mercredi 25 octobre 2017

Un peu de lecture pour Halloween

Halloween approchant, je me suis constitué une jolie petite
pal spéciale Halloween !
Période de lecture:
Du 25/10/17 au 15/11/17



Une vingtaine de jours pour des lectures teintées de mystère, d'horreur et de terreur.
13 titres
Des classiques, aux découvertes.
Et une lecture commune !


1 Salem de Stephen King
2 La nuit des cœurs froids d'Esther Brassac
3 Les larmes de l’araignée de Pascaline Nolot
4 L'homme au manteau noir de Diane Setterfield
5 Orgueil et préjugés et zombies de Jane Austen Seth Grahame Smith
6 Mords moi si tu peux de MR Stevens
7 L'arbre d'Halloween de Ray Bradbury
8 La boîte de shrodinger spécial Halloween
9 Par le sang du démon de Virginia Shilli
10 Fire and hemlock
11 La marée purulente
12 La chienne de l'ombre de Marie Elisabeth d'Ombremont
13 L'eau noire de Chloé Bourdon

Un bilan de ces lectures en fin de période de lecture.



lundi 17 avril 2017

Un site nommé désir, de Lou Borgia





Résumé

« Un site nommé Désir… » C’est le nom que Lou a donné au site qu’elle a créé avec Adèle – DJ dans une boîte de filles – et Victoire – qui rêve de gloire sur les podiums –, afin de parler librement de sexe entre jeunes. Côté coeur, il y a l’amoureux que Lou a quitté et qui continue à la harceler. Mais aussi Miss Mojito, une jolie Cubaine qui brûle de lui faire découvrir les plaisirs entre filles. Et, surtout, le mystérieux internaute qui reproche à Lou de ne rien connaître au désir et qui lui lance un défi : remettre au goût du jour le concept de flirt. Le programme ? Jouer avec le désir par tous les bouts, en s’interdisant d’aller jusqu’à l’orgasme. Et ne pas tomber amoureux…
À 26 ans, Lou a une imagination débordante et elle fantasme plus vite que son ombre. Quoi de plus excitant pour elle qu’un garçon qui joue à l’Homme Fatal, celui qu’on n’a pas le droit d’aimer ?



Mon avis

Avec « Un site nommé désir » ma surprise a été double en commençant ma lecture : 
- le personnage principal porte le même nom que l'auteur (ce détail ne m'avait pas frappé auparavant). On s'interroge un peu sur ce double emploi. Est-ce un livre inspiré de faits réels, de recherches , ou des fantasmes couchés par écrit par l'auteur ? Questions bien trop indiscrètes et indélicates pour que l'on pousse l'investigation plus loin, mais c'est vrai que cela effleure forcément l'esprit du lecteur. Tout ce que nous révèle l'auteure, c'est qu'elle ressemble à son personnage... Mystère !
J'avoue que j'ai été surprise de retrouver un concept peu original : un trio de copines qui échangent sur leur vie sexuelle. Je m'attendais à un récit plus mature, se centrant sur la relation sur le net. Le résultat aurait pu être indigeste (comme je l'ai souvent vécu : avec des lectures, la plupart du temps, bien vite abandonnées), mais ce fut loin d'être le cas avec ce roman. J'ai tellement été captivée par celui ci, que je l'ai lu bien rapidement. Les sujets abordés et situations sont variés, traités avec naturel et légèreté, mais sans pour autant survoler. L'auteure prend le temps de traiter différentes pratiques sexuelles ( lesbianisme et recherche d'une identité bi, l’exhibitionnisme, le désir, le plaisir, le BDSM, l'utilisation de sex-toys...) avec un certain réalisme même si sans être pointu. 



La narration se fait du point de vue de Lou à la troisième personne. On lit également des échanges de mails et textos entre les personnages. L'humour tantôt immature, tantôt ironique apporte un zeste de fraîcheur. Certaines situations font sourire, et parfois même franchement rire. Certaines sont carrément hilarantes. On frôle le ridicule, mais calculé et bien mis en place par l'auteure.
Le rythme se fait autour de chapitres courts, vite lus. On se dit « allez encore un... » et on se retrouve facilement en train de lire la moitié du bouquin d'une traite !



Lou est donc le personnage principal de ce roman. La jeune femme vient de rompre avec un petit ami jaloux et encore fort présent dans le récit (ce qui permet à l'auteur de traiter le principe de jalousie, normale et abusive). Au delà de son job alimentaire (testeuse de sex-toys), elle est administratrice du site « Un site nommé désir » avec ses deux amies Adèle et Victoire. Elle espère en vivre un jour, et s'évertue avec leur aide de leur faire vivre et le faire connaître.


Lou est jolie, peu sûre d'elle et dans le roman, enfin libérée de son « tyran », explore des pratiques sexuelles nouvelles, poussée par ses pulsions, mais aussi par un mystérieux internaute, qui lui propose un challenge sur le site : celui du flirt. Apprendre à se connaître, étape par étape, sans coucher, développer le désir et le différencier du plaisir, tel est le défi.


