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lundi 17 avril 2017

Un site nommé désir, de Lou Borgia





Résumé

« Un site nommé Désir… » C’est le nom que Lou a donné au site qu’elle a créé avec Adèle – DJ dans une boîte de filles – et Victoire – qui rêve de gloire sur les podiums –, afin de parler librement de sexe entre jeunes. Côté coeur, il y a l’amoureux que Lou a quitté et qui continue à la harceler. Mais aussi Miss Mojito, une jolie Cubaine qui brûle de lui faire découvrir les plaisirs entre filles. Et, surtout, le mystérieux internaute qui reproche à Lou de ne rien connaître au désir et qui lui lance un défi : remettre au goût du jour le concept de flirt. Le programme ? Jouer avec le désir par tous les bouts, en s’interdisant d’aller jusqu’à l’orgasme. Et ne pas tomber amoureux…
À 26 ans, Lou a une imagination débordante et elle fantasme plus vite que son ombre. Quoi de plus excitant pour elle qu’un garçon qui joue à l’Homme Fatal, celui qu’on n’a pas le droit d’aimer ?



Mon avis

Avec « Un site nommé désir » ma surprise a été double en commençant ma lecture : 
- le personnage principal porte le même nom que l'auteur (ce détail ne m'avait pas frappé auparavant). On s'interroge un peu sur ce double emploi. Est-ce un livre inspiré de faits réels, de recherches , ou des fantasmes couchés par écrit par l'auteur ? Questions bien trop indiscrètes et indélicates pour que l'on pousse l'investigation plus loin, mais c'est vrai que cela effleure forcément l'esprit du lecteur. Tout ce que nous révèle l'auteure, c'est qu'elle ressemble à son personnage... Mystère !
J'avoue que j'ai été surprise de retrouver un concept peu original : un trio de copines qui échangent sur leur vie sexuelle. Je m'attendais à un récit plus mature, se centrant sur la relation sur le net. Le résultat aurait pu être indigeste (comme je l'ai souvent vécu : avec des lectures, la plupart du temps, bien vite abandonnées), mais ce fut loin d'être le cas avec ce roman. J'ai tellement été captivée par celui ci, que je l'ai lu bien rapidement. Les sujets abordés et situations sont variés, traités avec naturel et légèreté, mais sans pour autant survoler. L'auteure prend le temps de traiter différentes pratiques sexuelles ( lesbianisme et recherche d'une identité bi, l’exhibitionnisme, le désir, le plaisir, le BDSM, l'utilisation de sex-toys...) avec un certain réalisme même si sans être pointu. 



La narration se fait du point de vue de Lou à la troisième personne. On lit également des échanges de mails et textos entre les personnages. L'humour tantôt immature, tantôt ironique apporte un zeste de fraîcheur. Certaines situations font sourire, et parfois même franchement rire. Certaines sont carrément hilarantes. On frôle le ridicule, mais calculé et bien mis en place par l'auteure.
Le rythme se fait autour de chapitres courts, vite lus. On se dit « allez encore un... » et on se retrouve facilement en train de lire la moitié du bouquin d'une traite !



Lou est donc le personnage principal de ce roman. La jeune femme vient de rompre avec un petit ami jaloux et encore fort présent dans le récit (ce qui permet à l'auteur de traiter le principe de jalousie, normale et abusive). Au delà de son job alimentaire (testeuse de sex-toys), elle est administratrice du site « Un site nommé désir » avec ses deux amies Adèle et Victoire. Elle espère en vivre un jour, et s'évertue avec leur aide de leur faire vivre et le faire connaître.


Lou est jolie, peu sûre d'elle et dans le roman, enfin libérée de son « tyran », explore des pratiques sexuelles nouvelles, poussée par ses pulsions, mais aussi par un mystérieux internaute, qui lui propose un challenge sur le site : celui du flirt. Apprendre à se connaître, étape par étape, sans coucher, développer le désir et le différencier du plaisir, tel est le défi.


Lou personnage sympathique s'avère loin d'être parfait. Son côté égocentrique l'aveugle parfois dans ses relations avec ses amies, avec son ex et les autres personnages et cela lui vaudra quelques revers de fortune, qui heureusement restent finalement sans grandes conséquences (même si, de ce fait, la fin s'avère surprenante et savoureuse).


A travers ses yeux, on découvre ses amies Adèle et Victoire, deux jeunes femmes totalement différentes.


Victoire, franche, directe, sûre d'elle et de son corps, ne manque pas d'ambition. Elle utilise d'ailleurs ses atouts avec brio pour faire avancer sa carrière. Au contraire de Lou, elle manque d'imagination, ne fantasme pas. Il lui faut de l'action, si besoin un peu de technologie, mais surtout des regards attentifs sur ses prouesses. Reine de l’exhibition, elle aime se donner en spectacle avec son ex, Alex, mannequin bien doté par la nature, apparaissant bien souvent dans le roman : le charmeur de ses dames. 


Adèle, parait beaucoup plus secrète, toujours en jean et sweet shirt large, pour cacher ses formes pourtant avantageuses. Elle change son look et opte pour des tenues gothiques quand elle se rend au Pussykiss, boîte où elle est DJ (job alimentaire auquel elle tient). Quand elle demande à Lou de venir jouer le rôle de petite amie, pour décourager une belle Cubaine au sang chaud qui lui fait des avances, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. Lou succombe vite au charme de la demoiselle. Bien des complications s'ensuivent... pas forcément celles auxquelles on s'attend : l'auteure sait nous surprendre !


Le scènes et situations proposées sont chaudes, décrites en détail, l'ambiance bien campée, mais l'ensemble ne tombe pas dans le vulgaire. Les dialogues apportent leur lot de de mots crus (mais jamais trop) et d'expressions et de comparaisons amusantes. Pas de tabous ne viennent freiner les jeunes femmes et c'est tout à fait appréciable !


Je ferai cependant deux petits reproches au récit :
-Un petit manque de subtilité, car on tombe facilement dans la facilité (problèmes vite résolus, situations évidentes)
-la brochette de jolies filles et de beaux gosses chez les mecs : tout le monde est beau... Je comprends que cela fasse parti du fantasme, mais cela retire un peu de réalisme et les petits détails, petits défauts qui font le charme d'une personne. 



En conclusion, ce fut une lecture rafraîchissante, amusante, légère... presque un coup de cœur. En tout cas, elle va rejoindre mes lectures doudous (ces livres que j'aime relire une centaine de fois, par simple plaisir de retrouver les personnages et ici l'humour du récit). Une très bonne lecture au final, que je recommande aux amateurs du genre et aux personnes qui voudraient se lancer. Merci Au forum Au cœur de l'Imaginarium et aux éditions La Musardine.

lundi 3 avril 2017

Dimension fées, de Collectif





Résumé

Anthologie de nouvelles présentées par Chantal Robillard.

Textes de Olympia Alberti, Jean-Pascal Ansermoz, Christiane Baroche, Ugo Bellagamba, Pierre Bordage, Elizabeth Chamontin, Muriel Chemouny, Henri Etienne Dayssol, Philippe Di Folco, Pierre Dubois, Sylvie Durbet-Giono, Estelle Faye, Patrick Fischmann, Claudine Glot, Joel Henry, Emmanuel Honneger, Olivier Larizza, Jacques Lovichi, Hélène Marchetto, Sybille Marchetto, Roland Marx, Chantal Robillard, Joel Schmidt, Hervé Thiry-Duval, Françoise Urban-Menninger et Bernard Visse.
Nouvellistes, conteurs, poètes, journalistes ou chercheurs, et même un elficologue et un féericologue, tous de styles variés, vous feront ici découvrir leur vision des fées, intemporelles ou actuelles. Oui les fées existent, en tout cas ici !

