lundi 30 novembre 2015

Amours et chamaneries (Invisible) extrait n°1

Il s'agit d'un extrait légèrement retravaillé, mais qui n'a pas encore été exposé aux regards extérieurs. S'il reste encore des erreurs, d'avance je m'en excuse. 

Extrait du chapitre 1

La porte se referme dans un léger claquement, suffisamment discret pour ne pas réveiller l’inconnu encore endormi sur le lit. Jérôme s’éloigne de ce corps sans nom, aux courbes anonymes. Les draps froissés, où il s’est lové pour la nuit, refroidissent et regrettent déjà sa présence et sa douce sensualité. 
Le contraste frappe le jeune homme de plein fouet. Après l’intimité et la pénombre de la chambre, les murs le happent dans leur longueur blanchâtre, immaculée et hypnotique. Il porte une main tremblante pour masser sa tempe douloureuse, annonciatrice d’une migraine carabinée. Il ne prête qu’une brève attention à son corps endolori, sans doute bien sollicité par la gymnastique d’une nuit mouvementée, trop à son goût. Il avance, avalé par ce couloir maussade, frappé par son étonnante propreté, engourdi de fatigue et gagné par un malaise de plus en plus perceptible. La nausée l’étreint, alors qu’il appuie sur le bouton de l’ascenseur. Manquerait plus qu’il se lâche sur la moquette d'un gris passé de l’étroite cabine. Non…il ne se sent vraiment pas en forme, mais c’est autre chose qui le turlupine. Son instinct lui crie de fuir au plus vite. Pourquoi cette réaction excessive ? Ce n’est pourtant pas son premier « coup d’un soir » et ce n’est pas non plus sa première gueule de bois. Loin s’en faut !
Devant son comptoir, qu’il époussette sans doute pour la centième fois, le gérant, un quinquagénaire bedonnant au crâne lisse, Monsieur Propre en personne, les biceps en moins, n’ accorde pas le moindre regard à ce jeune homme au comportement pourtant suspect, qui passe en trombe devant lui. Jérôme frissonne. Le voilà comme un gosse effrayé par le croquemitaine. Franchir le seuil de l’hôtel lui donne l’impression d’échapper à un monstre lancé à sa poursuite. Un monstre sans visage car, malgré ses efforts, Jérôme ne parvient pas à associer une image tangible à cette peur aussi infondée que ridicule ! Il ne peut également s’empêcher de se demander qui se trouve dans cette chambre d’hôtel, qu’il vient d’abandonner lâchement. Ou judicieusement… Tout dépend du point de vue sur lequel on se positionne, l’homme adulte ou le gamin effrayé. Aucun souvenir ne remonte à la surface, rien qu’un masque blanc sans traits, aux orbites vides. Jérôme a beau fouiller désespérément dans les tréfonds de son esprit qui hésite encore entre engourdissement et état d’alerte, impossible de se remémorer l’identité de son partenaire ou les événements de la nuit passée, quoiqu’il ait un doute sur la nature de ceux-ci.
Le jeune homme soupire, car, même s’il ressent encore la trace d’une menace pernicieuse, il se sent libéré. Il passe ses doigts fins dans sa courte chevelure, pour discipliner ses boucles cuivrées, ajuste sa veste pour ne pas renvoyer l’image de « celui qui vient de passer la nuit dehors », un peu trop légère d’ailleurs pour contrer le vent glacial qui souffle avec vivacité. Les passants, à l’instar du gérant de l’hôtel, ne lui accordent aucune attention, mais s’empressent d’enfouir leurs visages dans des écharpes de laines et réfugient leurs mains dans leurs gants ou leurs poches, soucieux d’éviter l’agressivité de ce froid matinal. Jérôme se joint à eux, pressé de rejoindre son appartement, où il compte bien s’accorder une longue douche chaude, le meilleur remède pour chasser la migraine et se réchauffer… sauf qu’aussi insolite que cela puisse paraître, Jérôme réalise qu’il ne ressent pas la morsure du vent sur sa peau.

mercredi 25 novembre 2015

Un Rêve Mandarine, de Francis Valery


Résumé

"A l'appartement du Cours Pasteur, où j'habitais, avant, il y avait une fenêtre cosmique. Elle donnait sur un étroit rebord en pierre qui s'étirait jusqu'à la descente d'évacuation des eaux de pluie, au coin de l'immeuble. C'était là, à l'extrémité de la gouttière, que se trouvait la porte entre les mondes..."

