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mercredi 24 août 2016

Mortelles attractions, d'Yves-Daniel Crouzet




Résumé

Une soirée pyjama qui ne se passe pas du tout comme prévu, un appartement de banlieue et son ignoble secret, une histoire d’amour et de dupe, un assassin qui souffre de TOC, un autre qui considère le meurtre comme une méthode de développement personnel, de petits jeux amoureux pas si innocents que ça…
Yves-Daniel Crouzet, lauréat du prix du jury du roman de l’été Femme Actuelle 2009, n’a pas son pareil pour nous décrire la psychologie des psychopathes et nous entraîner dans un cruel jeu du chat et de la souris.
Heureusement, l’humour et l’ironie désamorcent souvent l’horreur de la situation et provoquent chez le lecteur un éclat de rire salutaire.
À moins que ce ne soit le rire de la folie communicative…

Mon avis

Si la couverture du recueil semble sobre, le titre « Mortelles attractions » reste bien révélateur du contenu proposé. Les nouvelles entrent toutes dans cette thématique, en flirtant avec folie et manipulations, savamment teintées d’une ironie et d’un cynisme exacerbés, parfois dérangeants, mais dans le bon sens du terme. Les fins y sont tragiques : pas de happy end, mais du frisson. Lecteurs, vous voilà avertis !

Même si les récits ne sont pas toujours originaux, Yves Daniel Crouzet réussit à imposer une cohérence sur le fond, explorant diverses situations et divers panels d‘attractions, mais aussi sur la forme dans la construction de ceux-ci. 

En effet, « Attractions mortelles » nous révèlent bien des pièges machiavéliques, où se côtoient bourreaux et victimes. Que l’on se centre sur les premiers ou les seconds dans chacune des nouvelles. On assiste à leur chute progressive ou vertigineuse dans une folie meurtrière, salvatrice pour ceux qui tombent dans la décadence de leur vice, désespérée et fatale pour les autres. L’ambition, la cupidité, la violence et la luxure y sont de bons moteurs, pour entraîner les personnages et le lecteur. 
On plonge parfois dans une dimension tellement horrible et morbide, qu’il semble que le voile de la réalité est déchiré, mais l’auteur s’accroche tout de même la plupart du temps au réel, car l’être humain possède, par nature, bien des zones d’ombres. 

De plus, Yves Daniel Crouzet sait à merveille ancrer les personnages et le lecteur dans un quotidien relativement banal pour sombrer peu à peu dans l’horreur.
L ’ humour noir, voire morbide aide cette mise en place macabre. Rien n’est laissé au hasard : personnages, situations et évolutions. J’ai été happée, scotchée à la liseuse, enchaînant les différentes histoires sans le moindre ennui, goûtant avec plaisir à la plume ironique d‘Yves Daniel Crouzet, d’autant que son style est particulièrement fluide et agréable, adapté au genre et à la thématique adoptée. Les dialogues et descriptions sont également introduits à bon escient et de manière naturelle, jamais gratuitement.

Les chutes s’avèrent généralement sans surprise, mais toujours marquées par la noirceur, et comme précisé auparavant sans d’autre issue possible que la mort : celle qu’inflige le bourreau ou celle de la victime. L’espoir n’y est pas permis ! Il s’agit donc d’un recueil très sombre, laissant souvent s‘infiltrer des atmosphères dérangeantes et même malsaines, mais qui se lit avec grand plaisir pour tout lecteur averti. 

On apprécie particulièrement la dernière nouvelle où se retrouvent, par hasard, les personnages des histoires lues précédemment. Elle y ponctue leurs messages sous-jacents : l’ironie du destin, la fragilité de la vie et la fatalité qu’on ne peut contrer face à la folie des hommes. Un final particulièrement réussi, qui fait sourire (jaune), mais laisse le lecteur vaguement inquiet quand à son propre sort… La vie ne tient finalement qu’à un fil.

En conclusion, ce recueil fut une très bonne surprise à la lecture et je le recommande aux lecteurs avertis, car il s’avère fort plaisant à lire, à défaut de vraiment surprendre. A lire sans modération donc, seulement si les « Mortelles attractions » ne vous font pas peur. 
Je remercie pour cette découverte le forum Au cœur de l’Imaginarium et les éditions l’Ivre-book.

mardi 19 juillet 2016

Codex Memoriae - Les Âmes du purgatoire, de Christophe Michaud




Résumé

« Papillon dans la nuit, tel un enfant, j'erre dans le vide qui m’entoure, attiré par des lumières qui se révèlent à moi. »

Un vagabond amnésique est conduit au sanitarium local spécialisé dans les troubles post-traumatiques de la Première Guerre mondiale. Il n’a aucune mémoire, ni présente ni passée. Pour ne pas sombrer, il essaye de se raccrocher comme il peut à tout ce qui l’entoure dans l’espoir de se construire une identité, mais c’est sans compter sur la rivalité de deux médecins qui se cristallise à son sujet.

