Résumé
Un hurlement. Là, quelque part, qui se répercutait sur les murs poisseux et humides de la pièce. L'endroit ressemblait davantage à une cave avec ses murs bruts et ses parois voûtées. Puis un râle d'agonie s'étouffa, comme si même la mort prenait plaisir à attendre. L'homme pendait comme une vulgaire carcasse de viande accrochée à une esse de boucher. Son visage n'était que souffrance, rictus d'agonie et d'abomination. « Faites que je meure », implora-t-il en silence.
Mon avis
Le visage de Satan de Florent Marotta pourrait être considéré comme le deuxième tome d’une série, puisque son protagoniste Gino constitue déjà le personnage principal d’un roman le précédant « L’échiquier d’Howard Gray ». Il peut se lire indépendamment de celui-ci, et l’auteur facilite la lecture par flash-back et explications, mais comme le passé et le comportement de Gino interviennent sur l’intrigue, j’ai trouvé dommage de ne pas être prévenue. J’ai eu l’impression d’être passé à côté de certains passages, qui sont sans doute liés au roman précédent, mais qui arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe pour les lecteurs non avertis.
Le roman commence en pleine action et en plein carnage. Florent Marotta met le lecteur dans le bain, avec un récit trempant immédiatement dans l’horreur et le sang. Pas d’erreur d’interprétation pour le lecteur: Le visage de Satan est un thriller ésotérique sombre et sanglant.
L’auteur change habilement de point de vue, passant de celui des fanatiques ou leurs victimes à celui de Gino sur lequel on se concentre la plupart du temps. En conséquence, le récit de l’enquête se voit entrecoupé de chapitres révélant des informations sur l’ennemi et ses actions.
Gino détective, ancien flic, s’avère un personnage assez stéréotypé : bourru et tenace, emprunt du sens de la justice, parfois même au détriment de sa propre enquête. Il lutte contre ses propres démons, contre un passé qui reste assez flou au lecteur qui n’a pas lu ses aventures précédentes. Son impulsivité et sa violence latentes en font un personnage tantôt réaliste, tantôt frôlant le cliché. J’ai eu du mal à le cerner et à m’attacher à lui.
Face à lui, s’affrontent deux images de la femme : sa cliente Sybille Pech qui cherche son mari disparu, femme belle et sophistiquée, prêtresse noire qui obtient ce qu’elle veut grâce à son charme provocateur et sa sensualité exacerbée et la jolie Morgane au charme pétillant, sorcière à ses heures. On trouve la tentatrice d’un côté, qui promet à Gino la vengeance qu’il attend depuis longtemps et l’apaisante qui essaie de le libérer de ses démons et pose des limites à sa violence. Ces deux femmes entrent dans la vie de Gino, et dans l’intrigue, de manière pertinente. J’ai particulièrement apprécié Morgane, que j’ai trouvé plus naturelle, plus réaliste que Sybille enfermée dans son rôle de femme fatale, machiavélique, à laquelle tous les mâles succombent.
Le couple Gino-Morgane, bien que peu original (le septique et l’adepte d’ésotérisme) forme un duo attachant et qui fonctionne. J’ai juste regretté de ne pas voir intervenir un peu plus Morgane dans l’utilisation de ses capacités particulières.
L’ennemi, quant à lui, reste dans l’anonymat pendant longtemps, mais son identité n’est pas une surprise. Il incarne le mal et les scènes du point de vue des agresseurs (ses disciples) et des victimes montrent bien son manque total de conscience ou de compassion, son fanatisme sans limite (encore une fois très proche du cliché). Il s’impose donc sans mal comme la réincarnation du mal.
Gino voit vite son enquête sur Mr Pech dévier et finalement rejoindre celle des massacres rituels perpétrés par les fanatiques. L’intrigue se tisse autour de Gino et son antagoniste, les démons de l’un et de l’autre, souffrance pour l’un, assumés et sacralisés pour l’autre les rapprochent et en font des ennemis naturels. L’auteur déroule doucement l’intrigue au lecteur, qui voit finalement s’emmêler les deux destins. C’est un aspect du roman bien mis en place.
La plume de l’auteur fluide, le rythme vif et des chapitres souvent courts entraînent le lecteur dans des lieux, atmosphères et actions bien décrits. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire le début, malheureusement, même si l’intrigue est cohérente et le récit bien mené, on retrouve ensuite beaucoup de « déjà vu » . Certes, l’auteur respecte avec succès les codes du thriller et garde de l’originalité dans les tenants de son intrigue, mais le côté ésotérique reste peu approfondi et les personnages frôlent le cliché.