Car cette anthologie vous propose une lecture-promenade buissonnière à travers les époques, les frissons ou les rêves... Vous y rencontrerez des fées du logis ou des champs, des Carabosse insolites, des dames de fontaines ou de stations d'épuration, du désert ou des forêts, des Restos du coeur ou des étoiles... Des fées virevoltantes, bienveillantes ou vengeresses, mais aussi des "fées mûres", des pandas, du lierre grimpant... Pas de raton laveur dans cette anthologie, mais un enchanteur : le grand Giono, vu par sa fille.

A déguster sans modération, l'abus de lecture ne faisant de mal à personne !




Mon avis

Dès la préface, on comprend que « Dimension Fées » est une anthologie qui valorise la diversité : diversité des auteurs et des points de vue. On y rencontre des écrivains, novellistes, conteurs et poètes, dont l'influence se veut plutôt traditionnelle ou plus moderne, voire mixte. Même si tous connaissent les fées et leur univers (de près comme de loin, qui n'a pas un minimum de connaissances sur le sujet ? Les clichés abondent, les informations plus culturelles aussi, mais l'anthologie recèle des spécialistes, des passionnés), les approches de chacun diffèrent et offrent au lecteur des textes qui se rejoignent où s'opposent sur certains points.
Certains se focalisent dans le récit sur les fées, d'autres sur les personnages, jouant sur la narration, variant soit à la première ou à troisième personne. En effet, les plumes s’adaptent au besoin de l'écrit: toujours fluides et agréables à la lecture, au langage soutenu ou plus familier, mais ne tombant pas dans l'excès.

Les fées prennent donc des formes variées et deviennent un peu plus accessibles aux hommes (sauf exception). Leur côté sacralisé disparaît, même si leur dimension reste toujours supérieure à celle des humains. Leur pouvoir, quel que soit sa forme, ne disparaît pas et elles choisissent leur manière de se manifester : des simples ombres à l'amante secrète. De même en va avec les hommes concernant leur intérêt pour leur existence. Sauf exception, elles attirent le regard, la sympathie.

Dans le monde moderne, elles semblent plus proches : que ce soit une fée, œuvre du diable qui vient en aide aux pauvres, à la sœur bien aimée (le fantôme, la sœur fée) qui œuvre pour la liberté du personnage. Les fées peuvent également se montrer sans pitié quand on ne croit pas en elles,ou hors de portée quand on cherche à déceler leurs secrets. Le choix d'une vie humaine, près de l'être aimé peut également les priver du statut féerique.
La vision plus traditionnelle décrit les fées, plus fidèles à notre culture et à certains clichés, que l'on reconnaît alors plus facilement : belles et gracieuses, mystérieuses.

La frontière entre le monde réel et le monde féerique s'avère plutôt trouble dans les récits, tout en restant inaccessible. Le peuple des fées n'ouvre pas les portes de son monde au premier venu. Que ce soit en refuge ou en rêve, la frontière pourtant mince se clôt aux non-initiés. Il faut croire, savoir le reconnaître et il faut être raffiné, différent, proche des leurs et de leurs coutumes sans doute, pour découvrir leur existence, ou leurs domaines et secrets bien gardés.
Parfois, il est inutile d'entrer dans le royaume des fées ou de connaître son peuple mystérieux :on peut faire de sa vie un conte de fée, ou tout simplement être la fée de quelqu'un.

L'ambiance et les descriptions sont bien mises en place dans chacun des récits. Du franc parlé, en passant par le récit traditionnel, conté de manière teintée d'humour ou plus sérieux, aux jeux de mots, à la poésie, l'anthologie fait le tour de divers styles, nous fait voyager dans des lieux et dans le temps de manière fort agréable.

La conclusion, récit à part entière, permet à la fée à l'origine de l'anthologie de nous faire découvrir les auteurs et éditeurs, sous l'esprit vif de sa plume. Une fin glougloutante bien amusante...
De toutes les nouvelles, poésies et contes lus, j'avoue une affection particulière pour la fée Mélangette, bien ancrée dans notre quotidien et faisant preuve d'un soutien concret, réel. Certes, on perd le côté féerique, mais j'apprécie son état d'esprit. Sinon, j'ai aimé les textes de manière inégale, trouvant mon bonheur aussi bien dans les plutôt modernes ou plus traditionnels. Monsieur Paul, qui trouve refuge dans les Roches Longues (sanctuaire de nature) parmi les ombres, m'a également touché.

En conclusion, j'ai découvert en « Dimension fées » la diversité promise, des textes de qualité. Chacun peut y trouver sa perle rare : il y en a pour tous les goûts. Je remercie le forum « Au cœur de l'Imaginarium » et les éditions Rivière Blanche pour cette découverte intéressante.

dimanche 2 avril 2017

Tome 3 des Dames de Riprole : L’Épervier de l’Espoir, d'Eve Terrellon


Résumé

Marqué par la guerre et avide de vengeance, Arnault, fier seigneur de Riprole, a longtemps vécu en chevalier, jusqu’à ce qu’un drame l’oblige à reprendre le titre et la fonction de chef de famille. Mais voilà qu’en ce début de printemps 1418, un espoir insensé l’incite à croire que le frère qu’il pensait mort est toujours vivant. Retrouver Eudes devient sa priorité, et peu importe si pour cela il doit s’enfoncer en territoire soumis aux Anglais.

Voyageant sous une fausse identité, son périple se heurte rapidement à celui de Judith, qu’un chantage sordide a rendue veuve et accusée de sorcellerie. Réunis malgré eux, les deux jeunes gens se portent mutuelle assistance, mais leur alliance sera-t-elle suffisante pour contrer Jean de Hodes, leur ennemi commun et prévôt de Calais ?


Mon avis

Après avoir lu les deux premiers tomes de la série « Les dames de Riprole », j'attendais de lire la suite avec une certaine impatience et une curiosité d'autant plus vive, sachant qu'elle allait concerner Arnault, le chevalier charismatique.
Arnault est le frère d'Isabelle et Béranger, le seigneur secret et froid, laissant la priorité aux responsabilités et ne comprenant que peu celles du cœur. Intriguée, je me suis donc lancée dans la lecture.

Arnault croule sous les responsabilités, mais n'hésite pas à confier les rênes de son domaine et la charge de sa famille à Tristan, son beau frère, afin de se lancer dans une quête bien difficile : celle de retrouver son frère qu'il a longtemps cru mort. Il part vers Calais, territoire appartenant à l'ennemi anglais pour chercher des informations. C'est sa responsabilité de frère qui le pousse, mais aussi et surtout sa culpabilité. Dans ce troisième volet de la série, on apprend les souvenirs et les remords qui rongent le chevalier. Ce passé douloureux explique son caractère emporté et peu chaleureux, voire égoïste, cruel et grossier.

Sur son chemin, Arnault rencontre Judith et la sauve d'un tragique destin et d'un ennemi commun : l'ignoble Jean de Hodes. Judith, jeune veuve et guérisseuse, possède un caractère assez contraire au chevalier, puisqu'elle s'avère souple et généreuse, prête au sacrifice quand le destin l'exige.
Si celui ci est séduit pas la belle rousse (son point faible en matière de femmes), il résiste à lui ouvrir son cœur (la porte semble fermée et bouclée à double tour).

Judith, vite attirée par le jeune homme, ne se ment pas quant à ses sentiments pour Arnault. Il faut pourtant bien des épreuves pour franchir les défenses de celui ci. Sa souplesse de caractère, son courage et sa patience l'aideront pourtant à l'atteindre. Elle sait contrer ses attaques et les coups bas.

