lundi 24 mars 2014

Petite Musique de nuit - Anne Rossi



Petite musique de nuit, livre de littérature de jeunesse, propose un récit moderne teinté de fantastique . Il aborde des thèmes proches du vécu des enfants et de leurs préoccupations :celui de la famille recomposée et des fantômes (qui restent très présents dans l’imaginaire des plus jeunes).

Bousculés dans leurs habitudes, deux enfants, Amaury et Stella ne sont pas ravis que leurs parents, Stéphane et Linda, leur imposent une vie à quatre, dans une nouvelle maison à la campagne. Dans un premier temps, ils n’ont qu’une envie: partir et retrouver leur vie d’avant. Pourtant, des évènements étranges se produisent dans leur nouvelle maison. S’ils mènent l’enquête pour découvrir l’origine des mystères qui l’entourent, ils apprennent également à cohabiter et à à composer avec leur nouvelle vie. Stella, plutôt impulsive, se montre revêche et capricieuse. Amaury de nature plus calme et réservée s’inquiète plus de l’aura de mystérieuse de la maison . D’abord distants, les deux enfants se découvrent des points communs (dont leur sensibilité paranormale), et apprennent à se connaître au fur et à mesure de leurs aventures. Les deux facettes du récit (vie de famille et paranormal) s’entremêlent et se complètent à la perfection, sans jamais lasser le lecteur.

Anne Rossi décrit parfaitement bien les émotions et sentiments des enfants, leurs angoisses et leurs blessures latentes. On comprend les efforts et les espoirs des parents, le mal-être des enfants. La mise en place soignée des personnages parvient à les rendre attachants aux yeux du lecteur. On apprécie également le choix de l’auteur, d’aborder un sujet actuel et délicat avec franchise et honnêteté.
L’intrigue surnaturelle du récit est également bien menée, même si elle ne brille pas par son originalité.

Le livre est organisé sous forme de chapitres courts, avec une narration partagée en alternance entre les deux personnages principaux: Amaury et Stella. La plume claire et précise d’Anne Rossi et la narration sans temps mort contribuent à rendre la lecture agréable.

En conclusion : Petite musique de nuit est un livre agréable et frais, que j’ai lu avec plaisir. Je remercie le forum Have a break, have a book et les éditions Lokomodo pour cette jolie découverte.

mercredi 5 mars 2014

Le voyage de Nambu - Tony Hemery

Je remercie les éditions Sudarenes et le forum Have a break Have a book pour cette agréable découverte.


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résumé:
Ceci n’est pas un roman ordinaire… Découvrant une quête de soi et de paix dans un univers asiatique aux contours discrets, « Le voyage de Nambu » se révèle être une œuvre à méditer, un récit au message spirituel qui ne demande qu’à vous imprégner, vous ouvrir les yeux sur votre moi et vos capacités. Entre le héros et vous, les frontières iront donc en s’amenuisant. L’auteur ponctue le roman d’exercices de méditation que le lecteur aura loisir à pratiquer au fil de l’histoire.
Mon avis:
Ce roman diffère de mes lectures habituelles et je ne peux que difficilement me détacher de mon ressenti pour l’évoquer, puisqu’à travers son récit et les exercices proposés l’auteur sollicite le lecteur et l’incite à partager Le voyage de Nambu. En effet, ce conte initiatique propose avant tout une exploration de soi. Chaque lecteur aura d’ailleurs une lecture du roman totalement différente, selon son vécu, en fonction de sa perception de lui-même ou de ses propres expériences méditatives.
Le roman repose sur une intrigue assez basique: un jeune homme poursuit un objectif, devenir éclaireur (c'est à dire celui qui aide les autres à "révéler leur potentiel" et à "se réaliser sur terre"), et qui suit l'enseignement de son maître pour y parvenir. Loin de le desservir, ce choix de l’auteur permet de se concentrer sur les réflexions de Nambu. Comme elle se déroule lentement, les échanges, rencontres et découvertes de celui-ci s’y insèrent aisément et suivent un cheminement progressif intéressant. De plus, l’auteur prend le temps d’analyser, décortiquer les pensées du jeune homme, les place à la portée du lecteur. Malgré mon manque d’aisance sur le sujet abordé et malgré mes difficultés à entrer dans la lecture, j’ai vite trouvé mes repères dans le livre.
Les relations entre personnages correspondent également à des schémas connus et facilement intégrés (voire rassurants): Nambu l’élève, Oktan son maître qui le guide à travers son voyage et Nemi qui offre la touche maternelle. Les personnages secondaires ne sont pas de moindre importance, puisqu’ils aident Nambu dans sa réflexion en posant des questions, ou en lui proposant des éléments de réponse, mais ils n’interviennent qu’au service du voyage et n’influent pas sur l’intrigue, qui suit tranquillement son cours.
L’auteur, à travers ce roman, cherche à améliorer non pas notre connaissance du monde, mais notre perception de nous même. Pourtant, même si le récit privilégie la réflexion à l’action, les chapitres suivent une progression précise et ne se lisent pas indépendamment les uns des autres.
Ici encore, l’auteur facilite notre lecture, en instaurant une régularité dans leur présentation.
Chaque chapitre débute par un titre et une phrase d’accroche (qui résume, questionne, répond, conseille…) toujours pertinente. Suit le récit du voyage de Nambu. Puis l’auteur propose des exercices en rapport avec le récit précédent (mais ce n’est pas systématique). J’avoue ne pas avoir fait les exercices, car je ne voulais pas couper ma lecture, mais je les reprendrai lors d’une prochaine relecture. Ceux-ci sont clairs et bien expliqués, bien que parfois un peu trop abstraits à mon goût (je ne comprends pas toujours comment parvenir à réaliser les consignes proposées), ils me semblent tout de même à la portée de toute personne curieuse, même néophyte qui pense tenter l’expérience.
Les chapitres courts, nombreux et aérés apportent également du dynamisme au roman, et par conséquent de la légèreté au message de l’auteur. Malgré mes craintes face au sujet proposé (bien loin de mes lectures habituelles), je ne me suis pas ennuyé un instant et ce fut un plaisir de tourner les pages pour découvrir un nouveau chapitre.
Le style de l’auteur clair et fluide, sans lourdeurs ou excès, contribue également au plaisir de la lecture. Les descriptions sont soignées, les dialogues crédibles et bien menés.
Le style est à l’image du message que veut transmettre l'auteur: fort et tranquille.
En conclusion, j’ai découvert un roman bien construit, dont le rythme, le style, l’intrigue, et les personnages forment un ensemble cohérent. Ils donnent à la lecture de la clarté et un côté naturel et tranquille que j’ai apprécié. Je ne me limiterai pas à une seule lecture. Le roman appelle à une lecture multiple: pour découvrir, redécouvrir, approfondir l’exploration. Je pense tout de même qu’une lecture sur support papier serait préférable à une lecture numérique pour faciliter ce retour au récit et aux exercices.
Remarque : la fin un peu abrupte du roman (un peu frustrante, je l’avoue) annonce la suite du voyage de Nambu et un deuxième tome à venir…