Il poursuit ainsi son cheminement mental dans une errance onirique teintée de mythologie grecque avant de se trouver confrontée à une réalité brutale qui prend corps au travers de l’étrange docteur Bonne.


Mon avis

Codex Memoriae, Le sacrifice des âmes du purgatoire est un roman de Christophe Michaud, dont j’ai déjà découvert la plume avec Le sacrifice des dieux. En fait, ils sont les premiers d’une série de « Livres de souvenirs » et sont tous deux illustrés. 

Je me suis aperçue en recevant mon exemplaire « Le sacrifice des âmes du purgatoire » que la version numérique du « sacrifice des dieux » ne m’avait pas permis de profiter pleinement du roman et de son atmosphère, car l’objet livre a été travaillé avec grand soin, par soucis d’esthétisme, sans doute, mais aussi pour compléter l’atmosphère du récit et piéger le lecteur dès la couverture, couverture d’ailleurs superbe, qui donne au livre un cachet particulier. 
Le livre propose une police également assez spécifique, proche de la machine à écrire, rendant un peu difficile la lecture au début, pourtant on s’habitue vite, séduit par l’histoire, par la cohérence du fond et de la forme. Je n’ai pas particulièrement accroché aux photos (montages) proposées, mais là encore, elles ne sont pas gratuites et font partie intégrale du roman. 
Ce livre constitue donc un tout : chaque caractéristique citée se révèle complémentaire aux autres, offre un objet livre soigné et cohérent. Rien n’est gratuit, tout a un sens : au lecteur de s’approprier leurs particularités. 

L’histoire commence avec la création de la clinique du Dr Quine, qui ne manque pas d’ambitions et d’idées, et qui désire y développer des soins respectueux du patient, optant pour des méthodes plus humaines, moins barbares que celles utilisées à son époque. Ses envies sont louables et malgré un personnage banal, on s’y attache sans mal, lui souhaitant la réussite de son entreprise. 
Quand il rencontre le Dr Bonne, il pense avoir trouvé un confrère partageant ses idées et sa volonté de faire progresser l’humanité, cependant le lecteur sent immédiatement que le comportement du Dr Bonne et ses propos ne correspondent pas. 
Leur désaccord se révèle et s’enflamme jusqu’à la rivalité, lorsqu’apparaît un patient vagabond, amnésique et totalement passif. 
Ce patient profite donc du traitement des deux médecins, mais ce sont ses séances d’hypnose avec le Dr Quine qui le sortent du vide dans lequel il erre et nous offre ses visions de voyages oniriques, à travers la mythologie grecque. On ne découvre les traitements contestables du Dr Bonne que plus tardivement. 
Tous deux s’attribuent les mérites du moindre signe de guérison. L’arrogance du Dr Bonne s’affiche et prend une pénible assurance, tandis que le Dr Quine tombe dans la paranoïa. 
Christophe Michaud traite la caractérisation de ses personnages et leur évolution avec efficacité. Seul le patient vagabond reste une longue énigme aux yeux du lecteur, qui se réjouit de chaque découverte : autant de souvenirs énigmatiques qui ne lui appartiennent pas forcément, et qui comblent le vide l’entourant. Ce patient amène une dimension mystérieuse et envoûtante au récit, portée par la plume riche et poétique de l’auteur.
Christophe Michaud n’en néglige pas pour autant les personnages secondaires. Bien au contraire ! Ils se révéleront particulièrement importants dans l’intrigue, voire surprenants.

La narration amenée de manière cohérente apporte de la fluidité au récit, même si l’intrigue se révèle complexe. Reformer le puzzle demande l’attention du lecteur.
Quel que soit le point de vue, les descriptions sont particulièrement détaillées, le style développé. Celui du patient se pare d’émotions particulièrement bien transcrites dans ses voyages dans la Grèce antique. A côté, la rivalité des deux docteurs parait plus triviale, même si la tension apportée par ces deux personnages reste toujours palpable.
En effet, on se dirige du mystère à l’horreur. La tension psychologique du début évolue pour se transformer en une atmosphère glaciale. Latente, mais bien posée, elle s’emballe alors et imprègne le récit. Les mystères n’en disparaissent pas pour autant et le lecteur découvre bien des révélations jusque la fin du roman.