Du courage, les deux jeunes gens n'en manquent pas dans le récit, car bien des aventures et désagréments les attendent. Jean de Hodes les guette aussi au tournant, avec toute la haine et le ressentiment qui le caractérisent.
On trouve cependant d'autres points communs qu'ils partagent : leur assurance et leur arrogance face à l'ennemi. On connaît celle d'Arnault, mais Judith s'avère avoir autant de répondant et de répartie, que ce soit face à eux ou face à lui, mais dans ce cas teintée d'une douce ironie...
Leur relation se fait plus adulte que celles partagées dans les premiers tomes. On retrouve de la sensualité, mais aussi deux personnages qui ont du vécu, des souffrances et des désillusions derrière eux. Encore une fois, l'auteure, Eve Terrellon, a su équilibrer leur relation à merveille et celle-ci ne manque pas de piquant. On s'attache aux deux personnages sans mal, tout comme dans les premiers tomes. Leur évolution reste subtile, mais bien présente, et ravit le lecteur.

Plus on avance dans la série, plus on sent l'importance du contexte historique. La « rivalité » avec les Anglais devient prégnante, imbriquée dans l'intrigue amoureuse. Dans ce contexte difficile, on se prend à avoir peur pour Arnault et sa famille, tout autant qu'on espère pour le frère disparu. En effet, les duperies et traîtrises ne manquent pas. Elles impliquent des événements survenus dans les premiers volumes. Bien sûr, on peut lire ce troisième tome indépendamment, mais ce serait dommage de ne pas savourer l'évolution de toute la famille à travers la série.
Tout comme pour les premiers tomes, le récit s'avère prenant, Arnault et Judith se partageant chapitre après chapitre la narration. Cela permet de comprendre leurs états d’âmes et émotions, l'évolution de leur relation de chaque point de vue. Le style fluide et juste reste toujours agréable : une bien belle plume gardant sa stabilité.

Ma lecture de ce troisième tome fut donc excellente et c'est avec plaisir que je lirai la suite ! Je l'attends même avec impatience. Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et les éditions Lune écarlate pour m'avoir permis de lire la suite de cette série « coup de cœur ».

jeudi 2 mars 2017

Osez les secrets d’une experte du sexe pour l’amour qui dure toujours, de Servane Vergy


Résumé

L’amour, le grand amour, l’amour éternel… Nous sommes encore nombreux à y croire, même s’il est évident que le couple, depuis plusieurs décennies, est en constante évolution. Un mariage sur deux aboutit à un divorce… Pour éviter ça, il faut faire des efforts. Une relation de couple, c’est comme un intérieur, des abdominaux ou un périnée : ça s’entretient ! Dans ce guide, Servane Vergy, l’experte du sexe déjà bien connue des amateurs de la collection Osez, va vous donner tous ses conseils pour que votre relation, même si elle évolue, perdure non pas par résignation, paresse ou arrangements pécuniaires, mais parce que vous le DESIREZ.

Parmi les petits guides de La Musardine, en voici un dont le titre laisse rêveur : l'amour qui dure toujours... On aimerait y croire, tout en doutant plus ou moins selon ses propres expériences, mais peut être que le livre se montre suffisamment de bon conseil pour guider les couples ou futurs couples sur cette voie ?

Mon avis

Le livre se décompose en parties très claires, proposant des paragraphes courts, titrés et permettant de retrouver sans mal les informations cherchées. Les informations et conseils s’agrémentent également de témoignages qui donnent du vivant, en partageant le vécu de personnes d'âges et univers différents.

On se retrouve ainsi guidé à travers différentes étapes, dans des parties qui suivent toujours la même organisation, donc qui proposent une facilité à la lecture et rend celle ci plus agréable. Cependant, si les chapitres sont parfois courts, voire trop courts, ils peuvent s'avérer trop superficiels, pour aborder une approche approfondie.

Les conseils sont simples, pratiques et font preuve de bon sens à défaut d'une vraie originalité.
Dans un premier temps, la relation est examinée sous l'angle de possibles nuisances : un passé trop lourd et envahissant, l'engagement avec une personne toxique. A la lecture, cela paraît simple, mais l'auteure relativise vite. En effet, rien n'est si simple (sinon ça se saurait...)

Le guide insiste aussi sur le fait que la confiance, base du couple, se construit dès le début de la relation : sans faire preuve de naïveté, il faut aussi savoir lâcher prise, sans trop se méfier, sans voir du danger dans toute situation.
Évidement, l'amour évolue et ne dure qu'un temps. Il faut savoir garder l'objectif d'un avenir commun, tout en préservant l'espace de liberté de chacun, en gérant la jalousie.
Le guide s'appuie sur ces faits mais ne nuance pas vraiment, car chaque couple a ses attentes, ses compromis : rien n'est aussi figé qu'on veut le laisser paraître dans ces conseils.

La partie de l'éveil et le prolongement des plaisirs sexuels qu'il faut varier offre une vision de la préparation psychologique et physique, privilégiant la détente, la sensualité et le piment à ajouter à relation. Celle ci détaille les gestes appropriés qui peuvent s'avérer utiles pour les novices.

Le guide aborde également le moment clé de l'arrivée de l'enfant.
Le quotidien peut menacer le couple, et il faut faire la différence entre routine toxique et routine rassurante et sécurisante. Notion tout de même subjective, je trouve, selon les couples et les personnes.

Le temps qui passe apporte aussi son lot de danger au couple. Il est alors temps de réveiller la vie sexuelle en testant d'autres choses, tels les jouets spécialisés par exemple.
Rien n'empêche de définir de nouveaux contrats, d 'établir de nouvelles habitudes, plus en phase avec l'évolution du couple. Conseil qui paraît judicieux, car chacun évolue au cours de sa vie.

Les conseils donnés sont finalement assez stéréotypés et peu nuancés, mais les couples peuvent y pêcher des idées, celles qui leur correspondent, qui leur permettent de s'adapter aux situations que réservent la vie. Chaque couple choisit la sienne, car chaque couple diffère dans leur relation et dans leurs attentes, dans leur façon d'envisager l'avenir.

Il n'y a donc pas de recette miracle pour que l'amour dure toujours, mais ce petit guide peut apporter des conseils judicieux, même si tous ne peuvent convenir à un même couple. A chacun de piocher ceux qui les aideront à faire durer leur relation sur le long terme.

Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et les éditions La Musardine pour cette lecture intéressante (même pour une célibataire endurcie telle que moi!)

mercredi 1 mars 2017

La Pierre d'Isis, de Dorian Lake T1 Isulka la Mageresse




Résumé
Isulka est une mageresse marginale, un peu vénale, mais surtout très endettée, vivotant en donnant des spectacles de magie dans des cabarets parisiens. Scipione est un spadassin vénitien comme on n’en fait plus, un reliquat du passé exilé de la Sérénissime, trahi par ses pairs et en quête de Vendetta.
Recrutés par un employeur anglais pour subtiliser une bague qu’on lui aurait dérobée, la mission se révèle sous un tout autre jour lorsqu’ils découvrent la valeur réelle et symbolique du joyau. Plus question pour Isulka et Scipione de travailler à prix bradés.
L’appât du gain les mènera de Paris au Caire, de coups bas en coupe-gorges, une course-poursuite s’engageant entre les protagonistes, des espions, des criminels et une inquiétante secte égyptienne…



Mon avis

Dorian Lake nous propose avec son roman Isulka la mageresse (premier tome de La Pierre d'Isis) un roman d'aventure teinté de fantastique, drôle et vif.

Dés le début du récit, nous voilà plongés dans le feu de l'action et on ne connaît que peu de temps morts. Même s'il prend le temps de décrire les personnages et lieux, l'ambiance générale - juste ce qu'il faut pour laisser le lecteur s'immerger - Dorian Lake laisse place avant tout à l'action, aux scènes tantôt cocasses, tantôt drôles ou percutantes. Le style fluide et efficace, des dialogues toujours naturels et piquants offrent au lecteur une lecture très agréable et même prenante, même si l'intrigue reste prévisible.

Les personnages, loin d'être des héros s'avèrent bien caractérisés et charmants de par leurs défauts qui sont nombreux... La lecture n'en n'est que plus savoureuse.