Radu Dracula - Philippe Lemaire et Philippe Ward


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Résumé
L'intrigue de ce premier opus conduira Radu Dracula de son repaire transylvanien à la Constantinople moyenâgeuse, avant d'y retourner quelques centaines d’années plus tard, alors que la ville s’appelle désormais Istanbul.  Durant toutes ces années, il découvrira ses nouveaux pouvoirs, mais aussi les désagréments qu'ils engendrent.
Philippe Lemaire et Philippe Ward nous offrent ici une nouvelle version du Comte Dracula, fruit de plusieurs années de recherches.
Vous pensiez tout savoir sur le plus célèbre des vampires, vous n’avez encore rien lu.


A lire si on aime
Un style soigné
Un récit rythmé et dynamique
Un authentique vampire sombre et classe

A éviter si on cherche
Un vampire à la sauce Twilight
De la bit-lit

Mon avis
Je remercie le forum Have e break Have a book, ainsi que les éditions L'Ivrebook pour cette belle découverte vampirique !

Philippe Lemaire et Philippe Ward nous proposent leur version du mythe de Dracula. Pour eux, le Dracula que nous connaissons si bien aujourd’hui n’est autre que Radu, frère de Vlad Tepes (surnommé l’empaleur, célèbre pour sa violence et ses actes sanglants, à l’origine du mythe de Dracula).
Dans ce premier tome, les auteurs nous présentent Radu: sa condition d’homme, sa vie -inspirée de faits historiques réels-, sa mort - véritable déclencheur du récit-, son pacte avec le diable, qui lui promet la toute puissance et son retour sur terre en échange d’une quête qu’il mènera pour lui: retrouver le sang du Christ. Ainsi commence son existence de non-mort ou vampire.

La plume des auteurs captive dès le début. Impossible de décrocher. L’intrigue , même si elle n’est pas forcément originale, est très bien ficelée. Des chapitres courts offrent un récit dynamique. La narration à la première personne, qui permet de comprendre les conséquences du pacte sur Radu, offre de la profondeur à l’intrigue et au personnage (seuls quelques chapitres sont du point de vue des proches et ennemis de Radu et s‘insèrent dans le récit avec naturel, pour fournir un regard extérieur).

Si j’ai aimé le rythme de ce premier tome, j’ai également apprécié sa réflexion sur l’état vampirique. On est loin des vampires en vogue actuellement (version bit lit). Les auteurs nous offrent un véritable retour aux sources : Radu est un vampire traditionnel et charismatique : sombre, froid, parfois cruel (même si jamais gratuitement), il ne supporte pas la lumière du soleil, ne se reflète pas dans les miroirs, et possède le pouvoir de se transformer en chauve-souris. Il suscite une admiration mêlée de peur.

Le plus du récit: les auteurs se basent sur des faits historiques réels. La richesse et l’abondance des détails m’ont poussée à faire quelques recherches sur le net (je connaissais le personnage Vlad l’empaleur, mais j’ignorais le grandes lignes de sa vie). Je reste admirative devant la capacité des auteurs à insérer ces faits dans l’intrigue, tout en conservant sa cohérence et sans l’alourdir, mais en suscitant au contraire l‘intérêt du lecteur.