Ce recueil est un mélange d'autobiographie et de fantastique. Du fantastique, puisqu'on y croise vampires et fantômes ; on y affronte des entités venues d'on ne sait quel autre monde ; on y découvre des lieux hantés et des objets dotés de conscience... Quant à l'autobiographie, elle est omniprésente. Quasiment tous les événements décrits ou évoqués dans ces nouvelles se sont réellement passés, les lieux sont bien ceux où ont vécu les personnages mis en scène ou auxquels il est fait allusion.

Francis Valéry évolue dans le monde du spectacle vivant, comme musicien de scène et de studio. Compositeur éclectique, il écrit des chansons, des pièces électroacoustiques pour des spectacles et des événements artistiques, et réalise des livres audios musicaux. Ecrivain et essayiste fécond, on lui doit plus de soixante-dix ouvrages (romans, essais, recueils) ainsi qu'une centaine de nouvelles.


Mon avis 

La préface de l’auteur informe le lecteur de sa démarche.  
« Un rêve mandarine » propose des nouvelles fantastiques qui oscillent entre surnaturel et autobiographie. Il reprend ainsi l’esthétisme d’un des ses romans précédents. Il s’agit donc d’un projet littéraire spécifique, comme un défi pour l‘auteur. L’ambiguïté du recueil réside dans le fait que certains des événements se sont réellement passés pour une personne, ou plusieurs, tout en s‘ancrant dans le rêve. La vie, la réalité offre donc matière à l’écriture de ces nouvelles. Plusieurs narrateurs habitent chacun de ces récits à la première personne et le lien entre eux apparaît au fil des pages. »
Le recueil a fait l’objet d’une publication chez « Fleuve noir », puis d’une réécriture. L’aboutissement final de ce projet s’étale sur plus de 10 ans. Il éveille donc la curiosité, mais j’avoue que je n’ai compris vraiment le concept qu’une fois immergée dans la lecture, la préface me laissant plutôt dans le flou, même si ses propos se sont éclairés une fois la lecture du livre achevée.

Le style importe beaucoup dans cette œuvre et offre une unité à l’ensemble. Fluide, parfois cru tout en restant poétique, il est maîtrisé, nuancé et offre à la narration un côté vivant, que l’emploi du présent vient renforcer. On sent à la lecture que le choix de mots n’est pas dû au hasard et apporte de la force et de la réalité au récit. La caractérisation des personnages, via la narration à la première personne, s’avère également parfaitement réussie : l’auteur l’utilise avec aisance et naturel.

Ses personnages n’apparaissent pas comme des héros, bien au contraire. Qu’on s’attache aux uns, et non aux autres, il ne laissent pas indifférents. Leur révolte envers le monde, la société, voire leur cynisme, leur haine et pour certains leur violence restent omniprésents. On s’intéresse à leur histoire, à leur parcours et une biographie nous donne des éléments d’informations utiles et intéressants à la fin de chaque nouvelle.

Dans le recueil, la musique représente un autre fil conducteur. Omniprésente, on sent la touche du musicien, autre facette de l’auteur. Les références sont nombreuses, souvent inconnues pour moi (j’avoue mon inculture), et attribuent au récit une atmosphère particulière, baignée d’une musique absente à l’oreille, mais pourtant essentielle à la lecture : allusion aux groupes, aux chansons, aux influences diverses. On pourrait même s’imaginer se constituer une playlist pour l’accompagner. 
Les personnages sont des musiciens, des fans inconditionnels qui fréquentent concerts et autres cafés musique. Leurs relations entre solidarité et rivalité, mais franc respect, habitent chacune des nouvelles.

La touche fantastique légère et subtile entraîne le lecteur entre rêve et réalité. Fantômes, possessions, vampires, portails vers d’autres mondes et objets maudits, s’invitent dans la réalité, et dans la vie de chaque narrateur. La frontière entre réalité et surnaturel reste floue, à peine perceptible et pourtant appréciable. En effet, la réalité s’ancre dans le récit par le style et la narration employée. Ils entraînent le lecteur, qui se fait surprendre agréablement par l’arrivée de cette touche énigmatique, envoûtante, étrange. 

