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mardi 22 décembre 2015

Proie du noir, de Gaëlle K. Kempeneers


Résumé

My name is Dunoir. Proie Dunoir. Laissez tomber : private joke. Qui je suis ? La nouvelle recrue du B.A.S., la banshee de service. On m’a engagée pour botter les culs des méchants qui hantent les rues de Rédemption. Sauf qu’entre les monstres mythiques, les divinités en goguette, les vampires crétins et les Puissances qui se bousculent au portillon, je ne sais plus où donner de la tête. Alors, quand en plus la Famille (la mienne, sinon ce ne serait pas drôle) s’en mêle, j’ai bien besoin de mes collègues Lucrèce et Leyhan pour y mettre un peu d’ordre. Sans oublier Jack, le loup. Mon âme-sœur, parait-il. Je vous ai déjà parlé de mon âme ? Y a moyen d’écrire tout un roman sur le sujet. Ah ! Mais attendez… Bref, y a des jours comme ça où on se dit qu’on aurait mieux fait de se casser la jambe au saut du lit !


Mon avis


J’ai découvert la plume de Gaelle K Kempeneers à l’occasion du premier Ray’s day. Séduite par sa plume, j’étais curieuse de la découvrir dans ce roman pulp, proposé par les éditions Walrus.

Dès le début, je me suis retrouvée scotchée à la liseuse. Le ton du récit, écrit à la première personne, est direct, plutôt enjoué, voire même cynique et teinté d’une bonne dose d’humour, toujours vivant et crédible. Car, Proie Dunoir est un sacré personnage !

Proie, loin de porter correctement son nom est plutôt une chasseuse. Elle laisse derrière elle un passé douloureux, une famille loin d’être sympathique et une mauvaise conduite à racheter, pour rejoindre les États-Unis, plus précisément Rédemption au pied des Rocheuses, et le BAS, bureau des affaires surnaturelles. Sur place, elle rencontre ses coéquipières, une sorcière blanche et une sirène, sa supérieure, elle aussi sorcière blanche, parfois possédée par un être surnaturel appelé Puissance, un étrange homme-loup avec qui elle établit un lien dépassant la simple amitié, mais aussi celui qu’elle hait par-dessus tout, son cousin Basil.

Si tout ce petit monde appartient au monde du surnaturel, Proie y trouve sa place en tant que Banshee, dont le cri tue n’importe quelle créature surnaturelle agressive. Et Rédemption n’en manque pas. D’ailleurs ce phénomène de concentration d’êtres surnaturels alarme notre fée Banshee et l’embarque dans bien des aventures palpitantes. 

Le roman se divise en plusieurs parties, divisées elle-même en chapitres presque indépendants, mais dont le fil conducteur reste toujours présent. Intrigue principale et sous intrigues se rejoignent jusqu’au dénouement final, un peu trop rapidement passé à mon goût, puisque Proie s’évanouit et doit se contenter de ce qu’on lui rapporte brièvement.

Pourtant, le roman se lit avec un réel plaisir jusqu’à la fin, car il propose un rythme soutenu, prenant, avec des enquêtes surnaturelles intéressantes, entre l’influence des contes traditionnels, du folklore amérindien et l’univers féerique et surnaturel créé par l’auteur, organisé et cohérent.

Le véritable atout du livre reste tout de même le personnage principal : Proie Dunoir qui, sous la plume de l’auteure, se révèle être une femme de caractère !
Son originalité prend source dans sa marginalité, que ce soit pour son aspect physique (jeune femme menue aux cheveux courts et blancs, de nombreux piercings et tenues loin de passer inaperçues dans la petite ville de Rédemption) ou pour sa nature même de fée (une banshee, ce n‘est pas courant et son âme est atrophiée, pratiquement inexistante), sans oublier sa capacité très pratique dans les enquêtes de communiquer avec les fantômes.
Même si elle peut paraître petite et fragile, c’est une dure à cuire, qui n’a peur de rien ou presque, à l’esprit vif et plus souvent ronchonne que de bonne humeur. Elle manie l’ironie à merveille, mais sait se faire apprécier de tous et surtout du lecteur. Difficile de ne pas adhérer à son caractère fort et son charme singulier. 