Le récit mené à la troisième personne se centre essentiellement sur deux personnages : Isulka la mageresse et Scipione l'Italien.
Isulka, loin d'être une grande dame, possède le vice du jeu, ce qui la met dans un sacré pétrin. Endettée, en proie d'un usurier pas très recommandable, elle cherche le moyen de payer ses dettes. Isulka n'est pas présentée comme une beauté, mais comme une femme charmante, marquante, ne manquant pas d'atouts et à la langue bien pendue (à la fois sa qualité et son plus grand défaut). Intelligente, pétillante, elle séduit vite le lecteur.
Scipionne l'Italien ne manque pas de se présenter sous le jour du stéréotype du charmeur Italien, surpris dans le lit d'une dame par son mari officier. Avide de vengeance, l'appât du gain l'emmène dans l'aventure avec Isulka.

Le déclencheur se présente sous les traits d'un anglais, de premier abord tout à fait banal, mais espion de la cour d’Angleterre, qui leur confie une mission plus périlleuse qu'elle ne le paraît.

Le duo Isulka-Scipione se révèle explosif, celui ci ayant le tord de sous-estimer la jeune femme, en tout bon macho Italien qu'il est. Mais celle-ci n'a pas dit son dernier mot. Heureusement, Scipione possède également plus de charme et plus de cœur qu'il ne veut bien le dévoiler. Excellent escrimeur, il se sauve ainsi de bien des mauvais pas.
Entre situations périlleuses, amusantes, trahison et amitié, les deux jeunes gens seront obligés de coopérer de façon plus ou moins directe.

L'espion Anglais reste plus difficile à cerner : entre naïveté (il donne bien trop de renseignements au duo) et duplicité (il n'hésite pas à les envoyer face au danger), on doute de sa sincérité, Isulka aussi d'ailleurs.
Aslan l'homme à tout faire du Britannique, froid mais dangereux, ne manque pas non plus de ressources et se montre fin calculateur.
Les personnages s'avèrent donc bien intéressants et les masques tombent au fil de l'intrigue.

La magie, bien présente à travers le don d'Isulka, puis de rituels plus ou moins macabres, reste plutôt bien dosée, suffisamment discrète pour ne pas étouffer l'intrigue et l'action. Parfois, elle l'est un peu trop, car la mageresse n'en n'use que très peu finalement, même si elle a bien entendu ses raisons de se montrer prudente.

En conclusion, Isulka la mageresse fut une bonne lecture, palpitante, prenante, clairement divertissante. Pas le temps de s'ennuyer !
Je serais curieuse de lire la plume de l'auteur sur d'autres écrits et lirai avec plaisir la suite des aventures d'Isulka.
Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et Les éditions Lune écarlate pour cette très bonne lecture.

mardi 28 février 2017

Cheveux de feu, de Sylvie Wolfs



Résumé

Une épopée pleine de vent, de fureur et de mystère. Une quête de liberté et d'identité. Une histoire de courage, celui d'une femme flamboyante et rebelle. Mais plus que tout, une grande histoire d'Amour qui marquera à tout jamais une légende à naître : celle de la Femme-Louve.
Violente et flamboyante, telle est l’écriture de Sylvie Wolfs, telle est cette saga.
Jamais l'Irlandaise et le Sioux n'auraient dû se rencontrer. Entre eux, un océan. Des océans... 1845. Jewell O'Connor et Zuzeca Cik'ala Iyasni ne sont encore que des enfants, mais déjà ils luttent pour leur survie dans un monde qui s'effondre. Pour elle, la famine. Pour lui, la guerre. Pour eux deux, la barbarie.
Au fil des bonheurs, des apprentissages, des drames et des épreuves, ils cheminent l'un vers l'autre. L'Irlande de la Grande Famine, le New York des gangs, l'Amérique de la conquête de l'Ouest, les grandes plaines sauvages et ses tribus indiennes.



Mon avis


Dans son roman « Cheveux de feu - La légende de la femme Louve », Sylvie Wolfs nous présente deux personnages, issus de deux milieux différents, mais que le destin va réunir. Rien pourtant ne s'y prête : aucun lien entre Jewel et Petit Serpent Immobile, issu d'une tribu indienne.
Même si la vie leur apprend la perte et la douleur, leurs univers et cultures totalement différents les séparent. Pourtant tous deux se montrent courageux face aux épreuves de la vie. Celle de Jewel s'avère beaucoup plus sordide. Entraînée dans un monde de misère et de prostitution, elle ne peut compter sur sa mère, femme mauvaise et jalouse, qui s'arrange pour la briser. Petit Serpent immobile, de son côté, peut toujours compter sur sa tribu pour le soutenir, cela malgré les pertes d'être chers et la souffrance.

L'auteure met bien en place l'ambiance pour décrire la vie des deux jeunes gens et apporte du réalisme dans le récit. S'attacher à eux n'est pas difficile : on tremble pour Jewel, souffre avec elle et on découvre avec plaisir la culture et les coutumes du jeune sioux. Les émotions distillées dans des moments simples de la vie quotidienne, bonnes ou mauvaises, apportent d'autant plus de crédibilité à l'ensemble.

Le roman déroule, devant nos yeux, la vie des deux personnages. Le parallèle entre eux amène le lecteur à se demander où va le récit, si les deux jeunes gens vont se rencontrer enfin. Les conflits entre Américains et Indiens (bien présentés et nuancés, ce qui fut appréciable à la lecture, même si on ne peut que prendre parti pour les personnages et les tribus indiennes) vont les réunir dans la lutte.

Jewel devient « Cheveux de feu ». La jeune fille, anéantie mais courageuse, qui a dû faire face au pire, devient vite essentielle, redoutable et intrépide au sein de la tribu : une femme sur laquelle on peut compter. L'évolution de celle ci à travers le récit s'avère la plus poignante. Elle trouve parmi les indiens son rôle, celui qu'elle doit jouer et qui lui rend sa dignité perdue. C'est une renaissance.
Dans ce sens, la couverture illustre bien cette transformation.

Le quotidien parmi les indiens nous révèle également leur respect de la vie et de la nature, leur perception de ce qui est sacré. Ils savent prouver leur code d'honneur et leur bravoure. Même si on connaît l'issue fatale (pas de suspense sur ce point, même si l'auteure ne l'évoque pas par respect et cohérence pour le récit), on se prend à espérer à une variante plus heureuse de l’histoire, éprouvant une nostalgie pour cette culture et cette sagesse perdue.

Le récit fluide emporte le lecteur avec facilité. Le style riche et précis se révèle poétique. La plume agréable de l'auteure apporte un plus indéniable à une intrigue déjà riche et intéressante.

En conclusion, j'ai tout aimé dans ce ce roman : les personnages, l'ambiance et le style. Même si l’intrigue prend le temps de réunir Jewel et Petit Serpent, leur infligeant bien des mésaventures et pertes, on apprend à les connaître et les apprécier. La force de Jewel et la culture indienne sont les deux points qui m'ont le plus transportée dans l'histoire. Le récit fut d'autant plus agréable à la lecture, grâce au style riche et poétique.
Une excellente lecture au final, et même un coup de cœur.
Merci au forum Au cœur de l'Imaginarium et aux éditions L'Ivre-book pour cette très belle découverte.

mercredi 8 février 2017

Dimension Sidération, de Collectif


Résumé

Né de l'imagination de Serge Lehman, dont l'un de ces recueils porte le titre, La Sidération attire de nouveaux auteurs, comme le prouve cette anthologie dirigée par Noé Gaillard.