Les personnages sont au cœur de la nouvelle qui les concerne, mais ne disparaissent pas totalement une fois celle-ci terminée. On les retrouve dans des lieux qu‘ils fréquentent, en passionnés de musique qu‘ils sont, ou dans des histoires communes, de près ou de loin. Certains voient leur destinée se croiser de manière plus précise. D’autres ne feront qu’une brève apparition. Pourtant on se réjouit de les retrouver, de les suivre un moment avec d’autres personnages, de glaner quelques rares informations les concernant. 
L’auteur offre ensuite une chronologie permettant de reconstituer les événements concernant chacun d’entre eux. Elle s’avère intéressante, permet de remettre les histoires de chacun en place, de les situer selon leur âge dans un axe temporel précis.

En conclusion, « Un rêve mandarine » propose une aventure littéraire fort intéressante et appréciable. Je remercie « Rivière blanche » et le forum « Au cœur de l’Imaginarium » pour la découverte de cet excellent recueil
.

mercredi 18 novembre 2015

LE CABINET DES OMBRES #2 : L’OMBRE NOBODY, de Clara Vanely


Résumé

Une nouvelle menace plane sur le Paris des Rêveurs : salons, ruelles et troquets bruissent de la rumeur d’une ombre qui fend le ciel, aussi mystérieuse que dangereuse, et qui attaquerait les badauds sous le couvert de la nuit. Ernest Bonenfant est chargé par le Procurateur Bartholdi d’enquêter : il pourrait bien encore s’agir d’une manigance de l’infâme Cortese... à moins que d’autres forces obscures conspirent au malheur de la ville. Lâché par son amant, le Rêveur pourrait bien n’avoir d’autre choix que de solliciter l’aide de Camille Claudel...

Dans un Paris au crépuscule du XIXe siècle, noyé dans les brumes de l’absinthe et des machines à vapeur, Clara Vanely nous propulse dans un univers écarlate et raffiné, au gré d’un tourbillon de mensonges, de poursuites et de meurtres. Dans une langue riche et florissante, piquetée d’argot historique, l’auteur donne vie à un monde résolument original, mélange de glam, d’aventure et de steampunk, aux doux accents de Baudelaire, Wilde et Huysmans.

Mon avis

Ce deuxième tome du cabinet des ombres nous permet de retrouver les personnages, que nous avons appris à connaître dans le premier tome, dans leurs aventures. Pourtant, s’il s’annonce en continuité avec ce premier tome, bien d’autres ennuis les attendent au tournant et d’autres personnages entrent dans l’intrigue (d’autres illustres noms s’ajoutent aux premiers, tel Gustave Eiffel par exemple.)

Les retrouvailles se font donc entre le lecteur et le Rêveur Ernest Bonenfant, son amant Lisandru, Camille Claudel et Bartholdi.
Ernest apparaît toujours aussi égoïste et froid. Ses relations avec Lisandru loin d’être au beau fixe, se détériorent jusqu’à la rupture, principalement à cause des aspects désagréables de sa personnalité. J’avoue avoir eu beaucoup de mal à apprécier ce personnage. Mes espoirs de le voir évoluer et réagir face à la situation désespérée dans laquelle se retrouve son amant se sont vite envolés. Pas de prise de conscience, ni de remise en question ! On doute même de son attachement pour Lisandru. Le côté pragmatique des rêveurs, qu’il revendique pour justifier son comportement (et mis en avant par l’auteur) semble ne pas tenir la route, puisque tous les rêveurs n’en sont pas tous aussi fortement pourvus.
Heureusement, l’auteur nous épargne un récit de son unique point de vue. On lui préfère la compagnie de Lisandru, italien romantique au tempérament à la fois passionné et doux et celle de Camille Claudel, femme de caractère, dont on partage les inquiétudes sur son sort et sur celui de son enfant. Leur amitié joue également un rôle important dans le récit.

