Résumé
Sous la plume de Cleland qui se serait inspiré de Fanny Murray, jeune prostituée de 17 ans qui était l’idole des aristocrates londoniens de l’époque, Fanny raconte ses expériences à travers deux longues lettres et comment, orpheline, elle est arrivée à Londres pour tomber dans les griffes d’une maquerelle qui fera d’elle une prostituée de luxe. Mais si Fanny ne dédaigne pas le plaisir, elle place toujours la vertu au-dessus du vice et incarne somme toute un personnage très « moral » à des lieues des personnages sadiens. L’auteur brosse finalement au travers de son héroïne le tableau des mœurs de son temps, lorsque le Tout-Londres s’encanaillait dans les bouges et les maisons closes. Des phrases élégantes, des tournures délicates, un petit bijou de lecture du XVIIIe siècle avec ce qu’il faut de piment pour en faire un grand classique de la littérature érotique…
Mon avis
Le livre, qui prend un format livre de poche, nous laisse entrevoir un roman de belle ampleur, toutefois la longue introduction de Guillaume Apollinaire ne laisse place, finalement, qu’à un récit assez court (environ la moitié du livre).
Cette introduction situe l’auteur, sa vie, son époque : un homme qui revient des Indes et qui découvre Londres, sa dépravation et ses nombreuses tavernes, plus ou moins bien famées.
Apollinaire évoque également les lieux de plaisir et de prostitution. Parmi eux, il présente des couvents un peu « spéciaux » , lieux de vice, où se trouvent des jeunes filles vierges, ou en apparence peu habituées aux choses du sexe, destinées à des clients riches, plus ou moins célèbres.
Les anecdotes sont intéressantes et éclairent le lecteur sur certains détails du récit, mais le noient parfois sous le nombre, la multitude des noms (non-clairement cités par soucis de discrétion) : on s’embrouille vite et le lecteur amateur d’une bonne histoire peut facilement s’ennuyer avant d’attaquer le roman lui-même. D’un côté, il est dommage de se priver des renseignements que l’introduction apporte, d’un autre, elle peut vite lasser. On est tenté d’en faire l’impasse, ce qui serait finalement dommage.
Le roman se présente sous la forme d’une correspondance, que Fanny Hill adresse à une mystérieuse madame, sa chère amie. Fanny se confie sans pudeur et sans secret, avec la candeur qui la caractérise, de l'histoire de la jeune provinciale qui débarque dans la capitale jusqu’au commencement de sa vie rangée, enfin libérée de sa vie de prostituée et de femme entretenue.
Fanny s’avère une proie idéale quand elle débarque : seule, sans le sous, candide et naïve, d’un physique agréable et surtout vierge, qualité qui se monnaye au prix fort.
Vite enrôlée dans le couvent en compagnie d’autres filles, déjà moins niaises, mais toutes agréables, elle commence son initiation.
Si Fanny prend le rôle de prostituée qui lui est destiné, et remplit son rôle sans réticence, la romance s’invite dans ce récit de manière agréable et sans déséquilibrer l’histoire entre sentiments, coquinerie et vice.
Cette touche appréciable ne fait que renforcer le côté « pur » et honnête de la jeune fille. On s’attache à elle sans mal, et la suit sans effort dans ses « aventures ».
Les scènes érotiques énoncées par Fanny sont variées, d’amusantes à moins plaisantes (pour elle surtout), romantiques, coquines, simplement monnayées ou respectueuses. Fanny sait également se faire voyeuse et certaines scènes, auxquelles elle assiste, s’avèrent savoureuses. L’une d’elles déclenche sa curiosité et son désir d‘en connaître plus.
Le plaisir n’est pas toujours au rendez-vous, mais cet aspect du récit apporte du réalisme. Pourtant de nombreuses scènes empreintes d’une forte sensualité, très bien décrites, se lisent avec plaisir.
Globalement le style est riche et soigné, tout en restant fluide à la lecture.
En conclusion, le roman très agréable à la lecture, nous fait découvrir et apprécier un personnage candide, mais très sympathique. La romance en fil conducteur reste agréable et les scènes les plus chaudes, bien écrites et fort sensuelles. Mémoire de Fanny Hill, femme de plaisir est donc un classique à ne pas manquer, à découvrir ou redécouvrir. Merci au forum « Au cœur de l’Imaginarium » et aux éditions « La Musardine » pour cette agréable lecture.
Cette introduction situe l’auteur, sa vie, son époque : un homme qui revient des Indes et qui découvre Londres, sa dépravation et ses nombreuses tavernes, plus ou moins bien famées.
Apollinaire évoque également les lieux de plaisir et de prostitution. Parmi eux, il présente des couvents un peu « spéciaux » , lieux de vice, où se trouvent des jeunes filles vierges, ou en apparence peu habituées aux choses du sexe, destinées à des clients riches, plus ou moins célèbres.
Les anecdotes sont intéressantes et éclairent le lecteur sur certains détails du récit, mais le noient parfois sous le nombre, la multitude des noms (non-clairement cités par soucis de discrétion) : on s’embrouille vite et le lecteur amateur d’une bonne histoire peut facilement s’ennuyer avant d’attaquer le roman lui-même. D’un côté, il est dommage de se priver des renseignements que l’introduction apporte, d’un autre, elle peut vite lasser. On est tenté d’en faire l’impasse, ce qui serait finalement dommage.
Le roman se présente sous la forme d’une correspondance, que Fanny Hill adresse à une mystérieuse madame, sa chère amie. Fanny se confie sans pudeur et sans secret, avec la candeur qui la caractérise, de l'histoire de la jeune provinciale qui débarque dans la capitale jusqu’au commencement de sa vie rangée, enfin libérée de sa vie de prostituée et de femme entretenue.
Fanny s’avère une proie idéale quand elle débarque : seule, sans le sous, candide et naïve, d’un physique agréable et surtout vierge, qualité qui se monnaye au prix fort.
Vite enrôlée dans le couvent en compagnie d’autres filles, déjà moins niaises, mais toutes agréables, elle commence son initiation.
Si Fanny prend le rôle de prostituée qui lui est destiné, et remplit son rôle sans réticence, la romance s’invite dans ce récit de manière agréable et sans déséquilibrer l’histoire entre sentiments, coquinerie et vice.
Cette touche appréciable ne fait que renforcer le côté « pur » et honnête de la jeune fille. On s’attache à elle sans mal, et la suit sans effort dans ses « aventures ».
Les scènes érotiques énoncées par Fanny sont variées, d’amusantes à moins plaisantes (pour elle surtout), romantiques, coquines, simplement monnayées ou respectueuses. Fanny sait également se faire voyeuse et certaines scènes, auxquelles elle assiste, s’avèrent savoureuses. L’une d’elles déclenche sa curiosité et son désir d‘en connaître plus.
Le plaisir n’est pas toujours au rendez-vous, mais cet aspect du récit apporte du réalisme. Pourtant de nombreuses scènes empreintes d’une forte sensualité, très bien décrites, se lisent avec plaisir.
Globalement le style est riche et soigné, tout en restant fluide à la lecture.
En conclusion, le roman très agréable à la lecture, nous fait découvrir et apprécier un personnage candide, mais très sympathique. La romance en fil conducteur reste agréable et les scènes les plus chaudes, bien écrites et fort sensuelles. Mémoire de Fanny Hill, femme de plaisir est donc un classique à ne pas manquer, à découvrir ou redécouvrir. Merci au forum « Au cœur de l’Imaginarium » et aux éditions « La Musardine » pour cette agréable lecture.