Résumé
« Papillon dans la nuit, tel un enfant, j'erre dans le vide qui m’entoure, attiré par des lumières qui se révèlent à moi. »
Un vagabond amnésique est conduit au sanitarium local spécialisé dans les troubles post-traumatiques de la Première Guerre mondiale. Il n’a aucune mémoire, ni présente ni passée. Pour ne pas sombrer, il essaye de se raccrocher comme il peut à tout ce qui l’entoure dans l’espoir de se construire une identité, mais c’est sans compter sur la rivalité de deux médecins qui se cristallise à son sujet.
Il poursuit ainsi son cheminement mental dans une errance onirique teintée de mythologie grecque avant de se trouver confrontée à une réalité brutale qui prend corps au travers de l’étrange docteur Bonne.
Un vagabond amnésique est conduit au sanitarium local spécialisé dans les troubles post-traumatiques de la Première Guerre mondiale. Il n’a aucune mémoire, ni présente ni passée. Pour ne pas sombrer, il essaye de se raccrocher comme il peut à tout ce qui l’entoure dans l’espoir de se construire une identité, mais c’est sans compter sur la rivalité de deux médecins qui se cristallise à son sujet.
Il poursuit ainsi son cheminement mental dans une errance onirique teintée de mythologie grecque avant de se trouver confrontée à une réalité brutale qui prend corps au travers de l’étrange docteur Bonne.
Mon avis
Codex Memoriae, Le sacrifice des âmes du purgatoire est un roman de Christophe Michaud, dont j’ai déjà découvert la plume avec Le sacrifice des dieux. En fait, ils sont les premiers d’une série de « Livres de souvenirs » et sont tous deux illustrés.
Je me suis aperçue en recevant mon exemplaire « Le sacrifice des âmes du purgatoire » que la version numérique du « sacrifice des dieux » ne m’avait pas permis de profiter pleinement du roman et de son atmosphère, car l’objet livre a été travaillé avec grand soin, par soucis d’esthétisme, sans doute, mais aussi pour compléter l’atmosphère du récit et piéger le lecteur dès la couverture, couverture d’ailleurs superbe, qui donne au livre un cachet particulier.
Le livre propose une police également assez spécifique, proche de la machine à écrire, rendant un peu difficile la lecture au début, pourtant on s’habitue vite, séduit par l’histoire, par la cohérence du fond et de la forme. Je n’ai pas particulièrement accroché aux photos (montages) proposées, mais là encore, elles ne sont pas gratuites et font partie intégrale du roman.
Ce livre constitue donc un tout : chaque caractéristique citée se révèle complémentaire aux autres, offre un objet livre soigné et cohérent. Rien n’est gratuit, tout a un sens : au lecteur de s’approprier leurs particularités.
L’histoire commence avec la création de la clinique du Dr Quine, qui ne manque pas d’ambitions et d’idées, et qui désire y développer des soins respectueux du patient, optant pour des méthodes plus humaines, moins barbares que celles utilisées à son époque. Ses envies sont louables et malgré un personnage banal, on s’y attache sans mal, lui souhaitant la réussite de son entreprise.
Quand il rencontre le Dr Bonne, il pense avoir trouvé un confrère partageant ses idées et sa volonté de faire progresser l’humanité, cependant le lecteur sent immédiatement que le comportement du Dr Bonne et ses propos ne correspondent pas.
Leur désaccord se révèle et s’enflamme jusqu’à la rivalité, lorsqu’apparaît un patient vagabond, amnésique et totalement passif.
Ce patient profite donc du traitement des deux médecins, mais ce sont ses séances d’hypnose avec le Dr Quine qui le sortent du vide dans lequel il erre et nous offre ses visions de voyages oniriques, à travers la mythologie grecque. On ne découvre les traitements contestables du Dr Bonne que plus tardivement.
Tous deux s’attribuent les mérites du moindre signe de guérison. L’arrogance du Dr Bonne s’affiche et prend une pénible assurance, tandis que le Dr Quine tombe dans la paranoïa.
Christophe Michaud traite la caractérisation de ses personnages et leur évolution avec efficacité. Seul le patient vagabond reste une longue énigme aux yeux du lecteur, qui se réjouit de chaque découverte : autant de souvenirs énigmatiques qui ne lui appartiennent pas forcément, et qui comblent le vide l’entourant. Ce patient amène une dimension mystérieuse et envoûtante au récit, portée par la plume riche et poétique de l’auteur.
Christophe Michaud n’en néglige pas pour autant les personnages secondaires. Bien au contraire ! Ils se révéleront particulièrement importants dans l’intrigue, voire surprenants.