Lou personnage sympathique s'avère loin d'être parfait. Son côté égocentrique l'aveugle parfois dans ses relations avec ses amies, avec son ex et les autres personnages et cela lui vaudra quelques revers de fortune, qui heureusement restent finalement sans grandes conséquences (même si, de ce fait, la fin s'avère surprenante et savoureuse).


A travers ses yeux, on découvre ses amies Adèle et Victoire, deux jeunes femmes totalement différentes.


Victoire, franche, directe, sûre d'elle et de son corps, ne manque pas d'ambition. Elle utilise d'ailleurs ses atouts avec brio pour faire avancer sa carrière. Au contraire de Lou, elle manque d'imagination, ne fantasme pas. Il lui faut de l'action, si besoin un peu de technologie, mais surtout des regards attentifs sur ses prouesses. Reine de l’exhibition, elle aime se donner en spectacle avec son ex, Alex, mannequin bien doté par la nature, apparaissant bien souvent dans le roman : le charmeur de ses dames. 


Adèle, parait beaucoup plus secrète, toujours en jean et sweet shirt large, pour cacher ses formes pourtant avantageuses. Elle change son look et opte pour des tenues gothiques quand elle se rend au Pussykiss, boîte où elle est DJ (job alimentaire auquel elle tient). Quand elle demande à Lou de venir jouer le rôle de petite amie, pour décourager une belle Cubaine au sang chaud qui lui fait des avances, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. Lou succombe vite au charme de la demoiselle. Bien des complications s'ensuivent... pas forcément celles auxquelles on s'attend : l'auteure sait nous surprendre !


Le scènes et situations proposées sont chaudes, décrites en détail, l'ambiance bien campée, mais l'ensemble ne tombe pas dans le vulgaire. Les dialogues apportent leur lot de de mots crus (mais jamais trop) et d'expressions et de comparaisons amusantes. Pas de tabous ne viennent freiner les jeunes femmes et c'est tout à fait appréciable !


Je ferai cependant deux petits reproches au récit :
-Un petit manque de subtilité, car on tombe facilement dans la facilité (problèmes vite résolus, situations évidentes)
-la brochette de jolies filles et de beaux gosses chez les mecs : tout le monde est beau... Je comprends que cela fasse parti du fantasme, mais cela retire un peu de réalisme et les petits détails, petits défauts qui font le charme d'une personne. 



En conclusion, ce fut une lecture rafraîchissante, amusante, légère... presque un coup de cœur. En tout cas, elle va rejoindre mes lectures doudous (ces livres que j'aime relire une centaine de fois, par simple plaisir de retrouver les personnages et ici l'humour du récit). Une très bonne lecture au final, que je recommande aux amateurs du genre et aux personnes qui voudraient se lancer. Merci Au forum Au cœur de l'Imaginarium et aux éditions La Musardine.

lundi 3 avril 2017

Dimension fées, de Collectif





Résumé

Anthologie de nouvelles présentées par Chantal Robillard.

Textes de Olympia Alberti, Jean-Pascal Ansermoz, Christiane Baroche, Ugo Bellagamba, Pierre Bordage, Elizabeth Chamontin, Muriel Chemouny, Henri Etienne Dayssol, Philippe Di Folco, Pierre Dubois, Sylvie Durbet-Giono, Estelle Faye, Patrick Fischmann, Claudine Glot, Joel Henry, Emmanuel Honneger, Olivier Larizza, Jacques Lovichi, Hélène Marchetto, Sybille Marchetto, Roland Marx, Chantal Robillard, Joel Schmidt, Hervé Thiry-Duval, Françoise Urban-Menninger et Bernard Visse.
Nouvellistes, conteurs, poètes, journalistes ou chercheurs, et même un elficologue et un féericologue, tous de styles variés, vous feront ici découvrir leur vision des fées, intemporelles ou actuelles. Oui les fées existent, en tout cas ici !

Car cette anthologie vous propose une lecture-promenade buissonnière à travers les époques, les frissons ou les rêves... Vous y rencontrerez des fées du logis ou des champs, des Carabosse insolites, des dames de fontaines ou de stations d'épuration, du désert ou des forêts, des Restos du coeur ou des étoiles... Des fées virevoltantes, bienveillantes ou vengeresses, mais aussi des "fées mûres", des pandas, du lierre grimpant... Pas de raton laveur dans cette anthologie, mais un enchanteur : le grand Giono, vu par sa fille.

A déguster sans modération, l'abus de lecture ne faisant de mal à personne !




Mon avis

Dès la préface, on comprend que « Dimension Fées » est une anthologie qui valorise la diversité : diversité des auteurs et des points de vue. On y rencontre des écrivains, novellistes, conteurs et poètes, dont l'influence se veut plutôt traditionnelle ou plus moderne, voire mixte. Même si tous connaissent les fées et leur univers (de près comme de loin, qui n'a pas un minimum de connaissances sur le sujet ? Les clichés abondent, les informations plus culturelles aussi, mais l'anthologie recèle des spécialistes, des passionnés), les approches de chacun diffèrent et offrent au lecteur des textes qui se rejoignent où s'opposent sur certains points.
Certains se focalisent dans le récit sur les fées, d'autres sur les personnages, jouant sur la narration, variant soit à la première ou à troisième personne. En effet, les plumes s’adaptent au besoin de l'écrit: toujours fluides et agréables à la lecture, au langage soutenu ou plus familier, mais ne tombant pas dans l'excès.

