Et la mort perdra tout empire, de Jean Bury
Résumé
La guerre totale est engagée et il est maintenant évident qu’aucun camp n’en sortira vainqueur. Mais la lutte doit continuer jusqu’à la dernière munition, jusqu’au dernier soldat, jusqu’à la dernière étincelle. Dans ce brouillard de sang et de poudre, une musique perce timidement : celle du fifre. Et quelques vers dont l’origine est inconnue résonnent en chœur avec elle.
Plus un cri de mouette à leurs oreilles
Ni de fracas de vagues sur les rivages ;
Là où la fleur surgissait, aucune fleur
Ne poussera plus sous les déluges ;
Ils seront morts et fous, simples clous,
Mais les têtes martelées jailliront entre les fleurs
Au soleil jusqu’à l’effondrement du soleil,
Et la mort perdra tout empire.
Plus un cri de mouette à leurs oreilles
Ni de fracas de vagues sur les rivages ;
Là où la fleur surgissait, aucune fleur
Ne poussera plus sous les déluges ;
Ils seront morts et fous, simples clous,
Mais les têtes martelées jailliront entre les fleurs
Au soleil jusqu’à l’effondrement du soleil,
Et la mort perdra tout empire.
Mon avis
Jean Bury propose dans « Et la mort perdra tout empire », une bataille qui oppose les humains aux lycans : l'avant, le pendant et l'après bataille avec toutes les stratégies, attaques, tueries et horreurs, se déroulant sur ce champs de bataille.
Pour la présenter, l'auteur utilise une narration à plusieurs voix. Même si chaque chapitre propose le point de vue de différentes personnes, cinq au total, il garde une linéarité et une cohérence chronologique. L'auteur place ses fils, tisse son intrigue, construit le récit avec soin. Il le maîtrise à la perfection et tient le lecteur en haleine. Il parvient même à le surprendre, grâce au jeu de ces différentes voix, très bien mises en place.
Les personnages sont liés ou se croisent. On s'attache à certains plus qu'à d'autres, notamment au petit fifre, dont on suit les aventures avec angoisse et qui s'avère bien vite le personnage central du récit. Certains personnages apportent des informations utiles ou une aide inespérée, mais ils ne marquent pas le récit dans la même mesure que d'autres, plus prégnants. Le capitaine Barraine et le sergent Liatochinski y jouent par exemple un rôle important, au même titre que le fifre et apparaissent dans deux chapitres. Cependant, on ne comprend le véritable rôle de certains d'entre eux, qu'après la bataille, quand les masques tombent.
L'immersion dans le récit est immédiate et totale: la narration à la première personne et le style de l'auteur, qui s'adapte et propose un ton différent selon les narrateurs, y contribuent pour beaucoup.
L'auteur distille des informations sur les lycans au fil du récit, mais finalement, cela se résume à peu. Les hommes ne semblent savoir sur eux que leurs caractéristiques physiques, utiles lors du combat (leur tailles, griffes, leur manque d'intelligence, si ce n'est pour les loups gris, leur puissance, leur bestialité et capacité à tuer), ou leur territoire. Peu de notions liées à leur mode de vie, leur culture. Les ennemis des deux camps semblent ne pas se connaître beaucoup. Et le récit nous le démontre dans son dénouement.
Les descriptions détaillées, riches et imagées font appel aux sens du lecteur, l'entraînent dans cette bataille aux côté des protagonistes.
A travers une atmosphère oppressante, l'auteur installe le sentiment de peur, de menace latente, omniprésente. Par le biais de ses personnages, par cette bataille et sa conclusion, il cherche également à démontrer l'absurdité de la guerre.
La fin propose pourtant une note d'espoir, touchante même si très mince et tout à fait relative. Au lecteur de choisir s'il veut y croire ou non.
En conclusion : je me suis trouvée complètement happée par l'histoire. J'ai apprécié le jeux des différentes voix, la détresse du jeune fifre, personnage très attachant par sa jeunesse et son courage, ces soldats qui se battent avec l'énergie du désespoir, mais aussi le style riche et soigné de Jean Bury. J'avais déjà adoré « Terre zéro » (mon avis à lire ici) et je n'ai pas été déçue par « Et la mort perdra tout empire ». Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et les éditions House made of dawn pour cette excellente lecture.
Pour la présenter, l'auteur utilise une narration à plusieurs voix. Même si chaque chapitre propose le point de vue de différentes personnes, cinq au total, il garde une linéarité et une cohérence chronologique. L'auteur place ses fils, tisse son intrigue, construit le récit avec soin. Il le maîtrise à la perfection et tient le lecteur en haleine. Il parvient même à le surprendre, grâce au jeu de ces différentes voix, très bien mises en place.
Les personnages sont liés ou se croisent. On s'attache à certains plus qu'à d'autres, notamment au petit fifre, dont on suit les aventures avec angoisse et qui s'avère bien vite le personnage central du récit. Certains personnages apportent des informations utiles ou une aide inespérée, mais ils ne marquent pas le récit dans la même mesure que d'autres, plus prégnants. Le capitaine Barraine et le sergent Liatochinski y jouent par exemple un rôle important, au même titre que le fifre et apparaissent dans deux chapitres. Cependant, on ne comprend le véritable rôle de certains d'entre eux, qu'après la bataille, quand les masques tombent.
L'immersion dans le récit est immédiate et totale: la narration à la première personne et le style de l'auteur, qui s'adapte et propose un ton différent selon les narrateurs, y contribuent pour beaucoup.
L'auteur distille des informations sur les lycans au fil du récit, mais finalement, cela se résume à peu. Les hommes ne semblent savoir sur eux que leurs caractéristiques physiques, utiles lors du combat (leur tailles, griffes, leur manque d'intelligence, si ce n'est pour les loups gris, leur puissance, leur bestialité et capacité à tuer), ou leur territoire. Peu de notions liées à leur mode de vie, leur culture. Les ennemis des deux camps semblent ne pas se connaître beaucoup. Et le récit nous le démontre dans son dénouement.
Les descriptions détaillées, riches et imagées font appel aux sens du lecteur, l'entraînent dans cette bataille aux côté des protagonistes.
A travers une atmosphère oppressante, l'auteur installe le sentiment de peur, de menace latente, omniprésente. Par le biais de ses personnages, par cette bataille et sa conclusion, il cherche également à démontrer l'absurdité de la guerre.
La fin propose pourtant une note d'espoir, touchante même si très mince et tout à fait relative. Au lecteur de choisir s'il veut y croire ou non.
En conclusion : je me suis trouvée complètement happée par l'histoire. J'ai apprécié le jeux des différentes voix, la détresse du jeune fifre, personnage très attachant par sa jeunesse et son courage, ces soldats qui se battent avec l'énergie du désespoir, mais aussi le style riche et soigné de Jean Bury. J'avais déjà adoré « Terre zéro » (mon avis à lire ici) et je n'ai pas été déçue par « Et la mort perdra tout empire ». Je remercie le forum Au cœur de l'Imaginarium et les éditions House made of dawn pour cette excellente lecture.
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