Vous avez, un jour, été complètement stupéfié par quelque chose auquel vous n'aviez absolument pas pensé, que rien, jusque-là, ne vous avait préparé à admettre, à envisager... A moins que, comme le personnage de la première nouvelle ici proposée, vos préoccupations ne vous aient tout simplement fait accepter cet "impensé" pour du normal... du convenu implicite... Ainsi, on peut trouver sidérant aussi bien ce que l'on n'avait pas imaginé, que l'incapacité à imaginer. Alors, surgissant des ténèbres, de l'au-delà de la nuit, l'auteur vous offre de quoi être stupéfait et vous aide à imaginer son monde pour qu'au gré de la lecture, plus rien de ce qui est raconté ne vous surprenne... pour de douces sidérations.


Mon avis


Dès la préface, le ton humoristique introduit l'ironie que l'on retrouve dans l'anthologie : ironie caricaturale ou plus dramatique, selon l'histoire lue.
Elle apporte également des éléments d'informations sur le thème de la sidération : ce qui est stupéfiant, que l'on trouve difficile ou incapable à imaginer. Elle invite alors le lecteur à entrer dans le récit et à se laisser porter par le texte. On comprend bien mieux l'implication de ces conseils à la lecture de l'anthologie.
Comme pour chaque édition des anthologies « Dimension... » chez Rivière Blanche, les nouvelles sont présentées avant la lecture, pour préparer le lecteur. La présentation de l'auteur reste située à la fin et n'alourdit pas l 'ensemble.

La narration des nouvelles proposées se fait largement à la première personne. Dans l'une d'elle, le mélange de la première et troisième personne prend son sens. Quelle que soit la narration adoptée, elle est choisie avec logique et stratégie. Le but reste d'emmener le lecteur, de lui faire perdre ses repères en même temps que le personnage, voire jusqu'à la folie. Le doute est toujours permis à la première personne, celle de la vision rapportée du personnage. Il piège le lecteur, l'emmène dans la fiction, l'installe dans la sidération.
Les personnages possèdent un rythme différent. L'immersion peut être directe ou il peut mettre du temps à se dévoiler, de manière naturelle, par jeu, pour faire durer le suspense.
La plume des différents auteurs, toujours fluide, se révèle parfois plus riche, et même poétique.

Faire entrer le lecteur dans la sidération, c'est aussi le mener au sein de la fiction, lui faire accepter l'anormalité, l'irrationnel comme la réalité. 
Les nouvelles de SF ou fantasy s'appuient sur des descriptions détaillées et un vocabulaire bien précis, pour rendre le récit visualisable, vivant et réaliste.
Les mises en situations bien amenées entraînent dans des intrigues mystérieuses, caricaturales, parodiques. Parfois, le lecteur tombe dans un délire bien construit, ou alors n'ayant ni queue ni tête et restant agréable à la lecture. Ce gentil fouillis, parfois noyé sous une profusion de personnages, plaît, même si le sens peut vite échapper au profit de l'incompréhension. C'est totalement subjectif, selon le lecteur : la magie ou plutôt la sidération prend ou non.
Dans cette logique, on retrouve également deux histoires, où des segments de récits sont imbriqués de manière aléatoire, tout en restant logiques : un puzzle intéressant à reconstituer (il faut juste s'accrocher pour suivre le fil)

L'ironie se retrouve donc dans la narration, mais également dans le retournement de situations ou des rôles des personnages (stéréotypes inversés), tout à fait plaisants à la lecture. 
Ce retournement se retrouve également au niveau de l'intrigue, dans les chutes proposées qui bien souvent servent à surprendre et sidérer le lecteur (et souvent le personnage). Il confère la dimension surréaliste (sidération) de l'intrigue et des nouvelles. Parfois, la chute ne vient pas malgré l'attente et il semble manquer quelque chose, même si le récit reste sympathique à la lecture. 
Mais quand elle tombe, qu'elle soit la grâce de Dieu (ironie inside, Dieu possède un bon sens de l'humour (noir) visiblement), ou pour la plupart une bonne dose de mystère, elle s'avère le plus souvent parfaitement réussie.

La sidération s'insinue également dans les nouvelles, de façon plus précise.
Des entités (ennemies ou alliées) défient l'imagination par leur forme, leur nature, leur originalité. Qu'elles soient créatures extra-terrestres, ou à l'échelle d'une planète, d'un système, ou simples anomalies dans la « réalité », elles diffèrent de tout ce que l'on peut connaître, sidèrent ou causent l'état de sidération (de pétrification). Les symptômes des personnes sidérées divergent selon les situations, mais se rejoignent sur le plan clinique (la définition médicale de sidération).
On aime visualiser comme dans un film les créatures hors normes, éloignées de tout ce qui semble conventionnel, défiant même les limites de la fiction. La réalité s'efface et c'est bien un voyage en Dimension Sidération qui transporte le lecteur. L'efficacité de l'évasion annonce un retour difficile à la réalité pour les personnages, comme pour le lecteur.

En conclusion, les nouvelles de l'anthologie Dimension Sidération m'ont touchée de manière inégale : très fortement pour certaines, moins pour d'autres, voire pas du tout, pour celles à côté desquelles je suis passée (ce n'est que subjectif, ce peut être mon inculture sur certains sujets qui est en cause ici). 
Ce n'est pas une anthologie entièrement accessible et encore de façon très subjective, mais tellement fascinante qu'il ne faut pas passer à côté.
De très bonnes lectures au final ! Je remercie Rivière Blanche et Au cœur de l'Imaginarium pour cette très intéressante découverte.


dimanche 15 janvier 2017

Défi de janvier "Contes" : Charme de Sarah Pinborough


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Défi de janvier sur le forum Au coeur l'imaginarium :  ici !


Résumé
L'histoire de Cendrillon revisitée, dans une magnifique édition illustrée : prenez cette fois un laquais sous le coup d'un sortilège, deux sœurs affreuses, un bal magique et une romance enchantée... et découvrez l'histoire de Cendrillon telle qu'elle aurait toujours dû exister !


Mon avis

Charme est le deuxième tome d'une trilogie inspirée de contes traditionnels populaires. Ma lecture se réalise donc dans le désordre, puisque je l'ai commencée par ce tome. 

Celui ci s'inspire du conte de Cendrillon, tout en extrapolant et changeant subtilement les détails. Le "conte" devient plus nuancé, réaliste et plus chaud aussi ! Ne le cachons pas, il ne s'adresse pas aux enfants et certaines scènes, sans être vraiment excessives, n'en sont pas moins explicites. 

L'histoire s'en trouve donc plus nuancée, avec une Cendrillon pas aussi gentille et sage que dans le conte d'origine. Loin de là ! Elle peut même se montrer bien garce, par sa jalousie et son ambition, même si elle n'est pas mauvaise dans le fond. Sa belle mère, la marâtre, certes peu sympathique, ainsi que ses belles sœurs ne s'avèrent pas non plus aussi idiotes et méchantes qu'on ne le pensait. Le prince, lui aussi, ne se révèle pas vraiment charmant au final. 

Le lecteur peut donc réfléchir et relativiser, en comparant les deux contes.
Les vérités ne sont pas toujours bonnes à entendre, mais rétablissent un équilibre dans le récit un peu trop propre de notre chère "Cendrillon" . D'ailleurs, nous avons sans doute tous en tête cette image, quand nous évoquons la demoiselle:

Cendrillon(Disney)

Une jolie version, vite démentie par Sarah Pinborough, pour notre plus grand plaisir et qui rend le personnage moins parfait et plus sympathique à nos yeux d'adulte. (on a tout à fait le droit d'adhérer aux deux versions aussi ! :) )
Je retiens cette phrase qui fait sourire au détour d'une conversation entre Cendrillon et sa sœur: "Cendrillon, la vie n'est pas un conte de fée."...

Le récit fait également référence à d'autres personnages de contes admirés ou craints, instaurant ainsi de petites sous-intrigues qui se greffent à la principale. Ces clins d’œil et allusions apportent du piment et ravissent le lecteur.