Les fées prennent donc des formes variées et deviennent un peu plus accessibles aux hommes (sauf exception). Leur côté sacralisé disparaît, même si leur dimension reste toujours supérieure à celle des humains. Leur pouvoir, quel que soit sa forme, ne disparaît pas et elles choisissent leur manière de se manifester : des simples ombres à l'amante secrète. De même en va avec les hommes concernant leur intérêt pour leur existence. Sauf exception, elles attirent le regard, la sympathie.

Dans le monde moderne, elles semblent plus proches : que ce soit une fée, œuvre du diable qui vient en aide aux pauvres, à la sœur bien aimée (le fantôme, la sœur fée) qui œuvre pour la liberté du personnage. Les fées peuvent également se montrer sans pitié quand on ne croit pas en elles,ou hors de portée quand on cherche à déceler leurs secrets. Le choix d'une vie humaine, près de l'être aimé peut également les priver du statut féerique.
La vision plus traditionnelle décrit les fées, plus fidèles à notre culture et à certains clichés, que l'on reconnaît alors plus facilement : belles et gracieuses, mystérieuses.

La frontière entre le monde réel et le monde féerique s'avère plutôt trouble dans les récits, tout en restant inaccessible. Le peuple des fées n'ouvre pas les portes de son monde au premier venu. Que ce soit en refuge ou en rêve, la frontière pourtant mince se clôt aux non-initiés. Il faut croire, savoir le reconnaître et il faut être raffiné, différent, proche des leurs et de leurs coutumes sans doute, pour découvrir leur existence, ou leurs domaines et secrets bien gardés.
Parfois, il est inutile d'entrer dans le royaume des fées ou de connaître son peuple mystérieux :on peut faire de sa vie un conte de fée, ou tout simplement être la fée de quelqu'un.

L'ambiance et les descriptions sont bien mises en place dans chacun des récits. Du franc parlé, en passant par le récit traditionnel, conté de manière teintée d'humour ou plus sérieux, aux jeux de mots, à la poésie, l'anthologie fait le tour de divers styles, nous fait voyager dans des lieux et dans le temps de manière fort agréable.

La conclusion, récit à part entière, permet à la fée à l'origine de l'anthologie de nous faire découvrir les auteurs et éditeurs, sous l'esprit vif de sa plume. Une fin glougloutante bien amusante...
De toutes les nouvelles, poésies et contes lus, j'avoue une affection particulière pour la fée Mélangette, bien ancrée dans notre quotidien et faisant preuve d'un soutien concret, réel. Certes, on perd le côté féerique, mais j'apprécie son état d'esprit. Sinon, j'ai aimé les textes de manière inégale, trouvant mon bonheur aussi bien dans les plutôt modernes ou plus traditionnels. Monsieur Paul, qui trouve refuge dans les Roches Longues (sanctuaire de nature) parmi les ombres, m'a également touché.

En conclusion, j'ai découvert en « Dimension fées » la diversité promise, des textes de qualité. Chacun peut y trouver sa perle rare : il y en a pour tous les goûts. Je remercie le forum « Au cœur de l'Imaginarium » et les éditions Rivière Blanche pour cette découverte intéressante.

dimanche 2 avril 2017

Tome 3 des Dames de Riprole : L’Épervier de l’Espoir, d'Eve Terrellon


Résumé

Marqué par la guerre et avide de vengeance, Arnault, fier seigneur de Riprole, a longtemps vécu en chevalier, jusqu’à ce qu’un drame l’oblige à reprendre le titre et la fonction de chef de famille. Mais voilà qu’en ce début de printemps 1418, un espoir insensé l’incite à croire que le frère qu’il pensait mort est toujours vivant. Retrouver Eudes devient sa priorité, et peu importe si pour cela il doit s’enfoncer en territoire soumis aux Anglais.

Voyageant sous une fausse identité, son périple se heurte rapidement à celui de Judith, qu’un chantage sordide a rendue veuve et accusée de sorcellerie. Réunis malgré eux, les deux jeunes gens se portent mutuelle assistance, mais leur alliance sera-t-elle suffisante pour contrer Jean de Hodes, leur ennemi commun et prévôt de Calais ?


Mon avis

Après avoir lu les deux premiers tomes de la série « Les dames de Riprole », j'attendais de lire la suite avec une certaine impatience et une curiosité d'autant plus vive, sachant qu'elle allait concerner Arnault, le chevalier charismatique.
Arnault est le frère d'Isabelle et Béranger, le seigneur secret et froid, laissant la priorité aux responsabilités et ne comprenant que peu celles du cœur. Intriguée, je me suis donc lancée dans la lecture.

Arnault croule sous les responsabilités, mais n'hésite pas à confier les rênes de son domaine et la charge de sa famille à Tristan, son beau frère, afin de se lancer dans une quête bien difficile : celle de retrouver son frère qu'il a longtemps cru mort. Il part vers Calais, territoire appartenant à l'ennemi anglais pour chercher des informations. C'est sa responsabilité de frère qui le pousse, mais aussi et surtout sa culpabilité. Dans ce troisième volet de la série, on apprend les souvenirs et les remords qui rongent le chevalier. Ce passé douloureux explique son caractère emporté et peu chaleureux, voire égoïste, cruel et grossier.

