mardi 31 décembre 2013

Le cycle d'Ardalia tome 3 Les Flammes de l'Immolé - Alan Spade ( éditions Emmanuel Guillot)



A lire si on aime
-un style fluide
-un monde riche
-des peuples et une magie liés aux éléments
-des personnages forts
- les oiseaux majestueux

A éviter si on cherche
- des combats nuancés (qui sortent du schéma lutte du bien contre le mal)
- une intrigue simple
résumé
La grande traque avait commencé, et les hevelens étaient le gibier. Quand se conclurait-elle ? Et comment ? Impossible de le prédire. L’armée de Malia vaincue, les forces de la Destruction font le siège de la Porte des Canyons et se répandent dans les Steppes Venteuses. Pour chaque enfant du vent ou de l’eau capturé et précipité dans la Grande Déchirure, c’est un nylev, un être de feu qui naît. Pelmen, Laneth, Lominan et Elisan-Finella doivent convaincre les krongos de se joindre à leur lutte désespérée. Mais les êtres de pierre ne sont qu’une poignée, et plus rien n’entrave Valshhyk, l’Immolé…

Mon avis
Encore merci au forum Have a Break Have a Book et l'auteur Alan Spade de m'avoir permis de découvrir La trilogie d'Ardalia.

Les Flammes de l'Immolé est le tome le plus long, mais aussi le plus abouti de la trilogie d'Ardalia : on y retrouve le style riche et fluide de l'auteur, ainsi qu'une narration soutenue et maîtrisée.
Les personnages qui avaient déjà bien évolués dans le deuxième tome gagnent encore en profondeur. L'auteur n'hésite pas à leur mener la vie dure et fait preuve de finesse et de sensibilité dans le traitement de leur caractérisation. Certains personnages secondaires sont aussi plus développés que dans les tomes précédents (Xuven par exemple prend plus d'ampleur).
Les différentes civilisations livrent leurs secrets : on est ravi d'en savoir plus sur le peuple des Krongos (les êtres de pierre), mais également sur les Algams, immenses oiseaux divins qui servent de montures aux héros. L'étrange complicité que ces derniers entretiennent avec leur cavalier sous forme de liens télépathiques et de transmissions d'images s'avère particulièrement intéressante. Ils offrent une vague de fraîcheur et de d'originalité au roman.
Dans ce tome, l'histoire ne connaît pas de temps mort : les combats font rage, les personnages doivent faire face à leur destinée (même si certaines décisions sont rudes à prendre) et s'allier face aux épreuves et à l'ennemi. Cette coopération entre les peuples n'est pas aussi aisée qu'elle y paraît et les traîtres sont encore nombreux, prêts à frapper à la moindre faute d'inattention des héros. Pour le lecteur, l'immersion dans l'intrigue et les affrontements est totale. Il semble presque impossible de lâcher le roman, tant l'envie est grande de rester sur Ardalia pour suivre les aventures de Pelmen, Laneth, Xuven, Lominan et leurs amis.

Dans ce tome, de nombreux points de vue servent l'intrigue qui se ramifie et prend des tournants moins prévisibles, même si les grandes lignes ne réservent pas réellement de surprises. Le lecteur doit tout de même prendre garde à bien suivre les enjeux et intérêts des nombreux personnages. Il faut bien distinguer les alliés des traîtres et les noms composés des Malians ne rendent pas la tâche facile, car ils peuvent porter à confusion (surtout pour les personnages les moins connus). Les événements regorgent également de détails non négligeables, qu'il ne faut pas manquer sous peine de se retrouver perdu dans le fil de l'histoire. Il existe un index des personnages qui peut être utile, mais qui se trouve à la fin du tome, ce qui ne rend pas forcément la manipulation aisée sur certaines liseuses.

On apprécie la fin soignée du tome, et donc de la trilogie, qui répond aux questions et aux attentes du lecteur. L'auteur ferme les nombreuses portes ouvertes tout au long de l'histoire.
L'émotion est au rendez-vous !