La relation que Proie entretient avec Jack, l’homme-loup, prend une tournure intéressante et importante dans l’intrigue. Complicité et sensualité sont au rendez-vous. Pourtant la fin nous laisse dans l’incertitude quand à leur avenir et je trouve cela un peu dommage de ne pas donner une conclusion définitive à cet aspect non négligeable du roman. 
Est-ce annonciateur d’une suite ? J’espère car je retrouverais Proie et ses amis avec enthousiasme !

En conclusion, je suis ravie d’avoir fait la connaissance de ce personnage hors du commun, Proie Dunoir. Je suis restée scotchée à la liseuse pour lire ses aventures, portée par la plume de l’auteure. Clairement je lirais d’autres aventures avec plaisir si elle devait reprendre du service. Merci au forum « Au cœur de l’imaginarium » et aux éditions Walrus pour ce très bon moment de lecture.

dimanche 4 octobre 2015

Mortal Derby X de Michaël Roch


Résumé
Molly Pop est une jammeuse, une vraie, un fauve dont les patins brûlent la piste, peut-être même la reine du Quad DerbyTM. Mais sa carrière s’arrête brutalement le jour où un terrible accident la laisse amputée des deux jambes, obligeant les médecins à l’équiper de prothèses cybernétiques. Une chose est sûre : la jammeuse ne retrouvera jamais son plus haut niveau. Folle de rage contre la responsable de l’accident, Molly est condamnée à l’exil et expulsée du Cocon, la ville flottante réservée aux privilégiés, pour aller vivre à la surface, parmi les Reclus. En bas, au milieu du chaos et de la destruction laissés par le Grand Effondrement, elle découvre un autre tournoi, le Roller-Quad… et peut-être une manière d’assouvir sa vengeance.

Mon avis
Dès le début du roman Mortal derby XMichael Roch nous fait entrer en plein match et dans un rythme effréné. Des présentateurs, pris dans le jeu, nous révèlent sur le vif les renseignements nécessaires et ses subtilités, pour bien le comprendre. Les dialogues coulent naturellement et sans nous laisser de côté. Ce début vivant entraîne dans la lecture. On ne peut que se retrouver scotché, prêt à découvrir la suite.

Nous faisons la connaissance de Molly, joueuse célèbre, victime d’un acte malveillant lors de son dernier match et c’est de son point de vue que l’on continue l’aventure. Sa rancœur envers la joueuse qui a causé la perte de ses jambes la condamne à être bannie de la cité où elle demeure et à rejoindre le monde des reclus. En effet, la colère et l’agressivité, deux sentiments contraires au code de la Réquisition, ne sont pas tolérés dans la cité. On découvre alors, dans ce monde nouveau pour Molly, une autre facette du jeu qui revêt une importance et une influence bien plus importante qu’un simple loisir. 

Le lecteur suit sans mal le style vif de l’auteur. Le récit se situe dans l’action, dans la rapidité. Cela ne signifie pas que l’intrigue et les personnages sont survolés. Bien au contraire, car Michael Roch retranscrit ambiance, sentiments et sensations de manière précise et efficace, en allant droit au but.

Cette vivacité se retrouve également dans le jeu, décrit avec détail et passion. Pris au piège, on suit avec enthousiasme.
Pourtant, bien que le jeu prenne une place prédominante dans le récit, les enjeux de l’intrigue et le message délivré n’en sont pas pour autant légers. La tension reste toujours palpable. 
Le contraste entre la cité et le monde des reclus dénonce également un fonctionnement obsolète de la société : entre la cité qui déshumanise en imposant une vie sans réaction excessive, sans colère, ni révolte et le monde des reclus où seule règne la loi du plus fort, difficile de trouver sa place. 

Molly, personnage principal, se révèle attachante par sa détermination. C’est une battante. Les personnages secondaires apparaissent tout aussi intéressants. Les relations évoluent vite, mais de manière naturelle et survoltée. Molly ne fait pas les choses à moitié, ce qui se comprend de par son caractère fort.

Ma seule petite déception pour ce récit, qui s’est révélé prenant, fut une fin qui m’a laissé un peu sur ma faim. 

En conclusion, Mortal Derby X est un court roman qui se dévore rapidement et avec plaisir. Je remercie le forum Au cœur de l’Imaginarium et les éditions Walrus pour cette belle découverte.