Sur son chemin, Arnault rencontre Judith et la sauve d'un tragique destin et d'un ennemi commun : l'ignoble Jean de Hodes. Judith, jeune veuve et guérisseuse, possède un caractère assez contraire au chevalier, puisqu'elle s'avère souple et généreuse, prête au sacrifice quand le destin l'exige.
Si celui ci est séduit pas la belle rousse (son point faible en matière de femmes), il résiste à lui ouvrir son cœur (la porte semble fermée et bouclée à double tour).

Judith, vite attirée par le jeune homme, ne se ment pas quant à ses sentiments pour Arnault. Il faut pourtant bien des épreuves pour franchir les défenses de celui ci. Sa souplesse de caractère, son courage et sa patience l'aideront pourtant à l'atteindre. Elle sait contrer ses attaques et les coups bas.

Du courage, les deux jeunes gens n'en manquent pas dans le récit, car bien des aventures et désagréments les attendent. Jean de Hodes les guette aussi au tournant, avec toute la haine et le ressentiment qui le caractérisent.
On trouve cependant d'autres points communs qu'ils partagent : leur assurance et leur arrogance face à l'ennemi. On connaît celle d'Arnault, mais Judith s'avère avoir autant de répondant et de répartie, que ce soit face à eux ou face à lui, mais dans ce cas teintée d'une douce ironie...
Leur relation se fait plus adulte que celles partagées dans les premiers tomes. On retrouve de la sensualité, mais aussi deux personnages qui ont du vécu, des souffrances et des désillusions derrière eux. Encore une fois, l'auteure, Eve Terrellon, a su équilibrer leur relation à merveille et celle-ci ne manque pas de piquant. On s'attache aux deux personnages sans mal, tout comme dans les premiers tomes. Leur évolution reste subtile, mais bien présente, et ravit le lecteur.

Plus on avance dans la série, plus on sent l'importance du contexte historique. La « rivalité » avec les Anglais devient prégnante, imbriquée dans l'intrigue amoureuse. Dans ce contexte difficile, on se prend à avoir peur pour Arnault et sa famille, tout autant qu'on espère pour le frère disparu. En effet, les duperies et traîtrises ne manquent pas. Elles impliquent des événements survenus dans les premiers volumes. Bien sûr, on peut lire ce troisième tome indépendamment, mais ce serait dommage de ne pas savourer l'évolution de toute la famille à travers la série.
Tout comme pour les premiers tomes, le récit s'avère prenant, Arnault et Judith se partageant chapitre après chapitre la narration. Cela permet de comprendre leurs états d’âmes et émotions, l'évolution de leur relation de chaque point de vue. Le style fluide et juste reste toujours agréable : une bien belle plume gardant sa stabilité.

Ma lecture de ce troisième tome fut donc excellente et c'est avec plaisir que je lirai la suite ! Je l'attends même avec impatience. Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et les éditions Lune écarlate pour m'avoir permis de lire la suite de cette série « coup de cœur ».

jeudi 2 mars 2017

Osez les secrets d’une experte du sexe pour l’amour qui dure toujours, de Servane Vergy


Résumé

L’amour, le grand amour, l’amour éternel… Nous sommes encore nombreux à y croire, même s’il est évident que le couple, depuis plusieurs décennies, est en constante évolution. Un mariage sur deux aboutit à un divorce… Pour éviter ça, il faut faire des efforts. Une relation de couple, c’est comme un intérieur, des abdominaux ou un périnée : ça s’entretient ! Dans ce guide, Servane Vergy, l’experte du sexe déjà bien connue des amateurs de la collection Osez, va vous donner tous ses conseils pour que votre relation, même si elle évolue, perdure non pas par résignation, paresse ou arrangements pécuniaires, mais parce que vous le DESIREZ.

Parmi les petits guides de La Musardine, en voici un dont le titre laisse rêveur : l'amour qui dure toujours... On aimerait y croire, tout en doutant plus ou moins selon ses propres expériences, mais peut être que le livre se montre suffisamment de bon conseil pour guider les couples ou futurs couples sur cette voie ?

Mon avis

Le livre se décompose en parties très claires, proposant des paragraphes courts, titrés et permettant de retrouver sans mal les informations cherchées. Les informations et conseils s’agrémentent également de témoignages qui donnent du vivant, en partageant le vécu de personnes d'âges et univers différents.

On se retrouve ainsi guidé à travers différentes étapes, dans des parties qui suivent toujours la même organisation, donc qui proposent une facilité à la lecture et rend celle ci plus agréable. Cependant, si les chapitres sont parfois courts, voire trop courts, ils peuvent s'avérer trop superficiels, pour aborder une approche approfondie.

Les conseils sont simples, pratiques et font preuve de bon sens à défaut d'une vraie originalité.
Dans un premier temps, la relation est examinée sous l'angle de possibles nuisances : un passé trop lourd et envahissant, l'engagement avec une personne toxique. A la lecture, cela paraît simple, mais l'auteure relativise vite. En effet, rien n'est si simple (sinon ça se saurait...)