Ce qui m’a le plus marqué dans ce livre, c’est l’intention de Christophe Michaud d’accrocher le lecteur, de le piéger dans le roman, et on n’en sort pas indemne. L’immersion semble permise par la forme, autant que par l’histoire qui scotche vite le lecteur. Les efforts sur ces points et leur complémentarité marquent cette volonté d’apporter du crédit et du réalisme grâce à des subterfuges subtilement apportés : on a évoqué déjà les photos, la police de caractère, les descriptions détaillées et un style précis et riche. On peut citer également les rapports et lettres (censurés, ce qui rajoute au réalisme), en début et fin de récit. Le mystère ne s’en trouve que renforcé dans ce livre qui paraît plus qu’authentique !

En conclusion, on ne peut que saluer le travail de Christophe Michaud réalisé sur ce livre. L’histoire, bien que complexe fascine, fait rêver, voyager et frissonner : un savant mélange bien maîtrisé entre réalisme et mystère exacerbés. C’est un roman qui demande l’attention complète du lecteur, qui se mérite, avec la récompense d’une excellente lecture à la clé ! Je remercie Christophe Michaud et le forum Au cœur de l’Imaginarium.

dimanche 26 juin 2016

HAIG - Le Secret des Monts Rouges, de Thierry Poncet



Résumé

Des tronçonneuses et de l'alcool. Voilà ce que vend l'aventurier Haig, sur sa péniche la Marie-Barjo, à travers la jungle, dans le Cambodge tout juste libéré de la guerre, depuis le fleuve Mékong jusqu'au pied des mystérieux Monts Rouges. Mais quel est cet être qui semble répandre la mort devant lui ? Qui est cette Espagnole trop sexy pour ce far-west des camps forestiers cambodgiens ? Pourquoi a-t-elle absolument voulu le suivre ?



Mon avis 


Le roman Haig - Le secret du mont rouge - prend pour point de départ le vécu et l‘imaginaire de Thierry Poncet et un de ses amis. C’est seul qu’il se lance dans l’aventure de l’écriture, non sans une pensée pour l’ami avec qui il a partagé la genèse du personnage et du récit, et une nostalgie non dissimulée au lecteur : renseignements dévoilés en introduction. Si Haig est un roman d’aventure se déroulant au Cambodge, il possède une note de vécu non négligeable.

La narration du récit se déroule à la première personne et nous plonge immédiatement dans la peau et l’environnement du personnage principal, Haig, qui navigue à travers la jungle sur La Marie-Barjo, sa péniche. 
L’entrée en matière se fait un peu brutale : il faut un moment pour se faire au fil du récit de Haig, de son ton cynique et sa présentation quelque peu maladroite, puis le tout se fluidifie rapidement et nous emmène dans l’aventure. 

Si Haig se présente comme un aventurier, on a un peu de mal à le croire. Oubliez l’image d’un Indiana Jones parcourant la jungle avec panache, car on en est loin. Haig tient plus du pirate que de l’aventurier. Le lecteur relativise vite, trouvant dans le roman une réalité, de l’authenticité, et non du rêve divertissant. Seules les mésaventures auxquelles il sera confronté fera de lui un vrai aventurier, un héros du quotidien, dépassant son flegme cynique, l’attitude blasée, voire glaciale (comme par exemple en début de roman, quand il ne porte pas secours à un homme, retrouvé mort le lendemain et dont il se débarrasse sans le moindre remord). 

Il faut bien l’avouer, Haig n’a rien d’un personnage sympathique et attachant en ce début de récit. 
C’est à travers sa relation avec son environnement, un Cambodge dévoré par la violence, la misère, la corruption et la perversion, brisé par son histoire, mais aussi à travers ses relations avec son équipage, que l’on comprend ce qui lui tient à cœur et où va sa générosité.