L'ironie, la légèreté du ton et le détournement presque insolent du conte traditionnel contribuent à une lecture plaisante. Le style est fluide, le récit bien mis en place.
Pourtant, l'histoire reste sans surprise et les sous-intrigues sont vite négligées et expédiées au profit de la principale, elle aussi un peu trop vite et facilement résolue à mon goût. 

L'épilogue, par contre, qui pourrait paraître bien scandaleux aux yeux des puristes, reste savoureux !

Malgré ces petits défauts, la lecture n'en reste pas moins cohérente et agréable, propice à une bonne lecture-détente. 
Je pense lire les deux autres tomes, car celui ci a su éveiller ma curiosité.



mardi 27 décembre 2016

Osez 20 Histoires d'obsessions sexuelles


résumé

Ce nouveau recueil particulièrement corsé d’Osez 20 histoires, la collection de nouvelles érotiques à thèmes de la Musardine, s’est donné pour but d’illustrer l’obsession sexuelle. Sous toutes ses formes. Obsession pour un fétiche, une pratique, un fantasme, un scénario, obsession pour une personne follement désirée, obsession pour le sexe en lui-même, obsession physique, ou mentale, ou les deux, obsession qui nous empêche de réfléchir, de travailler, obsession qui nous réveille la nuit, obsession qui nous consume, bref : 20 histoires fiévreuses, passionnées, tourmentées, où l’obsession suinte de chaque mot !

mon avis



La prolifique collection « Osez 20 histoires » de la Musardine nous propose avec le recueil de nouvelles « Osez 20 histoires d'obsessions sexuelles » un nouveau thème à découvrir, bien intrigant et intéressant à la lecture. Les différents auteurs du recueil l'ont exploité, selon leur univers personnel, et de manière diverse. 

L’obsession peut ainsi porter sur d'autres personnes, mais aussi sur des parties du corps ou des objets, ainsi que sur des pratiques spécifiques. Les nouvelles proposées ciblent l'objet de l'obsession avec précision. Leurs auteurs jouent sur cette fixation des personnages, pour mieux l'exploiter, la développer et la déployer jusqu'à la libération finale ou sa continuité. 
L’obsession d'autrui reste la plus courante : 
Le désir de l'autre, attirance soudaine et intense pour la personne qu'on rencontre pour la première fois.
Le désir ancré depuis déjà longtemps, que l'on découvre et qui prend force dans la nouvelle. 
Le désir pour une personne qui vous garde sous son emprise, comme un(e) maître(sse) vénéré(e).
Le désir d'une catégorie de personnes qui comble un vide affectif, ou des fantasmes particuliers.
Quand l’obsession est partagée, elle devient d'autant plus vive et cohérente, les scènes d'autant plus chaudes. Pourtant, si la romance n'est pas exclue, on reste centré sur le thème de l'obsession.

Le sexe et les pratiques sexuelles restent un champ thématique également très fructueux. Le sexe devient une nécessitée presque maladive, les pratiques spécifiques (voyeurisme, BDSM...) se découvrent et/ou s'avèrent les seules à pouvoir assouvir les désirs.
La focalisation sur les sens, les objets (même banals), ou de manière plus originale, les lieux et la recherche de l'esthétisme, eux aussi propices au plaisir peuvent accompagner efficacement l'objet de convoitise abordé dans les nouvelles.

La diversité des sujets et l'unité sur son traitement (choix de la précision) offrent une cohérence à l'ensemble du recueil pour le thème choisi.
L'obsession incite les personnages, hommes ou femmes (équilibre maintenu dans le recueil), à l’excès dans leurs pensées, leurs sensations et émotions, leurs pratiques. Elle peut les transformer, leur apporter un déclic nécessaire à l'excitation et l'épanouissement ou les pousser à des pensées et comportements de plus en plus nocifs pour eux même, socialement ou dans leur travail. Elle bouleverse leur vie de manière positive ou malsaine. La nocivité de celle ci peut mener à l’abandon au détriment de soi, à la perte de raison.
Sauf exception, les fantasmes obsessionnels doivent prendre forme pour atteindre la libération. Dans quelques nouvelles pourtant, la réponse reste négative, le personnage ne trouvant pas satisfaction au final, mais la désillusion et de nouvelles questions.

Beaucoup des histoires proposées sont à la première personne. Celle-ci permet d'entraîner le lecteur dans les fantasmes des personnages, la frontière entre leur désir et la réalité restant assez fragile. Leur fixation influe sur leur manière de concevoir la réalité et l'utilisation de la première personne nous rapproche un peu plus d'eux. La troisième personne apporte plus de recul, mais utilisée à bon escient s'adapte également aux récits proposés.

L'unité dans le traitement du thème se ressent aussi dans la narration, que j'ai trouvé de qualité. Bien sûr certaines nouvelles sont plus sensuelles ou plus crues, selon l'auteur, mais l'équilibre retrouvé dans l'ensemble du recueil, ainsi que la fluidité du style, des personnages justes et bien caractérisés demeurent très appréciables à la lecture. 

En conclusion, sauf exception (pour cause de personnage harceleur et violeur), j'ai aimé chacune des nouvelles permettant des découvertes sur une thématique intéressante, la lecture de scènes sensuelles et chaudes
Je recommande donc Osez 20 histoire d'obsessions sexuelles aux amateurs de lectures coquines et je remercie les éditions « La Musardine » et le forum « Au cœur de l'Imaginarium » pour cette belle découverte.

jeudi 22 décembre 2016

Lune de miel, de Manon Elisabeth d'Ombremont



Résumé

Paris, 1876. Lison a perdu ses parents, assassinés dans des circonstances mystérieuses et particulièrement sanglantes.
Un an après, elle tente toujours d'échapper à la folie. Au cœur des ombres, un monstre émerge et la tourmente, quelques jours avant son mariage arrangé. Réalité ou construction d'un esprit malade ? Parfois, la frontière peut être mince.
L’écriture de Manon Elisabeth d’Ombremont est d’une incisivité diabolique et vous entraîne au seuil d’une démence certaine.

Mon avis

Lune de miel est une nouvelle fantastique de Manon Elisabeth d'Ombremont, jeune auteure, dont on peut également suivre la série de dark et urban fantasy « Nechtaànomicon » publiée par les éditions L'Ivre-book.

Le nouvelle « Lune de miel » entraîne le lecteur dans une parenthèse certes courte, mais intense, à mi-chemin entre rêve (ou plutôt cauchemar) et réalité. L'ambiance teintée de morbide, de macabre et d'un côté malsain accompagne le personnage principal, jeune fille au destin tragique, mais aussi le lecteur, qui se laisse happer par son atmosphère tragico-mélancolique. On ne peut que s'attacher à Lison, jeune fille suicidaire, à la santé mentale fragile et trembler pour elle.

L'auteure M.E. d'Ombremont prend le temps de mettre en place le personnage principal de Lison, mais aussi les personnages secondaires, tels sa tante égoïste et malveillante, son futur mari, et sa très chère sœur, seule raison qui la fait hésiter à franchir le pas (passer la corde autour de son cou).
Rien de gai dans cette nouvelle imprégnée d'une forte mélancolie, à la fois désespérée et dangereuse. On y trouve en effet désillusion, tristesse et désespoir. Nous suivons Lison sur le sentier du non-retour entre cauchemar et démence grandissante : la frontière restant mince entre les deux. Le lecteur peine à trouver le vrai du faux dans ce cheminement macabre. 

On se retrouve même parfois mal à l'aise, touché par un soupçon d’obscénité (celui-ci toujours accompagné d'une sensualité trouble et équivoque, voire sadique), qui existe dans la relation, liant Lison à un mystérieux inconnu. Leurs étranges connexions nous dévoilent un individu auquel la jeune fille ne peut résister. Celui ci est animé d'une tendresse violente, d'une douce luxure, qui poussent Lison un peu plus loin dans sa chute. Mais peut être est-ce le dessein de cet homme aux intentions semblant pernicieuses ?
De plus, Lison se livre à des automutilations et tortures mentales : la jeune fille trouve de l'esthétisme et une forme de beauté dans ses propres cicatrices, mais continue de ruminer sans cesse la mort de ses parents, véritable déclencheur et guide de son évolution cauchemardesque.