Le guide insiste aussi sur le fait que la confiance, base du couple, se construit dès le début de la relation : sans faire preuve de naïveté, il faut aussi savoir lâcher prise, sans trop se méfier, sans voir du danger dans toute situation.
Évidement, l'amour évolue et ne dure qu'un temps. Il faut savoir garder l'objectif d'un avenir commun, tout en préservant l'espace de liberté de chacun, en gérant la jalousie.
Le guide s'appuie sur ces faits mais ne nuance pas vraiment, car chaque couple a ses attentes, ses compromis : rien n'est aussi figé qu'on veut le laisser paraître dans ces conseils.

La partie de l'éveil et le prolongement des plaisirs sexuels qu'il faut varier offre une vision de la préparation psychologique et physique, privilégiant la détente, la sensualité et le piment à ajouter à relation. Celle ci détaille les gestes appropriés qui peuvent s'avérer utiles pour les novices.

Le guide aborde également le moment clé de l'arrivée de l'enfant.
Le quotidien peut menacer le couple, et il faut faire la différence entre routine toxique et routine rassurante et sécurisante. Notion tout de même subjective, je trouve, selon les couples et les personnes.

Le temps qui passe apporte aussi son lot de danger au couple. Il est alors temps de réveiller la vie sexuelle en testant d'autres choses, tels les jouets spécialisés par exemple.
Rien n'empêche de définir de nouveaux contrats, d 'établir de nouvelles habitudes, plus en phase avec l'évolution du couple. Conseil qui paraît judicieux, car chacun évolue au cours de sa vie.

Les conseils donnés sont finalement assez stéréotypés et peu nuancés, mais les couples peuvent y pêcher des idées, celles qui leur correspondent, qui leur permettent de s'adapter aux situations que réservent la vie. Chaque couple choisit la sienne, car chaque couple diffère dans leur relation et dans leurs attentes, dans leur façon d'envisager l'avenir.

Il n'y a donc pas de recette miracle pour que l'amour dure toujours, mais ce petit guide peut apporter des conseils judicieux, même si tous ne peuvent convenir à un même couple. A chacun de piocher ceux qui les aideront à faire durer leur relation sur le long terme.

Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et les éditions La Musardine pour cette lecture intéressante (même pour une célibataire endurcie telle que moi!)

mercredi 1 mars 2017

La Pierre d'Isis, de Dorian Lake T1 Isulka la Mageresse




Résumé
Isulka est une mageresse marginale, un peu vénale, mais surtout très endettée, vivotant en donnant des spectacles de magie dans des cabarets parisiens. Scipione est un spadassin vénitien comme on n’en fait plus, un reliquat du passé exilé de la Sérénissime, trahi par ses pairs et en quête de Vendetta.
Recrutés par un employeur anglais pour subtiliser une bague qu’on lui aurait dérobée, la mission se révèle sous un tout autre jour lorsqu’ils découvrent la valeur réelle et symbolique du joyau. Plus question pour Isulka et Scipione de travailler à prix bradés.
L’appât du gain les mènera de Paris au Caire, de coups bas en coupe-gorges, une course-poursuite s’engageant entre les protagonistes, des espions, des criminels et une inquiétante secte égyptienne…



Mon avis

Dorian Lake nous propose avec son roman Isulka la mageresse (premier tome de La Pierre d'Isis) un roman d'aventure teinté de fantastique, drôle et vif.

Dés le début du récit, nous voilà plongés dans le feu de l'action et on ne connaît que peu de temps morts. Même s'il prend le temps de décrire les personnages et lieux, l'ambiance générale - juste ce qu'il faut pour laisser le lecteur s'immerger - Dorian Lake laisse place avant tout à l'action, aux scènes tantôt cocasses, tantôt drôles ou percutantes. Le style fluide et efficace, des dialogues toujours naturels et piquants offrent au lecteur une lecture très agréable et même prenante, même si l'intrigue reste prévisible.

Les personnages, loin d'être des héros s'avèrent bien caractérisés et charmants de par leurs défauts qui sont nombreux... La lecture n'en n'est que plus savoureuse.

Le récit mené à la troisième personne se centre essentiellement sur deux personnages : Isulka la mageresse et Scipione l'Italien.
Isulka, loin d'être une grande dame, possède le vice du jeu, ce qui la met dans un sacré pétrin. Endettée, en proie d'un usurier pas très recommandable, elle cherche le moyen de payer ses dettes. Isulka n'est pas présentée comme une beauté, mais comme une femme charmante, marquante, ne manquant pas d'atouts et à la langue bien pendue (à la fois sa qualité et son plus grand défaut). Intelligente, pétillante, elle séduit vite le lecteur.
Scipionne l'Italien ne manque pas de se présenter sous le jour du stéréotype du charmeur Italien, surpris dans le lit d'une dame par son mari officier. Avide de vengeance, l'appât du gain l'emmène dans l'aventure avec Isulka.