Une fois la lecture de la trilogie terminée, les lecteurs désireux d'enrichir leurs connaissances de l'univers créé par Alan Spade peuvent poursuivre leur découverte avec « Une brève histoire d'Ardalia », récit de la genèse d'Ardalia (téléchargeable gratuitement).

en conclusion : On ne s'ennuie pas un seul instant avec ce tome (et je l'aurais dévoré en bien moins de temps si des contraintes personnelles et professionnelles ne m'avaient pas freinée dans ma lecture). Si le deuxième tome de la trilogie a marqué un tournant, ce troisième tome particulièrement réussi est un véritable coup de cœur.
Bilan positif, donc, après cette agréable lecture du cycle d'Ardalia.
Et je compte bien continuer l'aventure puisque « Une brève histoire d'Ardalia » a déjà pris place dans ma liseuse !

jeudi 26 décembre 2013

Le cycle d'Ardalia tome 2 : Eau turquoise - Alan Spade ( Editions Emmanuel Guillot)

 
A lire si on aime :
- un univers bien construit et soigné
- la magie (discrète, bien dosée et utilisée à bon escient)
- des personnages attachants, des femmes fortes
- un style fluide

À éviter si on cherche :
- Des héros super puissants

 
résumé
Le long de la Grande Déchirure et au cœur du volcan Ixal, Valsshyk l’Immolé s’agite. Les créatures corrompues par ses miasmes purulents se font chaque jour plus nombreuses. Entre les murs ardents de Sinista luisent les glaives, haches et lances d’ambreroche d’une armée de réprouvés. Le jour s’approche où le nexus retenant encore le Dieu sombre s’effondrera. Alors, les nylevs surgiront des abysses... Messagers du destin, Pelmen, Xuven, Teleg, Elisan-Finella et Lominan s’empressent. Hélas ! Bientôt éclatent des dissensions et les chemins se séparent. Qui, des enfants d’Aoles ou de Malia, parviendra à avertir le monde du péril ? Au moment d’affronter les serviteurs du Feu sacré, le souffle d’Aoles et le pouvoir de l’Eau turquoise suffiront-ils ?
 
Mon avis :
 
Je renouvelle mes remerciements à Have a Break have a Book et à l'auteur Alan Spade pour m'avoir permis de continuer ma découverte d'Ardalia.

Dans ce deuxième tome, l'intrigue et les personnages sont posés, on maîtrise les codes et le vocabulaire spécifiques de l'univers. La lecture en est par conséquent facilitée. C'est donc un plaisir de retrouver le personnage principal, Pelmen, beaucoup moins naïf que dans le premier tome mais toujours aussi attachant et ses compagnons d'aventure.
Pourtant le début du roman peut déstabiliser avec l'apparition d'une alternance de point de vue inattendue. En effet, dans le premier tome l'auteur s'en remetait uniquement à celui de Pelmen. Il fait le choix d'y ajouter ici celui de Lominan, jeune femme blessée et frustrée.
Au début, il faut alors lutter contre l'impatience de retrouver le jeune héros, même si la partie consacrée à la jeune femme suscite l'intérêt : elle relate l'évolution de ses relations avec sa supérieure Elisan Finella, leur complicité grandissante et leurs échanges magiques (très proche de la méditation). Parallèlement Pelmen découvre sa propre magie et ses possibilités, gagne de l'assurance et de la maturité, mais aussi l'estime de ses semblables. La magie, au départ peu utilisée et peu variée, prend ainsi une place plus importante dans le roman.
C'est à son arrivée dans la cité des Malians que le personnage de Lominan s'étoffe. On y comprend mieux ses frustrations, ses attentes, ses craintes. On la voit évoluer en une femme plus forte, plus fiable. Sa magie se déploit sous forme d'une Magie des bulles qu'elle doit apprendre à controler. Son point de vue nous permet également d'en savoir plus sur le peuple des Malians, peuple aux croyances et coutumes fascinantes.
L'auteur accorde d'ailleurs un rôle non négligeable aux femmes qui deviennent des personnages percutants : j’ai autant apprécié Laneth la farouche et sensuelle amie de Pelmen, que Lominan la désabusée. Alicène, soeur de Teleg fait également une apparition remarquée. Et comment ne pas citer l'Infatigable Voyageuse ! Même si son rôle demeure minime dans l'intrigue, elle reste une femme de pouvoir et un personnage incontournable.
Dans ce tome également, l’intrigue se complexifie et s'intensifie. On découvre un malaise interne au sein des citées, rongées par la corruption qui les gangrène. L’histoire prend une tournure intéressante, les alliés de l'ennemi dévoilent leur vrai visage. Les traitres sont nombreux. L'ennemi est puissant et organisé. Les pièges se multiplient et on se demande souvent comment les héros vont s’en sortir. La magie opère et on se retrouve vite scotché au roman, impatient de connaître la suite.

