A lire si on aime
Un personnage principal attachant
Une complémentarité entre phénomènes paranormaux et technologies nouvelles
Un récit teinté d’humour et d’ironie
Un style fluide
A éviter si on cherche
Une approche traditionnelle de l’occulte
Une intrigue complexe
Je remercie le forum Have a break Have a book et les éditions Lokomodo pour cet agréable moment de lecture passé avec Evariste .
Comme le laisse présager le titre et le résumé, le livre est centré sur le personnage d’Evariste.
Evariste, qui vient de lancer un cabinet d’ingénierie en occultisme industriel et commercial, se définit lui-même comme quelqu’un de moyen. Mais, s’il se défend d’être un héros, ce personnage est un vrai gentil. Impossible également de le considérer comme un quelqu’un d'ordinaire, puisqu’il maîtrise et manie l’occulte avec talent. Malgré ce pouvoir, il reste pourtant si humain, qu’on s’attache facilement au personnage. Il est plaisant de suivre ses aventures et son parcours semé d’embuches: il connait aussi bien les échecs que les réussites. Sa débrouillardise et sa ruse lui permettent de sortir des situations difficiles, mais Evariste trouve toujours un ami pour venir le sortir d’un mauvais pas, que ce soit du monde des esprits ou parmi les vivants. On ne resent pourtant pas de facilité dans ces interventions providentielles, car le pauvre Evariste n’est jamais épargné.
La narration menée à la première personne nous entraîne avec un humour tantôt loufoque tantôt décapant, mais toujours teinté d’ironie.
On apprécie les dialogues intérieurs du personnage toujours drôles, les notes de bas de page qui proposent des anecdotes amusantes et soulignent l’ironie de la situation évoquée. Olivier Gechter joue avec les métaphores, multiplie les clins d’œil et allusions diverses. Il lui arrive même d’user et abuser des stéréotypes, mais avec pertinence et sans lasser le lecteur pour autant.
Les alliés et amis d’Evariste sont également plutôt comiques, voire mystérieux pour certains. Mais, ils sont plus nuancés et percutants que leurs ennemis, qui sont traités avec moins de profondeur. Leur objectif, au début dissuader Evariste d’embaucher une personne extralucide, se résume ensuite à la simple volonté de le détruire : plutôt basique et léger pour expliquer la hargne, l’énergie et les moyens déployés pour nuire au héros. Les adversaires d’Evariste n’échappent pas non plus à la caricature: que ce soit la riche comtesse excentrique, son dandy d’homme de main , ou leurs sbires, seuls deux mots viennent à l’esprit pour les qualifier : bêtes et méchants.
Se plonger dans le roman, c’est également s’immerger dans un quotidien où l’occulte s’imbrique dans la réalité avec naturel.
Le paranormal fait parti de la vie d’Evariste, de son quotidien. La théorie de l’occulte proposée par Olivier Gechter paraît également très cohérente. Les phénomènes occultes sont expliqués de manière détaillée et claire. Ils sont originaux, et accompagnés de références, qui leur donnent une certaine crédibilité. L’auteur les lie avec ingéniosité aux technologies nouvelles : complémentarité appréciable qui fait d’Evariste un sorcier moderne.
En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce plongeon dans un monde où réalité et surnaturel se côtoient sans s’opposer. J’ai souri plus d’une fois, parfois même ri de bon cœur et j’avoue être tombée sous le charme d’Evariste. Ce livre est une belle découverte, mais aussi mon premier coup de cœur de l’année !