Le déclencheur se présente sous les traits d'un anglais, de premier abord tout à fait banal, mais espion de la cour d’Angleterre, qui leur confie une mission plus périlleuse qu'elle ne le paraît.

Le duo Isulka-Scipione se révèle explosif, celui ci ayant le tord de sous-estimer la jeune femme, en tout bon macho Italien qu'il est. Mais celle-ci n'a pas dit son dernier mot. Heureusement, Scipione possède également plus de charme et plus de cœur qu'il ne veut bien le dévoiler. Excellent escrimeur, il se sauve ainsi de bien des mauvais pas.
Entre situations périlleuses, amusantes, trahison et amitié, les deux jeunes gens seront obligés de coopérer de façon plus ou moins directe.

L'espion Anglais reste plus difficile à cerner : entre naïveté (il donne bien trop de renseignements au duo) et duplicité (il n'hésite pas à les envoyer face au danger), on doute de sa sincérité, Isulka aussi d'ailleurs.
Aslan l'homme à tout faire du Britannique, froid mais dangereux, ne manque pas non plus de ressources et se montre fin calculateur.
Les personnages s'avèrent donc bien intéressants et les masques tombent au fil de l'intrigue.

La magie, bien présente à travers le don d'Isulka, puis de rituels plus ou moins macabres, reste plutôt bien dosée, suffisamment discrète pour ne pas étouffer l'intrigue et l'action. Parfois, elle l'est un peu trop, car la mageresse n'en n'use que très peu finalement, même si elle a bien entendu ses raisons de se montrer prudente.

En conclusion, Isulka la mageresse fut une bonne lecture, palpitante, prenante, clairement divertissante. Pas le temps de s'ennuyer !
Je serais curieuse de lire la plume de l'auteur sur d'autres écrits et lirai avec plaisir la suite des aventures d'Isulka.
Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et Les éditions Lune écarlate pour cette très bonne lecture.

mardi 28 février 2017

Cheveux de feu, de Sylvie Wolfs



Résumé

Une épopée pleine de vent, de fureur et de mystère. Une quête de liberté et d'identité. Une histoire de courage, celui d'une femme flamboyante et rebelle. Mais plus que tout, une grande histoire d'Amour qui marquera à tout jamais une légende à naître : celle de la Femme-Louve.
Violente et flamboyante, telle est l’écriture de Sylvie Wolfs, telle est cette saga.
Jamais l'Irlandaise et le Sioux n'auraient dû se rencontrer. Entre eux, un océan. Des océans... 1845. Jewell O'Connor et Zuzeca Cik'ala Iyasni ne sont encore que des enfants, mais déjà ils luttent pour leur survie dans un monde qui s'effondre. Pour elle, la famine. Pour lui, la guerre. Pour eux deux, la barbarie.
Au fil des bonheurs, des apprentissages, des drames et des épreuves, ils cheminent l'un vers l'autre. L'Irlande de la Grande Famine, le New York des gangs, l'Amérique de la conquête de l'Ouest, les grandes plaines sauvages et ses tribus indiennes.



Mon avis


Dans son roman « Cheveux de feu - La légende de la femme Louve », Sylvie Wolfs nous présente deux personnages, issus de deux milieux différents, mais que le destin va réunir. Rien pourtant ne s'y prête : aucun lien entre Jewel et Petit Serpent Immobile, issu d'une tribu indienne.
Même si la vie leur apprend la perte et la douleur, leurs univers et cultures totalement différents les séparent. Pourtant tous deux se montrent courageux face aux épreuves de la vie. Celle de Jewel s'avère beaucoup plus sordide. Entraînée dans un monde de misère et de prostitution, elle ne peut compter sur sa mère, femme mauvaise et jalouse, qui s'arrange pour la briser. Petit Serpent immobile, de son côté, peut toujours compter sur sa tribu pour le soutenir, cela malgré les pertes d'être chers et la souffrance.

L'auteure met bien en place l'ambiance pour décrire la vie des deux jeunes gens et apporte du réalisme dans le récit. S'attacher à eux n'est pas difficile : on tremble pour Jewel, souffre avec elle et on découvre avec plaisir la culture et les coutumes du jeune sioux. Les émotions distillées dans des moments simples de la vie quotidienne, bonnes ou mauvaises, apportent d'autant plus de crédibilité à l'ensemble.

Le roman déroule, devant nos yeux, la vie des deux personnages. Le parallèle entre eux amène le lecteur à se demander où va le récit, si les deux jeunes gens vont se rencontrer enfin. Les conflits entre Américains et Indiens (bien présentés et nuancés, ce qui fut appréciable à la lecture, même si on ne peut que prendre parti pour les personnages et les tribus indiennes) vont les réunir dans la lutte.

Jewel devient « Cheveux de feu ». La jeune fille, anéantie mais courageuse, qui a dû faire face au pire, devient vite essentielle, redoutable et intrépide au sein de la tribu : une femme sur laquelle on peut compter. L'évolution de celle ci à travers le récit s'avère la plus poignante. Elle trouve parmi les indiens son rôle, celui qu'elle doit jouer et qui lui rend sa dignité perdue. C'est une renaissance.
Dans ce sens, la couverture illustre bien cette transformation.

