A travers ce roman, Sara mène une rébellion plus difficile qu’il n'y parait. Elle est enfermée dans une vie entièrement planifiée pour elle (un fiancé qui ne la satisfait pas, un boulot avec belle maman). Elle n’a pas choisi ce qui lui arrive, le subit, sans pouvoir dire un mot, sous la pression d’un monde réglementé par la bienséance et les apparences. Pourtant, Sara fait preuve d’un esprit critique assez surprenant envers ce monde, et même d'un certain cynisme, puisqu’elle a toujours connu cette vie aisée et facile.
Sans doute est-ce lié à sa prise de conscience ou à son envie de liberté et d’indépendance, latentes avant même que l’histoire ne débute (le prologue est en ce sens particulièrement savoureux). Sara est donc un personnage qui évolue. L'élément déclencheur s'avère être une scène, où la jeune femme joue les voyeuses (celle ci sert de déclencheur à l’histoire). Elle y trouve l’envie et l’excitation nécessaire pour forcer le destin et trouver cette nouvelle vie tant convoitée.
Les autres personnages restent assez stéréotypés. On ne les voit pas ou peu évoluer. Dans le roman tout tourne avant tout autour de Sara. Même Djalil, son prince charmant des banlieues semble peu présent.
Amaury le riche fiancé et ses parents coincés et rigides ou les copines superficielles, apparaissent soit totalement dépravés soit totalement prudes et conservateurs, donc clairement basés sur des stéréotypes bien ancrés. Par contre, les banlieusards, même s’ils répondent aux clichés habituels, ont fait des études et se montrent professionnels.
Si les clichés employés contribuent au côté léger et amusant du roman, certains deviennent parfois pesants. D’un côté les riches malsains ou stricts et irrécupérables, trop soucieux de préserver leur petit confort personnel et de l’autre les gentils et courageux banlieusards, cela manque un peu de nuances. On regrette un peu, également, le clivage total entre les deux mondes, dont Sarah reste le seul lien. Certaines rencontres auraient pu être amusantes…
La romance entre les deux protagonistes, Sarah et Djalil, arrive de façon un peu abrupte, mais se met ensuite bien en place. L’auteur prend bien des détours pour réunir ses deux personnages, comme dans toute romance qui se respecte. Sara en bave à cause de Djalil, mais gagne grâce à cette expérience, et au contact de ses nouveaux amis, une évolution positive de sa personnalité (avec plus de tolérance, de générosité et de mordant) ainsi que son indépendance.
Dans le roman, les scènes les plus chaudes sont variées et bien écrites. La justesse des descriptions, des sensations et des émotions leur donne du cachet. Pourtant, si les lieux et les situations sont diversifiées, certaines ne se fondent pas toujours naturellement dans le contexte et paraissent un peu calculées.
Les style et le ton du roman sont agréables. La plume fluide, légère et naturelle de l’auteur, le ton humoristique et ironique, font de " Sexe, mensonges et banlieues chaudes", un livre qui se lit facilement et rapidement.
Je remercie le forum Au coeur de l'Imaginarium et les éditions La Musardine pour cette lecture.
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