Conclusion
Ce deuxième tome a donc gagné en maturité : l'intrigue se complexifie, même si elle reste prévisible. Ce n'est pas forcèment un point négatif, le lecteur avance en terrain connu et peut se laisser porter par la plume de l'auteur (toujours aussi agréable) en toute confiance. Les personnages sont également plus développés. Malgrè un début un peu difficile, la fin de ce volume m'a tenu en haleine et donné l'envie de continuer ma lecture. J'attaque le tome 3 avec enthousiasme !


Le cycle d'Ardalia Tome 1 : Le souffle d'Aoles- Alan Spade (Editions Emmanuel Guillot)



A lire si on aime
- un univers original bien construit et soigné
- un personnage principal attachant
- une écriture fluide

A éviter si on cherche
- une intrigue complexe et imprévisible

Résumé
Pelmen doit beaucoup à la famille Boisencroix. Jusqu’à sa rencontre avec Teleg, le fils, il avait pour seule perspective la découpe de peaux de bêtes à l’aide d’un silex à la tannerie nauséabonde de son village. C’est ce nouvel ami qui lui a fait découvrir le travail du bois.
Mieux encore, Galn, le père de Teleg, l’a initié au tir à l’arc, et Pelmen s’est révélé tellement doué pour cet art qu’il a réussi à infléchir la course de son destin en devenant archer. Mais un jour, de mystérieux individus entrent en contact avec Teleg dans une taverne. En lui proposant un fragment d’ambreroche, minerai précieux entre tous, et en lui promettant la richesse, les inconnus parviennent à le convaincre de s’exiler pour travailler dans une mine.
Lorsque Pelmen apprend que ces personnages sont des adorateurs du feu, ennemis héréditaires, il n’hésite pas à se lancer dans l’aventure. Pour retrouver son ami et le tirer des griffes des nylevs, serviteurs du dieu de la destruction, il lui faudra surmonter bien des appréhensions et s’allier avec des êtres étranges et fantastiques : un shaman maîtrisant le souffle d’Aoles, autrement dit le pouvoir du vent, un krongos, créature de la terre capable de s’incorporer à la roche, et enfin des malians adeptes de la magie de l’eau.

Mon avis
Bien que la couverture n'aie pas vraiment attiré mon regard, c'est le résumé qui a attisé ma curiosité. Je me suis donc lancée dans la découverte du premier tome du cycle d'Ardalia et je tiens à en remercier le forum Have a Break Have a Book et l'auteur Alan Spade.