Le quotidien parmi les indiens nous révèle également leur respect de la vie et de la nature, leur perception de ce qui est sacré. Ils savent prouver leur code d'honneur et leur bravoure. Même si on connaît l'issue fatale (pas de suspense sur ce point, même si l'auteure ne l'évoque pas par respect et cohérence pour le récit), on se prend à espérer à une variante plus heureuse de l’histoire, éprouvant une nostalgie pour cette culture et cette sagesse perdue.

Le récit fluide emporte le lecteur avec facilité. Le style riche et précis se révèle poétique. La plume agréable de l'auteure apporte un plus indéniable à une intrigue déjà riche et intéressante.

En conclusion, j'ai tout aimé dans ce ce roman : les personnages, l'ambiance et le style. Même si l’intrigue prend le temps de réunir Jewel et Petit Serpent, leur infligeant bien des mésaventures et pertes, on apprend à les connaître et les apprécier. La force de Jewel et la culture indienne sont les deux points qui m'ont le plus transportée dans l'histoire. Le récit fut d'autant plus agréable à la lecture, grâce au style riche et poétique.
Une excellente lecture au final, et même un coup de cœur.
Merci au forum Au cœur de l'Imaginarium et aux éditions L'Ivre-book pour cette très belle découverte.

mercredi 8 février 2017

Dimension Sidération, de Collectif


Résumé

Né de l'imagination de Serge Lehman, dont l'un de ces recueils porte le titre, La Sidération attire de nouveaux auteurs, comme le prouve cette anthologie dirigée par Noé Gaillard.

Vous avez, un jour, été complètement stupéfié par quelque chose auquel vous n'aviez absolument pas pensé, que rien, jusque-là, ne vous avait préparé à admettre, à envisager... A moins que, comme le personnage de la première nouvelle ici proposée, vos préoccupations ne vous aient tout simplement fait accepter cet "impensé" pour du normal... du convenu implicite... Ainsi, on peut trouver sidérant aussi bien ce que l'on n'avait pas imaginé, que l'incapacité à imaginer. Alors, surgissant des ténèbres, de l'au-delà de la nuit, l'auteur vous offre de quoi être stupéfait et vous aide à imaginer son monde pour qu'au gré de la lecture, plus rien de ce qui est raconté ne vous surprenne... pour de douces sidérations.


Mon avis


Dès la préface, le ton humoristique introduit l'ironie que l'on retrouve dans l'anthologie : ironie caricaturale ou plus dramatique, selon l'histoire lue.
Elle apporte également des éléments d'informations sur le thème de la sidération : ce qui est stupéfiant, que l'on trouve difficile ou incapable à imaginer. Elle invite alors le lecteur à entrer dans le récit et à se laisser porter par le texte. On comprend bien mieux l'implication de ces conseils à la lecture de l'anthologie.
Comme pour chaque édition des anthologies « Dimension... » chez Rivière Blanche, les nouvelles sont présentées avant la lecture, pour préparer le lecteur. La présentation de l'auteur reste située à la fin et n'alourdit pas l 'ensemble.

La narration des nouvelles proposées se fait largement à la première personne. Dans l'une d'elle, le mélange de la première et troisième personne prend son sens. Quelle que soit la narration adoptée, elle est choisie avec logique et stratégie. Le but reste d'emmener le lecteur, de lui faire perdre ses repères en même temps que le personnage, voire jusqu'à la folie. Le doute est toujours permis à la première personne, celle de la vision rapportée du personnage. Il piège le lecteur, l'emmène dans la fiction, l'installe dans la sidération.
Les personnages possèdent un rythme différent. L'immersion peut être directe ou il peut mettre du temps à se dévoiler, de manière naturelle, par jeu, pour faire durer le suspense.
La plume des différents auteurs, toujours fluide, se révèle parfois plus riche, et même poétique.

Faire entrer le lecteur dans la sidération, c'est aussi le mener au sein de la fiction, lui faire accepter l'anormalité, l'irrationnel comme la réalité. 
Les nouvelles de SF ou fantasy s'appuient sur des descriptions détaillées et un vocabulaire bien précis, pour rendre le récit visualisable, vivant et réaliste.
Les mises en situations bien amenées entraînent dans des intrigues mystérieuses, caricaturales, parodiques. Parfois, le lecteur tombe dans un délire bien construit, ou alors n'ayant ni queue ni tête et restant agréable à la lecture. Ce gentil fouillis, parfois noyé sous une profusion de personnages, plaît, même si le sens peut vite échapper au profit de l'incompréhension. C'est totalement subjectif, selon le lecteur : la magie ou plutôt la sidération prend ou non.
Dans cette logique, on retrouve également deux histoires, où des segments de récits sont imbriqués de manière aléatoire, tout en restant logiques : un puzzle intéressant à reconstituer (il faut juste s'accrocher pour suivre le fil)

L'ironie se retrouve donc dans la narration, mais également dans le retournement de situations ou des rôles des personnages (stéréotypes inversés), tout à fait plaisants à la lecture. 
Ce retournement se retrouve également au niveau de l'intrigue, dans les chutes proposées qui bien souvent servent à surprendre et sidérer le lecteur (et souvent le personnage). Il confère la dimension surréaliste (sidération) de l'intrigue et des nouvelles. Parfois, la chute ne vient pas malgré l'attente et il semble manquer quelque chose, même si le récit reste sympathique à la lecture. 
Mais quand elle tombe, qu'elle soit la grâce de Dieu (ironie inside, Dieu possède un bon sens de l'humour (noir) visiblement), ou pour la plupart une bonne dose de mystère, elle s'avère le plus souvent parfaitement réussie.