Les personnages secondaires s’avèrent tout à fait intéressants : un punk séropositif qui a tout quitté et rejoint l’équipage pour vivre la grande aventure (au franc parler amusant) et des soirées alcoolisées en charmante compagnie, un vietnamien écolo qui a quitté la France pour sauver le Cambodge de la déforestation (ce qui lui vaut quelques ennuis et sa rencontre avec Haig) et qui vend la marchandise de la Marie-Barjo aux entreprises responsables au prix fort, par pure vengeance, un colosse attachant qui ne se fie qu’à son chien, ainsi qu’une charmante Espagnole qui donne une touche féminine et sensuelle, farouche et sournoise, mais sans surprise. 
Les ennemis ne manquent pas de crédibilité à défaut d‘originalité, même si leurs buts demeurent longuement nébuleux aux yeux du lecteur. Les crimes atroces commis ne s’avèrent que des cailloux placés sur le chemin en direction de Mont Rouge et de ses secrets.
Sur son chemin, Haig fait également de nombreuses rencontres, principalement des clients, révélatrices d’un peuple à l’agonie qui essaie de survivre comme il le peut. Cet aspect du roman peut ralentir le rythme, mais ne se révèle pas moins intéressant.

Si Thierry Poncet nous propose un bon roman d’aventures, l’intrigue n’en reste pas moins prévisible. Pourtant, il sait alterner les atmosphères entre tension (un peu d’action, mais peu) et moments conviviaux. Le récit ne connaît pas de grands rebondissements, le voyage suit son cours et nous laisse découvrir la flore et la faune d’un pays miséreux ou seule la débrouillardise permet de survivre. Le tableau dépeint est noir, mais l’exotisme des paysages ne cesse de fasciner. On sent vraiment à travers leur descriptions le vécu dans la plume de l’auteur, qui sait retranscrire l’âme du pays. L’environnement, en effet parfaitement maîtrisé, s’intègre à l’intrigue. Il s’agit d’un de ses points forts, avec la galerie des personnages singuliers découverts au fur et à mesure du voyage. Ce charme particulier entraîne dans la lecture et scotche le lecteur, sans même qu’il ne s’en rende compte.

En conclusion : J’ai apprécié ce voyage et remercie le forum Au cœur de l’Imaginarium et les éditions Taurnada pour cette aventure. Une découverte intéressante et enrichissante.

mercredi 27 avril 2016

Le Visage de Satan, de Florent Marotta


Résumé

Un hurlement. Là, quelque part, qui se répercutait sur les murs poisseux et humides de la pièce. L'endroit ressemblait davantage à une cave avec ses murs bruts et ses parois voûtées. Puis un râle d'agonie s'étouffa, comme si même la mort prenait plaisir à attendre. L'homme pendait comme une vulgaire carcasse de viande accrochée à une esse de boucher. Son visage n'était que souffrance, rictus d'agonie et d'abomination. « Faites que je meure », implora-t-il en silence.


Mon avis



Le visage de Satan de Florent Marotta pourrait être considéré comme le deuxième tome d’une série, puisque son protagoniste Gino constitue déjà le personnage principal d’un roman le précédant « L’échiquier d’Howard Gray ». Il peut se lire indépendamment de celui-ci, et l’auteur facilite la lecture par flash-back et explications, mais comme le passé et le comportement de Gino interviennent sur l’intrigue, j’ai trouvé dommage de ne pas être prévenue. J’ai eu l’impression d’être passé à côté de certains passages, qui sont sans doute liés au roman précédent, mais qui arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe pour les lecteurs non avertis.

Le roman commence en pleine action et en plein carnage. Florent Marotta met le lecteur dans le bain, avec un récit trempant immédiatement dans l’horreur et le sang. Pas d’erreur d’interprétation pour le lecteur: Le visage de Satan est un thriller ésotérique sombre et sanglant.

L’auteur change habilement de point de vue, passant de celui des fanatiques ou leurs victimes à celui de Gino sur lequel on se concentre la plupart du temps. En conséquence, le récit de l’enquête se voit entrecoupé de chapitres révélant des informations sur l’ennemi et ses actions.