Le début du tome apporte des détails sur les rêveurs et l’Ichor, qui permettent à de nouveaux lecteurs d’entrer dans ce tome 2 sans grande difficulté. Ce n’est pas pour autant répétitif et ne gêne pas à la lecture.
Par contre, une série de flash-back en début de récit freine le rythme, alourdit la lecture pour les lecteurs ayant déjà lu le premier tome. L’évocation des faits se déroulant entre les tomes coulent de source et n’enrichissent pas le récit. J’aurais préféré un peu plus d’action. 
L’ensemble du tome manque un peu d’unité et de cohérence (on s‘éloigne de l‘intrigue de départ, sans comprendre l‘influence de ces nouvelles aventures sur l‘intrigue principale), mais le style incisif et efficace entraîne tout de même, et rend la lecture agréable.

L’esprit steampunk reste très présent dans ce tome. On retrouve un Paris du XIXe avec une exposition universelle sur le point de se dérouler, des machines extraordinaires et élaborées, crédibles, même si on ne rentre pas dans des détails techniques pointus (et c’est tant mieux !). La touche subtile et omniprésente ne peut que plaire aux amateurs de Steampunk !
La localisation dans la ville de Paris, où l’auteur nous entraîne comme dans une promenade, au détour des aventures de ses héros, ajoute un grand plus au récit. Les scènes s’y déroulant sont d’une grande précision et nous permettent de bien visualiser les lieux, l’atmosphère…

En conclusion, ce tome se présente plus comme un tome de transition qui s’attarde plus sur les personnages que sur l’intrigue principale. Cela ne les empêche pas de vivre des aventures rocambolesques avec des personnages illustres et dans un Paris agréablement teinté de l’esprit Steampunk. Ce fut une bonne lecture, malgré les quelques petits défauts de ce tome et je lirai la suite avec plaisir. Surtout que la fin nous laisse sur un Cliffhanger insoutenable ! Je conseille donc vivement cette série au amateurs de Steampunk !
Merci au forum Au cœur de l’imaginarium et aux éditions Walrus pour ce bon moment de lecture.

mercredi 11 novembre 2015

Les Cathédrales du temps, de Jean-Jaques Olivier


Résumé

Confrontés à des modes de vie surprenants et à des conditions extrêmes, les Temporels visitent les mondes du futur, rencontrent des insectes géants, des robots belliqueux, des extra-terrestres aux motivations imprécises et des entités lumineuses qui cherchent à régenter le monde.

Le jeune intrépide journaliste Sven Holsen, rédacteur des Chroniques du futur, est le fil conducteur de cette épopée qui nous emmène des villes qui palpitent aux vaisseaux stellaires des Atlantes au sein des CATHEDRALES DU TEMPS...


Mon avis

Se plonger dans le roman « Les cathédrales du temps », c’est s’immerger dans l’univers, ou plutôt les univers créés par l’auteur Jean Jacques Olivier. Cet univers de pure SF propose des termes et un vocabulaire très spécifique que l’auteur met en place dès le prologue. Un glossaire détaillé permet au lecteur de comprendre chacun d’entre eux, de prendre ses repères. Et si cela parait laborieux au départ, cela permet ensuite un confort de lecture et une immersion totale dans le roman, sans perte de temps supplémentaire. Si ce n’est pour quelques mots nouveaux rencontrés au fil du récit, une fois la terminologie acquise, on ne revient que peu au glossaire. 

« Les cathédrales du temps » , dont l’une d’elle est au cœur du récit, ou chronosphères, sont d’immenses machines à voyager dans le temps. Le lancement des premières cathédrales date de 2051. La cathédrale du temps, dont nous suivons l’aventure, a pour mission de remonter du 35ème siècle à 2046. Seulement, dès le départ, les ennuis commencent. Un mauvais fonctionnement l’envoie 11000 ans dans le futur !

