre répond à cette inquiétude légitime. Les sources sont diverses, mais pertinentes (livres historiques, biographies et autobiographies, correspondances etc.…), et semblent fiables. Je me suis souvent référée à ces sources lors de la lecture, pour les vérifier. Elles témoignent d’un travail de recherche assez impressionnant et minutieux. Quand l’auteur prétend donner un aspect véridique à ses récits, ce ne sont pas des paroles en l’air. 
Il avertit également le lecteur sur son choix de point de vue, essentiellement masculin et alerte sur les conditions de vie des filles de maison, pas si libres qu’on ne veut le penser et souvent plutôt forcées que consentantes, résignées à accepter leur sort, la plupart piégées dans une vie de misère. S’attendre à de la légèreté dans cet ouvrage serait une erreur. L’auteur donne la gravité nécessaire à un sujet loin d’être innocent. Sa prise de recul est appréciable et recentre le lecteur. L’ouvrage n’est ni léger, ni voyeur. Il témoigne d’un passé plus noir que rose.

On plonge ensuite dans une introduction qui pose les jalons chronologiques des maisons et les fils de réflexion, que proposent les récits. Des origines à 1946 (date de leurs fermetures), les maisons évoluent, mais la prostitution, elle, ne change pas et les filles perdent de plus en plus de droits et de libertés au fil du temps. L’auteur aborde dès cette introduction leur assimilation à une simple marchandise. 
Même si, des maisons abattage aux palaces, le cadre et la clientèle n’est pas la même, les filles peuvent débuter dans le luxe, mais connaîtront forcément, en prenant de l’âge, la dégringolade jusqu’en bas de l’échelon. Les perspectives d’avenir ne sont pas glorieuses !

Quand l’auteur entre dans le vif du sujet avec le premier récit, il débute en 40 avant JC à Rome. Il enchaîne l’évolution en proposant des points de vue aussi divers qu’étonnants : clients, tenanciers, bien sûr, mais aussi policiers, ministres chargés d‘éviter des scandales etc…. Une narration vive raconte les secrets roses et noirs des maisons, décrivent des filles tantôt envoûtantes, tantôt charmantes, canailles, ou miséreuses. Mais, le point commun de toute maison, et cela à travers les âges, reste d’en proposer pour tous les goûts. Les filles sont présentées tels des animaux. Il faut offrir aux clients un cheptel, une variété, de la plus familière à la plus exotique. Elles sont assimilées à de vulgaires objets de plaisir, simple source de gains, dont les revenus bien maigres les empêchent d’envisager la moindre fuite. L’évolution de la réglementation, au nom de l’ordre moral et public, loin de leur fournir des garanties, les emprisonnent un peu plus, par des règlements toujours plus rigides

Les récits s’enchaînent et ne se ressemblent pas. L’auteur trouve toujours un point d’ancrage différent pour évoquer le sujet, pour découvrir les dessous des maisons. Ces secrets se dévoilent sans pudeur, voire sans détour et de façon crue. Ils peuvent même se montrer choquants. Le point de vue essentiellement masculin s’explique par le manque d’écrits et de témoignages des filles elles-mêmes. On retrouve bien quelques carnets, dont un livre de compte, bien révélateur sur les conditions de travail. Ceux-ci se situe en fin de livre. Les filles ne s’épanchent pas, mais on peut comprendre qu’elles n’en aient pas envie.

L’auteur se permet des intrusions dans ses récits pour apporter son avis, son jugement et interpeller le lecteur. Loin d’être neutre il dénonce l’exploitation des filles à travers les âges, ces secrets bien gardés, aux détails plus sordides que croustillants. On découvre ainsi les vices de certaines célébrités : bestialité de l’un, la torture des animaux pour l’autre, ou même les pratiques pédophiles. Il dévoile également, à travers ce goût pour les jeunes enfants, l’ébauche du tourisme sexuel. Ce côté abject refroidit largement le lecteur. Heureusement que d’autres (très peu nombreux) tel Toulouse Lautrec font preuve d’un peu plus d’humanité. Il observe les filles dans leur intimité pour leur redonner leur dignité perdue à travers ses toiles, en montrant leur beauté, leurs moments de tendresse, quand elles reprennent visage humain et ne sont pas de simples objets de soumission au désir et au plaisir de leurs clients. 

En conclusion, Secrets de maisons closes est un livre surprenant, passionnant, qui amène à réfléchir avec sérieux sur la prostitution à travers les âges. Les nombreux récits se lisent avec intérêt et plaisir. Certes, ils chamboulent le lecteur, mais ils remettent les idées en place et apportent un triste témoignage sur le rabattage et sur les conditions de vie des filles. Dans l’introduction l’auteur se demande si la situation actuelle a apporté un mieux. Des maisons aux trottoirs, quel progrès ? Est-ce que les choses ont vraiment changé finalement ? Il ne donne aucune réponse sur ce sujet complexe et épineux, mais apporte les bases d’une vraie réflexion. Ce livre est une excellente surprise et un coup de cœur. Je remercie le forum « au cœur de l’Imaginarium » et les éditions « La Musardine » pour cette lecture.