L'auteure met en place le récit de manière judicieuse, dans le déroulement des scènes et les informations distillées le long du récit : cohérence de la narration pour mieux perdre Lison dans sa folie et le lecteur dans ses doutes. Le style élégant et fluide, les descriptions détaillées des émotions et sensations y contribuent aussi largement.

La conclusion est à l'image de la nouvelle, tout aussi macabre et ironique, cela va sans dire, et contribue à la cohérence du récit. Il privilégie esthétisme de l'écriture, de la narration, à l'intrigue en elle même. C'est une nouvelle qui se savoure à la lecture, sans suspense, mais avec une délectation doucereusement malsaine. 
L'auteure manie le format court avec justesse et élégance, atteint son but et entraîne le lecteur, même si le sort du personnage principal reste prévisible. C'est le cheminement qui compte, non le point final.

En conclusion, ce fut une découverte fort intéressante. La plume riche de Manon Elisabeth d'Ombremont, son style et la mise en place du récit, me laissent impatiente de découvrir « Nechtaànomicon ». Je remercie les éditions l'Ivre-book et le forum « Au cœur de l'imaginarium » pour cette belle et enrichissante découverte.

mardi 20 décembre 2016

L'Emprise du Lwa de Patrice Mora


Résumé

Au cœur de Paris, à quelques mois de l'exposition universelle, Mortimer et Lawrence se voient confier une nouvelle mission.
Les deux gentilshommes doivent se rendre à l’ambassade d’Autriche Hongrie.
Membres de la Loge, organisation occulte chargée de réguler les interactions de la capitale des enfers sur le genre humain, ils entendent mettre un terme à une odieuse alliance.

Alors qu'ils délivrent l’avertissement de la Loge, ils remarquent la présence d’un étrange dandy.
Noyé dans la mousseline des robes de soirées, il évolue aussi bien parmi les diplomates que les démons infiltrés.
Le curieux personnage laisse dans son sillage une aura pimentée aussi puissante qu’une malédiction exotique.
Sa seule présence se pose aussitôt comme une nouvelle énigme.

À la recherche d’une explication, Lawrence va entrainer son novice Mortimer dans l’univers du vaudou, où les relents de la mort se mêlent aux arômes de rhum et de tabac…


Mon avis


Le récit débute sur une mise en place un peu longue. Mortimer, personnage principal, narre son histoire à la première personne. Le style est fluide, mais il faut un temps pour s'adapter à l'emploi du présent pour un récit au passé et plus précisément au XIXème siècle. Je ne sais si c'est ce décalage (au niveau temporel) ou une narration un peu froide et peu expansive du personnage (qui ne livre pas ses pensées), qui m'a posé problème pour rentrer dans l'histoire. Les descriptions m'ont semblé également un peu trop développées et artificielles. 
Heureusement, le récit gagne ensuite en fluidité, même si la narration reste toujours un peu distante. Le personnage garde ses mystères. Il faut attendre les péripéties du récit pour que la narration se débloque, permettant de mieux visualiser et vivre les scènes. 

On découvre donc le personnage principal, mais aussi son nouveau partenaire de « travail ». Ce duo formé depuis peu apprend à se connaître au fil du récit et développe une complicité intéressante. Ils cachent des secrets, qu'ils dévoilent l'un à l'autre, et par la même occasion au lecteur, au fil des pages. Et les mystères ne manquent pas !
Le personnage principal, en particulier, possède une identité double et trouble. Il cache « un autre », qu'il doit contenir et maîtriser. Sûr de lui en toute occasion, il ne manque pourtant pas de failles, car son double gênant constitue une menace puissante, d'où son soucis de le dissimuler aux yeux des autres et de son nouveau compagnon. C'est une lutte au quotidien, accentuée par la douleur que lui inflige l'ennemi. Même à la fin du roman, quand le lecteur comprend les tenants et aboutissants de son étrange personnalité, il se garde d'avouer la vérité. 
Ce personnage pourrait paraître un peu austère. Même s'il doit garder son sérieux et rester concentré pour enchaîner son double, il sait se montrer badin, voire provocateur.

Le roman nous offre un récit fantastique mêlant magie, démons, rituels, sortilèges, artefacts et amulettes. On y trouve une touche singulière, bien agréable, conférant de l'originalité à l'histoire. En effet, l'ennemi auquel se confronte notre héros s'avère intrigant, difficile à cerner et à appréhender. Il apporte son lot d’exotisme entre pratiques vaudou et croyances africaines. L'auteur arrive même à nous présenter des zombies d'un genre bien particulier. L'histoire ne manque donc pas d'idées surprenantes. De plus, mettre en place ce côté exotique dans un Paris du XIXème siècle offre d'autant plus de piment à l'histoire, pour le plus grand plaisir du lecteur. 

Les termes sont précis, les pratiques bien décrites, intrigantes et rendent le récit plus prenant. Les descriptions qui m'ont semblé un peu lourdes au début, deviennent ensuite plus naturelles et appréciables à la lecture. L'auteur sait camper l'atmosphère, décrire le Paris du XIX ème et lui faire prendre vie. Il réussit particulièrement également à livrer les scènes de transes et de voyages oniriques. 

En conclusion : malgré un début difficile, je me suis laissée emmener par le récit. L'histoire, la magie et son originalité m'ont séduite : une bonne lecture au final. Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et les éditions du Petit Caveau pour cette belle découverte.

vendredi 26 août 2016

At the tunnel's end, de Laure Izabel




Résumé

Nous n’aurions jamais dû nous rencontrer. Et pourtant... ! Peut-être était-ce le moment d’oser affronter celui que je croyais être, ce à quoi j’aspirais ?

Toujours est-il que des portes se sont ouvertes dès cette fameuse nuit, des portes que je pensais avoir fermées pour de bon. Or, j’ai franchi leurs seuils précipitamment, le cœur marqué d’espoir : entre autres, celui d’être moi-même. Quand bien même les dommages collatéraux me coûteront...
Romance, érotisme et bisexualité dans ce nouveau roman de Laure Izabel.




Mon avis



La couverture et le titre énigmatiques prennent sens, au fil de la lecture et pleinement à la fin de celle-ci : ils symbolisent le chemin parcouru.
Le récit démarre par une rencontre, celle du personnage principal, qui raconte son histoire à la première personne, et celle de Carolanne, jeune SDF, sur le point de mettre fin à ses jours. Il va lui sauver la vie et elle va chambouler la sienne. Cette seule rencontre représente un déclic : il ouvre les yeux sur lui-même et sur sa vie.

Rien ne prédestine ces deux personnages à se croiser, car ils appartiennent à des univers trop différents, si ce n’est le destin… 
Il représente l’archétype de l’homme parfait : beau de corps et de cœur, le fantasme de bien des femmes, une célébrité qui a réussi. Il endosse les rôles qu’on lui fait jouer avec aisance, que ce soit sur scène ou dans la vie. Celui du séducteur au boulot et sa vie tranquille auprès de Jane, sa femme. 
Elle est SDF depuis des mois, désespérée et ne possède rien, quand lui a tout. 

Ce sont deux solitudes qui se croisent. Si on comprend vite celle de la jeune fille, laissée pour compte, le personnage principal révèle vite les failles de sa vie : le côté artificiel de sa profession, la froideur de sa femme Jane (opposée de Carolanne : c’est une femme superbe, possédant une carrière mais boudant les plaisirs simples de la vie). Il est fatigué par son côté superficiel et trouve en Carolanne un baume de fraîcheur.
Carolanne s’avère une jeune femme toute en ambiguïté : elle ne cède pas immédiatement à son charme et se montre d’abord méfiante, mais quand le dialogue commence, ses réparties piquantes sont savoureuses : sa fragilité et sa force la caractérisent. 