Gino détective, ancien flic, s’avère un personnage assez stéréotypé : bourru et tenace, emprunt du sens de la justice, parfois même au détriment de sa propre enquête. Il lutte contre ses propres démons, contre un passé qui reste assez flou au lecteur qui n’a pas lu ses aventures précédentes. Son impulsivité et sa violence latentes en font un personnage tantôt réaliste, tantôt frôlant le cliché. J’ai eu du mal à le cerner et à m’attacher à lui.
Face à lui, s’affrontent deux images de la femme : sa cliente Sybille Pech qui cherche son mari disparu, femme belle et sophistiquée, prêtresse noire qui obtient ce qu’elle veut grâce à son charme provocateur et sa sensualité exacerbée et la jolie Morgane au charme pétillant, sorcière à ses heures. On trouve la tentatrice d’un côté, qui promet à Gino la vengeance qu’il attend depuis longtemps et l’apaisante qui essaie de le libérer de ses démons et pose des limites à sa violence. Ces deux femmes entrent dans la vie de Gino, et dans l’intrigue, de manière pertinente. J’ai particulièrement apprécié Morgane, que j’ai trouvé plus naturelle, plus réaliste que Sybille enfermée dans son rôle de femme fatale, machiavélique, à laquelle tous les mâles succombent.
Le couple Gino-Morgane, bien que peu original (le septique et l’adepte d’ésotérisme) forme un duo attachant et qui fonctionne. J’ai juste regretté de ne pas voir intervenir un peu plus Morgane dans l’utilisation de ses capacités particulières.
L’ennemi, quant à lui, reste dans l’anonymat pendant longtemps, mais son identité n’est pas une surprise. Il incarne le mal et les scènes du point de vue des agresseurs (ses disciples) et des victimes montrent bien son manque total de conscience ou de compassion, son fanatisme sans limite (encore une fois très proche du cliché). Il s’impose donc sans mal comme la réincarnation du mal.

Gino voit vite son enquête sur Mr Pech dévier et finalement rejoindre celle des massacres rituels perpétrés par les fanatiques. L’intrigue se tisse autour de Gino et son antagoniste, les démons de l’un et de l’autre, souffrance pour l’un, assumés et sacralisés pour l’autre les rapprochent et en font des ennemis naturels. L’auteur déroule doucement l’intrigue au lecteur, qui voit finalement s’emmêler les deux destins. C’est un aspect du roman bien mis en place.

La plume de l’auteur fluide, le rythme vif et des chapitres souvent courts entraînent le lecteur dans des lieux, atmosphères et actions bien décrits. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire le début, malheureusement, même si l’intrigue est cohérente et le récit bien mené, on retrouve ensuite beaucoup de « déjà vu » . Certes, l’auteur respecte avec succès les codes du thriller et garde de l’originalité dans les tenants de son intrigue, mais le côté ésotérique reste peu approfondi et les personnages frôlent le cliché.

En conclusion, mon avis sur le roman reste mitigé. Ce n’est pas un mauvais roman et il peut être une bonne entrée en matière pour les lecteurs qui veulent découvrir un thriller ésotérique efficace et bien mené, mais peut gêner les connaisseurs par son utilisation un peut trop appuyée des stéréotypes du genre. Je remercie le forum A coeur de l'Imaginarium et les éditions Taurnada pour cette lecture.

jeudi 7 janvier 2016

Mais c'est à toi que je pense de Gary A. Braunbeck

Livre lu pour challenge "Sous tension" 
du forum Au coeur de l'imaginarium

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Résumé
La voiture de Mark Sieber tombe en panne alors qu’il rentre chez lui.
En attendant que son véhicule soit réparé, Mark loue une chambre pour la nuit dans le motel le plus proche. À peine installé, il est brutalement enlevé par un groupe d’inconnus. Lorsqu’il reprend connaissance, il se trouve en compagnie de trois enfants, Thomas (onze ans), Arnold (douze ans), Rebecca (quinze ans) et leur leader Christopher (vingt et un ans).
Horriblement défigurés et mutilés, ils viennent d’échapper à un tueur en série pédophile qui se fait appeler Grendel. Ils ont besoin d’un adulte pour les ramener à leurs parents, que certains n’ont pas vus depuis dix ans… et ils ont choisi Mark.

Mon avis:
Ce thriller est longtemps resté dans ma pal, sans que je n'ose le commencer, car je sentais qu'il allait fortement me chambouler. Intuition vérifiée...
Si c'est un roman sous haute tension, il fait également vibrer la corde de l'émotion. Comment rester de marbre face au récit des gamins, celui de leur calvaire aux mains de leur tortionnaire. J'ai apprécié la mise en place de l'intrigue, la complicité entre les enfants et le lien qu'ils créent avec Mark.
Quelques points de détails manquent de crédibilité, mais l'ensemble touche le lecteur, l'emmène dans leur triste histoire. J'ai adhéré, frissonné de dégoût face aux atrocités qu'ils ont vécues et espéré avec eux les retrouvailles avec leur famille. 
Âmes sensibles, s'abstenir. Sinon, je vous en conseille la lecture.