La sidération s'insinue également dans les nouvelles, de façon plus précise.
Des entités (ennemies ou alliées) défient l'imagination par leur forme, leur nature, leur originalité. Qu'elles soient créatures extra-terrestres, ou à l'échelle d'une planète, d'un système, ou simples anomalies dans la « réalité », elles diffèrent de tout ce que l'on peut connaître, sidèrent ou causent l'état de sidération (de pétrification). Les symptômes des personnes sidérées divergent selon les situations, mais se rejoignent sur le plan clinique (la définition médicale de sidération).
On aime visualiser comme dans un film les créatures hors normes, éloignées de tout ce qui semble conventionnel, défiant même les limites de la fiction. La réalité s'efface et c'est bien un voyage en Dimension Sidération qui transporte le lecteur. L'efficacité de l'évasion annonce un retour difficile à la réalité pour les personnages, comme pour le lecteur.

En conclusion, les nouvelles de l'anthologie Dimension Sidération m'ont touchée de manière inégale : très fortement pour certaines, moins pour d'autres, voire pas du tout, pour celles à côté desquelles je suis passée (ce n'est que subjectif, ce peut être mon inculture sur certains sujets qui est en cause ici). 
Ce n'est pas une anthologie entièrement accessible et encore de façon très subjective, mais tellement fascinante qu'il ne faut pas passer à côté.
De très bonnes lectures au final ! Je remercie Rivière Blanche et Au cœur de l'Imaginarium pour cette très intéressante découverte.


dimanche 15 janvier 2017

Défi de janvier "Contes" : Charme de Sarah Pinborough


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Défi de janvier sur le forum Au coeur l'imaginarium :  ici !


Résumé
L'histoire de Cendrillon revisitée, dans une magnifique édition illustrée : prenez cette fois un laquais sous le coup d'un sortilège, deux sœurs affreuses, un bal magique et une romance enchantée... et découvrez l'histoire de Cendrillon telle qu'elle aurait toujours dû exister !


Mon avis

Charme est le deuxième tome d'une trilogie inspirée de contes traditionnels populaires. Ma lecture se réalise donc dans le désordre, puisque je l'ai commencée par ce tome. 

Celui ci s'inspire du conte de Cendrillon, tout en extrapolant et changeant subtilement les détails. Le "conte" devient plus nuancé, réaliste et plus chaud aussi ! Ne le cachons pas, il ne s'adresse pas aux enfants et certaines scènes, sans être vraiment excessives, n'en sont pas moins explicites. 

L'histoire s'en trouve donc plus nuancée, avec une Cendrillon pas aussi gentille et sage que dans le conte d'origine. Loin de là ! Elle peut même se montrer bien garce, par sa jalousie et son ambition, même si elle n'est pas mauvaise dans le fond. Sa belle mère, la marâtre, certes peu sympathique, ainsi que ses belles sœurs ne s'avèrent pas non plus aussi idiotes et méchantes qu'on ne le pensait. Le prince, lui aussi, ne se révèle pas vraiment charmant au final. 

Le lecteur peut donc réfléchir et relativiser, en comparant les deux contes.
Les vérités ne sont pas toujours bonnes à entendre, mais rétablissent un équilibre dans le récit un peu trop propre de notre chère "Cendrillon" . D'ailleurs, nous avons sans doute tous en tête cette image, quand nous évoquons la demoiselle:

Cendrillon(Disney)

Une jolie version, vite démentie par Sarah Pinborough, pour notre plus grand plaisir et qui rend le personnage moins parfait et plus sympathique à nos yeux d'adulte. (on a tout à fait le droit d'adhérer aux deux versions aussi ! :) )
Je retiens cette phrase qui fait sourire au détour d'une conversation entre Cendrillon et sa sœur: "Cendrillon, la vie n'est pas un conte de fée."...

Le récit fait également référence à d'autres personnages de contes admirés ou craints, instaurant ainsi de petites sous-intrigues qui se greffent à la principale. Ces clins d’œil et allusions apportent du piment et ravissent le lecteur.

L'ironie, la légèreté du ton et le détournement presque insolent du conte traditionnel contribuent à une lecture plaisante. Le style est fluide, le récit bien mis en place.
Pourtant, l'histoire reste sans surprise et les sous-intrigues sont vite négligées et expédiées au profit de la principale, elle aussi un peu trop vite et facilement résolue à mon goût. 

L'épilogue, par contre, qui pourrait paraître bien scandaleux aux yeux des puristes, reste savoureux !

Malgré ces petits défauts, la lecture n'en reste pas moins cohérente et agréable, propice à une bonne lecture-détente. 
Je pense lire les deux autres tomes, car celui ci a su éveiller ma curiosité.