A l’intérieur de la cathédrale vit une petite communauté de plus de 800 personnes. Parmi elles, se trouve un « transfuge », sorte de pirate temporel, en compagnie de qui nous débutons le récit. On pourrait croire qu’il s’agit du personnage principal, mais il n’en est rien. La narration alterne entre le journal du transfuge, des extrait du journal de la cathédrale « le globe » , et un point de vue plus général qui nous donne des informations sur le voyage et sur les premières missions. Si nous faisons vite la connaissance de nombreux personnages, un en particulier se démarque des autres au fur et à mesure et va devenir le héros du roman. Cependant tous les personnages sont très intéressants, aussi bien les personnages principaux que secondaires : leur caractérisation soignée nous rend chacun d’eux attachant.
Le transfuge ne disparaît pas pour autant. Son identité reste longtemps un mystère. L’auteur sait entretenir le suspense à son sujet. Son rôle assez trouble influe sur l’intrigue : entre aide bienvenue et désagréments qu’il impose à l’équipage de la cathédrale. Il poursuit un but précis et ses motivations ne s’éclaircissent que tardivement dans le récit. 
Il ne vole cependant pas la vedette au personnage principal, dont on apprécie l’intelligence et l’ingéniosité, l’esprit d’initiative et la loyauté.

Le voyage dans le temps est donc au centre du récit. L’auteur intègre cette problématique temporelle à l’intrigue de manière intelligente : les notions et concepts utilisés ou évoqués sont parfaitement maîtrisés, organisés et précis, pensés dans le moindre détail.
Il propose un énorme saut en avant, puis la cathédrale remonte le temps par bons successifs, mais suffisamment éloignés entre eux pour que les évolutions et changements soient profonds. Cette remontée dans le temps permet de comprendre ce qui a permis l’évolution du monde au fil du temps. Les actes entrepris par la cathédrale ne sont également pas sans conséquences et on le comprend rétroactivement. Le fil conducteur temporel reste donc complexe, mais d’une grande cohérence et c’est un plaisir de découvrir les différents univers visités. La découverte et les réflexions se mettent en place naturellement et c’est avec plaisir que l’on se laisse titiller par le récit et ses subtilités.
Un autre aspect temporel s’ajoute au voyage de la cathédrale quand le héros découvre une boule quantique. Cet objet prodigieux lui permet de voyager dans le temps sur de courtes durées. Cette fois, la réflexion porte sur les différents univers parallèles, se déroulant sur des temporalités différentes. Quand notre héros intervient dans le passé pour rectifier l’avenir, se superposent deux réalités: celle qu’il abandonne à son sort et la seconde qu’il tente de sauver du désastre. Mais intervenir sur le cours des choses n’est pas si simple qu’il y parait.
L’auteur a donc multiplié les pistes de réflexions sur la temporalité et le voyage dans le temps, en explorant tous ses aspects. Il offre donc une réflexion complexe, complète et extrêmement intéressante au lecteur.

Les aventures sur les différents univers visités (même lieu, mais temporalité différente), entraînent également le lecteur, sans lui laisser de répit. Elles sont vivantes et captivantes ! Les univers proposés sont détaillés et riches. On s’y croirait tellement les descriptions précises nous transportent. Impossible de s’ennuyer. 
Ces récits d’aventures alternent avec d’autres temps plus ou moins calmes où l’on explore cette fois la vie dans la cathédrale : celle d’une communauté bien organisée. On imagine sans mal la cathédrale, ses différents quartiers, où différentes activités foisonnent.
Par contre un petit détail m’a chiffonné concernant cette population. Le journal propose un compte rendu détaillé de la situation extérieure, des décisions prises, dans une transparence totale. Rien n’est caché. Pourtant malgré des événements hors du commun, l’auteur n’évoque jamais les réactions de cette population : pas d’accord ou de désaccord avec l’information donnée, les décisions prises. 

Sur la forme, le style de l’auteur s’avère fluide et précis. Si les chapitres ne sont pas équilibrés, cela ne gêne nullement la lecture. En effet, ils s’adaptent au récit et prennent de l’ampleur quand le contenu le demande. On s’y fait rapidement et absorbé dans sa lecture, on ne peut qu’oublier toute notion de chapitre, tellement le récit nous porte.

En conclusion, j’ai adoré la lecture de ce roman complexe et riche, vivant et palpitant, même si on reste sur de la SF classique. C’est un réel coup de cœur et je remercie le forum « Au cœur de l’imaginarium » et « Rivière Blanche » pour cette excellente découverte.