En conclusion: j’ai dévoré ce premier tome avec enthousiasme. Impossible de lâcher, une fois commencé. J’attends la suite avec impatience !

Les crocs de la forêt- Cédric Citharel




Les crocs de la forêt, de Cédric Citharel


Merci au forum Have a break Have a book et aux éditions L'Ivre-book de m'avoir permis de lire la suite de "Les morts-vivants ne font pas la queue dans les grands magasins"

A lire si on aime
- les mystérieuses transformations
- un style fluide

A éviter si on cherche
- un texte long
- un ton léger

Les crocs de la forêt, deuxième nouvelle de la série Les morts-vivants ne font pas la queue dans les grands magasins, n’est pas une suite à « On torture bien les animaux », mais une nouvelle dont le thème principal est également la transformation.

On retrouve avec plaisir la plume fluide et agréable de Cédric Citharel et une narration à la première personne toujours aussi maîtrisée.
Cette fois pourtant, ce n’est pas le narrateur qui subit la transformation, mais son ami Sébastien.
Le récit est essentiellement basé sur les pensées du narrateur et expose sa réflexion sur l’évolution de son ami. En effet, il s’agit en fait un flashback des évènements passés: il se remémore leurs rencontres qui marquent les différentes étapes de transformation, et essaie de comprendre ce qui peut être arrivé à son ami. Il évoque les émotions qui l’ont traversées à l’époque et ses regrets actuels (teintés d’un soupçon de culpabilité).
Le narrateur a connu Sébastien lors de son service militaire. Celui-ci apparaissait déjà comme un personnage atypique, plus proche de la nature que des coutumes d’une société qui privilégie l’amusement aux ballades en forêt. Quand il le retrouve après son service militaire, celui-ci a quitté l’armée et s’installe dans la forêt pour vivre en marge d’une société où il ne semble pas trouver sa place. Ce retour aux source au sein de la nature le change: s’il retrouve ses instinct primaires, perd peu à peu tout contact avec la société.
Face à ce comportement le narrateur exprime d’abord son envie quand il découvre le nouveau mode de vie naturelle et libérée de son ami, pourtant la peur s’installe peu à peu.
La mise en place de la transformation et en parallèle les émotions et réactions du narrateur sont bien mis en place, mais distillent plus de mystère que d’informations. Même si on ne trouve aucune explication à ce soudain changement, la magie opère et on reste scotché du début à la fin de la nouvelle.

En conclusion: j’ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle (je l’ai même préféré à On torture bien les animaux). Le style de Cédric Citharel et ces deux nouvelles donnent vraiment l’envie de découvrir d’autres livres de l’auteur.

On torture bien les animaux- Cédric Citharel


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On torture bien les animaux - Les morts-vivants ne font pas la queue dans les grands magasins 1 de Cédric Citharel
Je remercie le forum Have a break Have a book et les éditions l'Ivrebook pour cette agréable lecture.


A lire si on aime :
- une approche différente des mort-vivants
(ou Non-vivant, terme que préfère le personnage principal)
- suivre le point de vue d’un personnage sombre

A éviter si on cherche :
- un texte long
-un ton léger

Si on a l’habitude de partager les aventures des survivants dans les histoires de zombie, Cédric Citharel prend le parti de nous proposer le point de vue d’un des morts-vivants. En effet, il nous invite à travers cette nouvelle, à suivre un personnage sans nom, dans deux parties bien distinctes de son existence: sa vie et sa non-vie.
Le lecteur se retrouve vite scotché, grâce un style vif et agréable et une narration à la première personne maîtrisée. Dès le début le ton est donné : l’auteur présente le corps pourrissant du non-vivant, son attitude d’immortel blasé, évoque brièvement ses victimes et donne l’envie au lecteur d’en savoir plus sur son parcours. On apprend ensuite à mieux le connaître : par le récit de son existence actuelle, mais d’abord par les souvenirs de sa vie antérieure, écrits sur un petit carnet qu’il a conservé.
J’ai apprécié le contraste entre ces deux facettes du personnage : homme ordinaire pendant sa vie, il change brutalement après sa mort, assume sa part d’ombre et se libère de toute conscience. L’histoire sombre alors dans l’horreur…
Si l’auteur expose les circonstances du changement chez le personnage, il n’approfondit pas ce point, et j’avoue que ce flou concernant le processus de transformation m’a un peu déçue.
Malgré ce léger manque, Cédric Citharel a su établir la noirceur du personnage : on apprécie sa plume efficace, qui met bien en place les descriptions et le ressenti lors des scènes les plus sombres. L’atmosphère est également très bien transcrite.

En conclusion: Cédric Citharel nous offre une approche différente des mort-vivants qu’on lit avec plaisir et qui donne envie de suivre le personnage, malgré sa noirceur et sa haine des humains… Dommage que ce soit aussi court, car la fin a piqué au vif mon intérêt et j’aurais aimé en savoir plus.