Résumé
Le nomade Teer-Elben vogue sur les fils de la Harpe des étoiles, qui relient les planètes colonisées par les différentes castes de la post-humanité... Un mystérieux commanditaire l'a en effet chargé de retrouver l'Abelle, le vaisseau mythique à bord duquel les Primos, derniers survivants de l'humanité originelle, ses sont enfuis. Et voilà Teer-Elben, manipulé, menacé, traqué ! Il ne peut guère compter que sur son lignage et sur l'étonnante Si'Wu, jeune Diaphane au corps impalpable. Dans l'entrelacs des cordes de la Harpe des étoiles, l'affrontement entre castes posthumaines et humains originels va-t-il resurgir du passé ? La guerre des castes peut-elle détruire le fragile équilibre galactique
Mon avis
J’ai découvert Johan Heliot avec « La lune seule le sait », premier tome d’une trilogie steampunk : une agréable surprise. En effet, la plume et l’univers de l’auteur m’avaient bien plus et c’est avec une certaine impatience que j’ai commencé la lecture de ce roman SF.
Dans « La harpe des étoiles » Johan Heliot nous propose un univers à la fois riche et complexe et pourtant simple, si on considère certains aspects. L’originalité et la richesse de ce monde repose sur la harpe et son fonctionnement : un système de fils, des flux de communications qui relient le planètes entre elles. L’univers compose une vaste toile qui raccorde les harpes. La mise en place est ingénieuse et complexe à appréhender pour le lecteur, qui doit s’accrocher au récit, s’approprier son fonctionnement, pour qu’enfin le système devienne limpide et laisse place à une intrigue tout aussi élaborée.
Par contre, la société mise en place reste (volontairement) très simple : chacun dépend de sa caste qui définit sa fonction. Pas de place au hasard, pas d’évolution possible: on nait nomade, techno, harpiste, domos (serviteur), ou berserker...
Le personnage principal est un nomade, caste dont les membres sont de moins en moins nombreux, car désignés comme parasites, haïs de tous et plus spécialement par le maître des mailles (maître de la harpe) qui les extermine peu à peu.
Accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, notre nomade embarque à bord de la Jonque, afin de mener à bien une mission pour un étrange personnage, se cachant derrière un masque: il doit retrouver un vaisseau primos. Les primos sont les humains qui ont donné vie aux Néos ont été exterminés par leurs « enfants terribles » quand ceux ci ont gagné leur indépendance. Seul ce vaisseau a réussi à prendre la fuite, avec à son bord des humains et le premier nomade.
Les nomades s’avèrent être des personnages fascinants. Leur caste est vouée à l’errance, car ils ne peuvent rester trop longtemps au même endroit, au risque de faire des crises de vertige. Ce malaise les submerge quand ils ne voyagent pas et leur fait perdre tout contrôle. Ils sont également capables de communiquer entre eux, par un canal autre que la harpe, le repli (d’où la haine que leur voue le maître des mailles car ceux-ci échappent à son contrôle). Le réseau de mailles, vital pour tous, n’englobe donc pas les nomades dans son système, ce qui fait d’eux des êtres à part.
Les autres castes possèdent également leurs propres caractéristiques qui les catégorisent fatalement. Cette classification extrême peut sembler simpliste, mais constitue un des aspects importants de l’intrigue.
Le Crâne, maître des mailles fournit une menace de plus en plus présente dans l'intrigue, de plus en plus tangible au fur et à mesure que l'on comprend sa nature et son rôle dans celle ci. Il choisit à loisir entre sa forme incarnée et désincarnée pour apparaître dans l'histoire. Sa forme désincarnée, même si elle limite son champs d'action, lui permet une maîtrise totale de toute information par l'intermédiaire de la harpe. Sa puissance et son omniprésence en font un tyran pratiquement invincible.
Pourtant, la mission première prend une autre dimension pour les personnages qui accompagnent le nomade. Ils nourrissent un nouvel espoir: celui de pouvoir changer les choses grâce aux primos.
Une bataille s’engage. De révélations en révélations, de luttes en luttes, l’univers change, évolue. L’intrigue entraîne le lecteur jusqu’au bout du voyage dans une histoire passionnante.
Johan Héliot déploie une partie de son univers à travers ce roman, avec une plume fluide et des concepts originaux. Même si ceux-ci sont peu nombreux, ils sont abordés de manière approfondie. Chaque possibilité semble exploitée, visitée, pour notre plus grand plaisir. Même les éléments classiques de SF proposent leur propre fonctionnement, leur propre essence, comme par exemple la symbiose qui lie le capitaine de la Jonque à son vaisseau. On sent la touche de l’auteur sur chaque élément du roman.
J’ai retrouvé le plaisir éprouvé lors de la lecture de « La lune seule le sait ». Johan Heliot a su me toucher à travers ces deux romans. Celui-ci s’adresse à un lectorat plus spécifique, et je le conseille aux lecteurs de SF, mais j‘ai apprécié chacun d‘entre eux.
Je conseillerai donc plutôt « La lune seule le sait » à ceux qui voudraient découvrir la plume de l’auteur, sans être forcément amateur de SF (un très bon steampunk. Il faudrait d’ailleurs que j’attaque la suite !)
Je conseillerai donc plutôt « La lune seule le sait » à ceux qui voudraient découvrir la plume de l’auteur, sans être forcément amateur de SF (un très bon steampunk. Il faudrait d’ailleurs que j’attaque la suite !)
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