En conclusion, mon avis sur le roman reste mitigé. Ce n’est pas un mauvais roman et il peut être une bonne entrée en matière pour les lecteurs qui veulent découvrir un thriller ésotérique efficace et bien mené, mais peut gêner les connaisseurs par son utilisation un peut trop appuyée des stéréotypes du genre. Je remercie le forum A coeur de l'Imaginarium et les éditions Taurnada pour cette lecture.
Le roman commence en pleine action et en plein carnage. Florent Marotta met le lecteur dans le bain, avec un récit trempant immédiatement dans l’horreur et le sang. Pas d’erreur d’interprétation pour le lecteur: Le visage de Satan est un thriller ésotérique sombre et sanglant.
L’auteur change habilement de point de vue, passant de celui des fanatiques ou leurs victimes à celui de Gino sur lequel on se concentre la plupart du temps. En conséquence, le récit de l’enquête se voit entrecoupé de chapitres révélant des informations sur l’ennemi et ses actions.
Gino détective, ancien flic, s’avère un personnage assez stéréotypé : bourru et tenace, emprunt du sens de la justice, parfois même au détriment de sa propre enquête. Il lutte contre ses propres démons, contre un passé qui reste assez flou au lecteur qui n’a pas lu ses aventures précédentes. Son impulsivité et sa violence latentes en font un personnage tantôt réaliste, tantôt frôlant le cliché. J’ai eu du mal à le cerner et à m’attacher à lui.
Face à lui, s’affrontent deux images de la femme : sa cliente Sybille Pech qui cherche son mari disparu, femme belle et sophistiquée, prêtresse noire qui obtient ce qu’elle veut grâce à son charme provocateur et sa sensualité exacerbée et la jolie Morgane au charme pétillant, sorcière à ses heures. On trouve la tentatrice d’un côté, qui promet à Gino la vengeance qu’il attend depuis longtemps et l’apaisante qui essaie de le libérer de ses démons et pose des limites à sa violence. Ces deux femmes entrent dans la vie de Gino, et dans l’intrigue, de manière pertinente. J’ai particulièrement apprécié Morgane, que j’ai trouvé plus naturelle, plus réaliste que Sybille enfermée dans son rôle de femme fatale, machiavélique, à laquelle tous les mâles succombent.
Le couple Gino-Morgane, bien que peu original (le septique et l’adepte d’ésotérisme) forme un duo attachant et qui fonctionne. J’ai juste regretté de ne pas voir intervenir un peu plus Morgane dans l’utilisation de ses capacités particulières.
L’ennemi, quant à lui, reste dans l’anonymat pendant longtemps, mais son identité n’est pas une surprise. Il incarne le mal et les scènes du point de vue des agresseurs (ses disciples) et des victimes montrent bien son manque total de conscience ou de compassion, son fanatisme sans limite (encore une fois très proche du cliché). Il s’impose donc sans mal comme la réincarnation du mal.
Gino voit vite son enquête sur Mr Pech dévier et finalement rejoindre celle des massacres rituels perpétrés par les fanatiques. L’intrigue se tisse autour de Gino et son antagoniste, les démons de l’un et de l’autre, souffrance pour l’un, assumés et sacralisés pour l’autre les rapprochent et en font des ennemis naturels. L’auteur déroule doucement l’intrigue au lecteur, qui voit finalement s’emmêler les deux destins. C’est un aspect du roman bien mis en place.
La plume de l’auteur fluide, le rythme vif et des chapitres souvent courts entraînent le lecteur dans des lieux, atmosphères et actions bien décrits. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire le début, malheureusement, même si l’intrigue est cohérente et le récit bien mené, on retrouve ensuite beaucoup de « déjà vu » . Certes, l’auteur respecte avec succès les codes du thriller et garde de l’originalité dans les tenants de son intrigue, mais le côté ésotérique reste peu approfondi et les personnages frôlent le cliché.
En conclusion, mon avis sur le roman reste mitigé. Ce n’est pas un mauvais roman et il peut être une bonne entrée en matière pour les lecteurs qui veulent découvrir un thriller ésotérique efficace et bien mené, mais peut gêner les connaisseurs par son utilisation un peut trop appuyée des stéréotypes du genre. Je remercie le forum A coeur de l'Imaginarium et les éditions Taurnada pour cette lecture.
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