samedi 2 avril 2016

Le Crépuscule des rois, d'Arnaud Cuidet


résumé:
Sasha est une new-yorkaise d'une trentaine d'années au passé de loubarde. Au cours d'une rixe, elle découvre un anneau qui la transporte sur une planète étrange : Nalaâm. Elle et l'anneau sont désormais liés.

Capturée, elle combat dans une arène de gladiateurs. Elle découvre que son anneau lui confère une force incroyable, mais uniquement pendant ses accès de colère. Sasha finit par s'évader de l'arène et découvre un monde en proie à une guerre terrible : l'Empereur Tarkass veut régner sur tous les royaumes. Sasha sera propulsée au milieu des combats, qui sonneront le glas de bien des monarchies et ouvrira une nouvelle ère, celle du CREPUSCULE DES ROIS.


Mon avis:

Lorsque le partenariat a été proposé pour ce roman « Le crépuscule des rois », j’ai un peu hésité à m’inscrire. Le résumé me semblait alléchant, mais la couverture, certes superbe, ne correspondait pas à mes attentes : un personnage légèrement vêtu, dont la posture sur la moto met en avant ses charmes féminins… J’ai tout de même tenté, misant sur la qualité des romans SF de Rivière Blanche, qui ne m’ont jamais déçu. Bonne décision, puisqu’il aurait été dommage de passer à côté du personnage principal de l’histoire, Sasha, héroïne aucunement semblable au stéréotype féminin renvoyé par la couverture. 

Bien au contraire !

Sasha, jeune femme originaire de Brooklyn, grande et athlétique se fait agresser et s’échappe grâce à un anneau, qui la téléporte immédiatement dans un autre monde, où elle est une « élue » (porteuse d’anneau).
Capturée, elle devient gladiatrice, puis simple guerrière. Elle s’adapte vite grâce à son fort caractère et son expérience de la « baston » acquise dans les rues de Brooklyn. Sasha se révèle être une femme forte, têtue, belle et rebelle (mais ce n’est pas son physique son atout principal), souvent provocatrice, voire insolente, mais toujours pour de bonnes raisons. Impossible de de ne pas apprécier ce personnage bien construit et nuancé, riche, possédant des valeurs et un code de l’honneur qui lui est propre. C’est une vraie Héroïne, qui sait faire preuve de générosité et compassion, se bat pour la justice et la défense des opprimés. Certes rien d’original à première vue, mais totalement nouveau dans ce monde qui néglige son peuple. 
Son rôle d’élu et son fort tempérament, ses actions héroïques forcent l’admiration : celle du peuple, aussi bien que celle des rois, ou de ses ennemis, et celle du lecteur bien évidemment !

Le lien qu’entretient l’élue avec son anneau, très particulier et original, est bien mis en place. Elle l’appelle « Sauron » par dérision et on sourit à cette évocation. Si elle se sert de l’artefact, elle lutte également contre son influence. Celui-ci se sert de sa colère qu’il catalyse pour décupler ses forces, mais lui ôte toute limite et l’entraîne à tuer ses ennemis. 
Sasha éprouve des remords pour les meurtres qu’elle commet (même si justifiés par la bataille). Ce côté très humain et sensible de Sasha, la rend d’autant plus sympathique aux yeux du lecteur.
Pourtant, on se demande qui influence qui, de l’élue et de l'artefact.

La narration à la troisième personne, très bien menée, livre du point de vue de Sasha, ses émotions et interrogations, ses angoisses et sa détermination.
Si l’intrigue suit ses pas pendant une grande partie du récit, les points de vue se diversifient quand les événements finaux s’enchaînent. Ce changement demande un temps d’adaptation au lecteur, mais apporte des informations intéressantes sur les personnages secondaires.
La narration est vive, parfois rapide, alternant des scènes diverses entre combats, descriptions de l’univers et de l’état d’esprit du personnage. C’est tout de même l’action qui domine dans le roman.

Les personnages secondaires, également bien caractérisés s’avèrent tout aussi intéressants que notre héroïne Sasha. Les relations que celle-ci entretient avec eux, réalistes, évoluent, se renforcent en amitiés fortes et même en sentiments fraternels et amoureux : ils apprennent à se connaître entre alliances et traîtrises. 

L’univers du roman, pas forcément original, reste cohérent.
On découvre avec Sasha les cités et royaumes, leurs dirigeants, et même si certains deviennent des amis, elle n’oublie pas que la population reste la victime principale des guerres qui les opposent. Si elle participe aux batailles, c’est pour la défendre et limiter les dégâts, non pour prendre parti dans les batailles de pouvoir.
Dans cet univers rongé par la guerre, des temples, où sont conservés de précieux artefacts, apportent un élément original et crucial dans l’intrigue. L’auteur ajoute également une touche technologique avec des énergies particulières, entre vibration et pulsation : on découvre ainsi des vibrajets (moto de la couverture), des vibranefs etc…

En conclusion : j’ai adoré le personnage principal du roman (qui m’a d’ailleurs fait rire par ses réparties savoureuses), une femme forte et généreuse, une véritable héroïne sans qu’on ne tombe dans le cliché.
Mon seul bémol serait l’intrigue simple et un peu prévisible, mais l’auteur fait la part belle aux personnages et ce serait dommage de ne pas faire leur connaissance. Un roman SF avec une Vraie Héroïne, ce n’est pas si courant et je le recommande ! 
Merci au forum Au cœur de l’Imaginarium et à Rivière Blanche pour cette très belle lecture.




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