Dès le début du roman, on s'attache très vite à Pelmen, le personnage principal, adolescent timide et rebelle. On apprécie sa naïveté et sa fougue. Le style fluide et agréable nous porte au fil de ses aventures, que l'on suit avec plaisir.
L'intrigue naissante reste simple et bien menée. Trop peut être. Si elle semble parfaitement maîtrisée, elle manque un peu de subtilité. L'enchaînement des événements laisse paraître trop clairement les ficelles tirées par l'auteur : le personnage principal échappe aux dangers avec une facilité déconcertante et les éléments déclencheurs de l'intrigue manquent de naturel et de spontanéité.
Ma lecture n'a pas été désagréable pour autant, car le point fort et l'originalité du roman réside dans la richesse de l'univers créé. La plume de l'auteur contribue amplement à cette réussite par des descriptions précises et soignées, mais qui ne noient jamais le lecteur sous un flot d'informations inutiles. Il ne se perd pas dans les lourdeurs d'un style trop élaboré (même s'il reste soutenu), ne cherche pas à en mettre plein la vue, et s'il faut un temps pour s'habituer et s'approprier les codes de ce monde (présence notamment de nombreux néologismes), l'immersion se fait parfaitement et naturellement au fil des pages : dépaysement garanti !
De plus, cette découverte se fait sous le point de vue de Pelmen et l'identification au personnage fonctionne très bien. L'auteur fait partager à travers ses yeux des scènes et ambiances très vivantes, où même les actions les plus banales du quotidien sont mises en valeur.
L'apprentissage de Pelmen représente également un passage fort intéressant du roman (que j'aurai voulu plus développé) où le héros s'intègre à la nature environnante, apprend à l'écouter, l'apprécier, s'y fondre pour y évoluer, chasser et se défendre.
Certaines relations entre Pelmen et les personnages secondaires demeurent pourtant traitées un peu rapidement. En début de roman, l'amitié entre Pelmen et Teleg me semble peu crédible. La relation entre Pelmen et le père de celui ci est plus mise en avant. Il serait presque plus logique qu'ils éprouvent un sentiment de rivalité (Pelmen attire sur lui l'attention et la fierté du père de son ami, et réussit là où il a échoué), ce qui fragilise un peu le fil conducteur de l'intrigue : après tout, la motivation première du jeune héros est de sauver son ami.

En conclusion, malgré un léger manque de spontanéité et de profondeur, j'ai apprécié la découverte d'un univers original, de personnages fort intéressants, ainsi que la plume claire et assurée de l'auteur. Ce premier tome aurait pu être un véritable coup de cœur, si ces quelques détails n'avaient pas gêné ma lecture. Je poursuis donc le deuxième tome avec l'espoir de voir l'intrigue et les personnages évoluer et s’étoffer.

dimanche 1 décembre 2013

Métaphysique du vampire - Jeanne-A Debats (éditions Ad Astra)



A lire si on cherche :
- un roman court
- un vampire atypique
- un roman fantastique
- un style fluide

A éviter si on cherche
- des vampires sauce Twilight
- de la romance
- de la bit-lit traditionnelle

Résumé :
Raphaël est un drôle de vampire. Non seulement il est vieux et immortel, mais il entretient un rapport ambigu avec le Vatican. Pour tout dire, il travaille en sous-main pour lui… comme espion assassin. Normal, avec ses dons de vision, ses capacités surnaturelles, il ne peut être qu’un agent hors normes ! Or, voici qu’il se rend au Brésil, mis sur la trace d’une autre créature de la nuit dangereuse, qu’il doit capturer… ou éliminer. Accompagné d’un prêtre, Ignacio, et d’une vampire, Dana, le voici embarqué dans une sombre aventure où la moindre erreur de jugement peut se révéler fatale. Mais Raphaël pense. Lui.

Mon avis:
Si ce roman est court, il est plutôt dense car la priorité est donnée à une intrigue rythmée et efficace, menée par  une plume sûre et vive.
 Le personnage central, un vampire qui échappe aux clichés traditionnels (ou modernes) possède
un charme et un charisme qui lui sont propres. Plutôt ironique,voir cynique et solitaire, il mène sa chasse aux "monstres" avec un humour percutant. Les personnages secondaires ne sont pas négligés également.
Tous les ingrédients sont réunis pour faire de "Métaphysique du vampire" un très bon roman, pourtant j'ai apprécié sans être vraiment emballée. J'en suis la première désolée : les critiques extrêmement positives lues à son sujet m'envoyaient les promesses d'une lecture exceptionnelle, mais ça n'a pas fait "tilt" de mon côté...