Le bracelet électronique relate l’histoire d’un couple qui se déchire et dont la relation devient chaotique, quand Jo (le mari) bascule dans la violence. Celui-ci nous raconte sa descente aux enfers, quand sa femme Nath déménage dans la maison voisine. Bien qu’elle assure se rapprocher de lui pour qu’il puisse voir son fils, il s’interroge longuement sur ses véritables intentions. On découvre peu à peu les dessous de leur relation, de l’amour à la haine. La violence est omniprésente et se traduit par une tension latente. La passion de départ a laissé place à la violence verbale pour elle, et physique pour lui.
L’auteur, Guillaume Perrotte nous propose un récit à la première personne, du point de vue de Jo. Ce choix peut paraître singulier, puisque Jo est ici l’agresseur, mais il se justifie bien vite et devient fort intéressant à la lecture. En effet, la stratégie se révèle excellente, pour faire douter le lecteur et le faire osciller entre les deux personnages. Est-il parano et jaloux, comme l’accuse Nath ? Est-elle l’aguicheuse provocante qu’il nous décrit ? On s’interroge sur les motivations des deux protagonistes, sur leurs intentions, sur la véracité des dires de Jo et peu à peu sur sa lucidité. La vérité apparaît au fur et à mesure du récit, qui apporte au compte goutte des réponses aux questions que l’on se pose.
L’organisation du récit repose sur le flashback, qui nous fait remonter au moment où tout a basculé: quand Jo a frappé Nath, moment où celle-ci évoque les souvenirs de ses infidélités. Au fur et à mesure que Jo nous restitue ses révélations, on assiste à sa chute de plus en plus vertigineuse dans la haine et la folie. On se demande pendant longtemps quelle en est l’origine. Et sur ce point, l’auteur sait nous tenir en haleine (malgré quelques longueurs répétitives) avant de nous dévoiler ses véritables blessures psychologiques.
Les situations choisies et dialogues sont percutants. Par contre, j’ai eu un peu de mal à visualiser les personnages, par un léger manque de descriptions.
L’érotisme s’insère de manière subtile: dans les souvenirs des infidélités évoquées, dans la tension toujours présente, dans une sensualité latente, souillée (selon Jo) par la trahison et la luxure présumée de Nath.
En conclusion, la nature même du récit et le choix de la narration font du « Bracelet électronique » une lecture intense. L’aspect psychologique prend le dessus sur l’aspect érotique, mais le récit est empreint d’une tension sexuelle latente, ponctuée par les récits des infidélités de Nath.
Merci au forum "Au coeur de l'Imaginarium" et aux éditions Dominique Leroy (collection e-ros) pour cette belle découverte.
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