La situation évolue favorablement entre eux, devient plus intime, avec des discussions et petits gestes : pas d’impatience, une langueur douce, une rêverie poétique et sensuelle. Il se dégage de la jeune femme une sensualité brute, une magie subtile, qui va vite le rendre dépendant. Un lien naît ce soir là, qui ne fera que se développer entre eux, que ce soit dans la complicité ou la douleur.
Jane, d’un autre côté, se présente sous un jour très stéréotypé. Elle devient vite la méchante qui piège son mari par ce contrat matrimonial, puis par la naissance de sa fille Beth, qu’elle délaisse vite.

La naissance de sa fille s’avère d’ailleurs un autre élément déclencheur dans la remise en question du personnage. 
Il se sent prisonnier d’une vie qu’il n’a pas choisi (en tout cas pas ainsi). La situation s’envenime rapidement avec Jane. Les non-dits avec Carolanne, les malentendus, les disputes avec sa femme et la frustration le mènent vers la dépression. Sa fille est son seul rayon de soleil. 

Un choix s’impose. Sa vie doit changer, mais comment ? Il ne veut pas s’avouer ce dont il a réellement besoin. 
Sur ce chemin semé d’embûches, son meilleur ami et ancien amant Tim (dont il s’est séparé, quand il a décollé dans sa carrière et rencontré Jane), en qui il a entièrement confiance, va l’aider à y voir plus clair. C’est un personnage également essentiel à l’intrigue. 

Même si l’histoire est contée par le personnage principal, les personnages secondaires possèdent autant de consistance, avec une personnalité bien mise en place et auxquels on s’attache rapidement. Sauf Jane bien sûr, puisqu’elle tient le mauvais rôle. Contrairement aux trois autres, je l’ai trouvé, moins nuancée, présente pour jouer son rôle dans l’intrigue. C’est le seul bémol que j’ai ressenti, car comme avec OPJ1 (autre roman de l‘auteure, que je vous recommande vivement), Laure Izabel a su dès le début du récit capter mon attention et me scotcher à la liseuse. 

Le style fluide de l’auteure, tantôt sensible, tantôt efficace, les dialogues naturels, voire savoureux, la narration entraînante sont des qualités que j’ai retrouvé dans les deux écrits. Le ton, les personnages, la narration sonnent justes. Les scènes intimes présentes dans celui ci, sans être explicites, s’ajoutent au plaisir de la lecture , car elles oscillent entre sensualité sauvage et gourmande, entre plaisir de retrouver des repères, de la familiarité et celui de la découverte, de la nouveauté.

La fin est à la fois surprenante et logique, mais je n’en dévoilerai pas plus… Elle dépasse nos espérances, sort des sentiers battus et on ne peut qu’apprécier !

En conclusion, ce fut une lecture coup de cœur et je suis définitivement fan de la plume de Laure Izabel. Je découvrirai ses autres écrits avec plaisir. Merci au forum Au cœur de l’Imaginarium et aux éditions L’ivre-book pour cette belle découverte.

jeudi 25 août 2016

Erections romaines 1, de Julien Ligny



Résumé

Un texte coup de poing, du sexe débridé : Érections romaines, une série gay à découvrir chez Sexie !

Un Post-it de rupture. Quatre ans de couple dans la figure. Germain perd pied, pète un câble et prend le premier train pour Rome. Avec une seule idée en tête : niquer le plus de mecs possible, les enfiler à la chaîne et ne plus penser à rien d’autre qu’à sa bite. Oublier tout le reste. Traîner dans Rome jour et nuit, le sexe épais au fond du fut, enchaîner les plans entre potes, les soumis à tirer, les orgies à l’improviste… Surtout faire durer l’abattage au maximum et ne plus jamais désirer un mec plus de quelques heures. Mais est-ce vraiment possible ? Peut-on remiser pour toujours ses amours au placard ?


Mon avis


Le premier épisode d’« Érections romaines », au titre provocateur, à la couverture simple et belle, fait parti de la collection Sexie by la Musardine. Il s’agit d’une série gay, qui fait l’objet de plusieurs épisodes. 
Dés la présentation, le lecteur est prévenu, il s’agit d’une série érotique aux scènes trash et débridées, pas de la romance MM. Les sentiments ne sont pas au centre de la série. 

Sous le coup d’une rupture, le personnage annonce également la couleur dès le début : il compte combler le vide, dompter la colère par le sexe, seule solution pour oublier sa douleur. Déterminé et désespéré, il en veut beaucoup, avec de nombreux partenaires, sans émotion parasite, à la chaîne…

La narration à la première personne, immersive, plonge immédiatement dans l’histoire et ne laisse pas de temps mort car, si la nouvelle est courte, elle s’avère intense. Seul son point de vue importe, il ne se soucie de l’autre que par jeu, reste au centre de l’histoire, donc le choix de cette narration semble on ne peut plus judicieux. 
Il y a d’ailleurs peu de dialogues, le personnage se contentant de sa version des faits, un monologue dense, révélant ses envies, son ressenti.
L’écriture fluide, naturelle, efficace s’adapte parfaitement au récit.

Dans le train en partance pour Rome, il rencontre son premier partenaire : un employé de train, un « blondinet », qui correspond à ses attentes. Le jeune homme étant facile, malléable et soumis, il profite de différentes situations pour se servir de lui, jouer avec lui et plus, bien entendu. Passant de froid à provocateur, charmant à limite violent, il s’amuse avec sa première « proie », varie les situations, certaines plus intimes dans la cabine du train, d’autres plus exhibitionnistes, contre la vitre du train ou dans le wagon restaurant où l’employé travaille. Le personnage principal aime profiter des opportunités, fantasmer, humilier… Rien ne l’arrête et le « blondinet » aime se prêter au jeu.

Il m’a semblé sentir dans ce besoin de dominer de la part du personnage, dans son besoin de maîtriser et sa violence sous-jacente, les conséquences de sa colère et de sa douleur. Même s’il joue les indifférents, le maître du jeu, il ne contrôle pas ce côté désespéré dans les scènes de sexe et cela se traduit par une brutalité gratuite. Peut être qu’il y transpose son envie de revanche sur « l’autre ».
Le choix du partenaire aussi ne semble pas laissé au hasard, même si le personnage principal ne veut pas le reconnaître, l’appelle vulgairement, et fait tout pour le dépersonnaliser (intentions et vocabulaire employés). Par la même occasion, il se déshumanise (manière d’échapper à lui-même ?). Pourtant, il ne lâche pas prise sur son « blondinet », même si une autre occasion s’est présentée.

Les scènes de sexe sont largement explicites, bien décrites, avec un langage cru, volontairement toujours à la limite du vulgaire, reflétant la brutalité des intentions et parfois des gestes. Le ton est pourtant juste. On oublie tout préliminaire, tout est direct, le personnage aime maîtriser et se faire craindre.
Les scènes sont variées selon les situations. Si certaines se teintent d’un côté trash, d’autres (moins nombreuses cependant) sont plus sensuelles. Pas de tendresse pour autant, ou tout au moins le personnage ne voudrait pas le reconnaître et la narration est à la première personne.
Les scènes exhibitionnistes paraissent plus invraisemblables, mais se fondent dans le récit sans problème, et l’auteur arrive à leur donner la crédibilité voulue.

En conclusion, il s’agit d’un épisode dense et intense, dont les scènes possèdent un côté trash indéniable. Mais, derrière un personnage sûr de lui, maître des situations et à la recherche de « chair fraîche », on remarque une fêlure due à la séparation. J’avoue être impatiente de lire la suite, pour voir comment les choses vont évoluer. 
Merci au forum « Au cœur de l’Imaginarium » et à Sexie by La Musardine pour la découverte de cette série très chaude.