La narration amenée de manière cohérente apporte de la fluidité au récit, même si l’intrigue se révèle complexe. Reformer le puzzle demande l’attention du lecteur.
Quel que soit le point de vue, les descriptions sont particulièrement détaillées, le style développé. Celui du patient se pare d’émotions particulièrement bien transcrites dans ses voyages dans la Grèce antique. A côté, la rivalité des deux docteurs parait plus triviale, même si la tension apportée par ces deux personnages reste toujours palpable.
En effet, on se dirige du mystère à l’horreur. La tension psychologique du début évolue pour se transformer en une atmosphère glaciale. Latente, mais bien posée, elle s’emballe alors et imprègne le récit. Les mystères n’en disparaissent pas pour autant et le lecteur découvre bien des révélations jusque la fin du roman.
Ce qui m’a le plus marqué dans ce livre, c’est l’intention de Christophe Michaud d’accrocher le lecteur, de le piéger dans le roman, et on n’en sort pas indemne. L’immersion semble permise par la forme, autant que par l’histoire qui scotche vite le lecteur. Les efforts sur ces points et leur complémentarité marquent cette volonté d’apporter du crédit et du réalisme grâce à des subterfuges subtilement apportés : on a évoqué déjà les photos, la police de caractère, les descriptions détaillées et un style précis et riche. On peut citer également les rapports et lettres (censurés, ce qui rajoute au réalisme), en début et fin de récit. Le mystère ne s’en trouve que renforcé dans ce livre qui paraît plus qu’authentique !
En conclusion, on ne peut que saluer le travail de Christophe Michaud réalisé sur ce livre. L’histoire, bien que complexe fascine, fait rêver, voyager et frissonner : un savant mélange bien maîtrisé entre réalisme et mystère exacerbés. C’est un roman qui demande l’attention complète du lecteur, qui se mérite, avec la récompense d’une excellente lecture à la clé ! Je remercie Christophe Michaud et le forum Au cœur de l’Imaginarium.
Je me suis aperçue en recevant mon exemplaire « Le sacrifice des âmes du purgatoire » que la version numérique du « sacrifice des dieux » ne m’avait pas permis de profiter pleinement du roman et de son atmosphère, car l’objet livre a été travaillé avec grand soin, par soucis d’esthétisme, sans doute, mais aussi pour compléter l’atmosphère du récit et piéger le lecteur dès la couverture, couverture d’ailleurs superbe, qui donne au livre un cachet particulier.
Le livre propose une police également assez spécifique, proche de la machine à écrire, rendant un peu difficile la lecture au début, pourtant on s’habitue vite, séduit par l’histoire, par la cohérence du fond et de la forme. Je n’ai pas particulièrement accroché aux photos (montages) proposées, mais là encore, elles ne sont pas gratuites et font partie intégrale du roman.
Ce livre constitue donc un tout : chaque caractéristique citée se révèle complémentaire aux autres, offre un objet livre soigné et cohérent. Rien n’est gratuit, tout a un sens : au lecteur de s’approprier leurs particularités.
L’histoire commence avec la création de la clinique du Dr Quine, qui ne manque pas d’ambitions et d’idées, et qui désire y développer des soins respectueux du patient, optant pour des méthodes plus humaines, moins barbares que celles utilisées à son époque. Ses envies sont louables et malgré un personnage banal, on s’y attache sans mal, lui souhaitant la réussite de son entreprise.
Quand il rencontre le Dr Bonne, il pense avoir trouvé un confrère partageant ses idées et sa volonté de faire progresser l’humanité, cependant le lecteur sent immédiatement que le comportement du Dr Bonne et ses propos ne correspondent pas.
Leur désaccord se révèle et s’enflamme jusqu’à la rivalité, lorsqu’apparaît un patient vagabond, amnésique et totalement passif.
Ce patient profite donc du traitement des deux médecins, mais ce sont ses séances d’hypnose avec le Dr Quine qui le sortent du vide dans lequel il erre et nous offre ses visions de voyages oniriques, à travers la mythologie grecque. On ne découvre les traitements contestables du Dr Bonne que plus tardivement.
Tous deux s’attribuent les mérites du moindre signe de guérison. L’arrogance du Dr Bonne s’affiche et prend une pénible assurance, tandis que le Dr Quine tombe dans la paranoïa.
Christophe Michaud traite la caractérisation de ses personnages et leur évolution avec efficacité. Seul le patient vagabond reste une longue énigme aux yeux du lecteur, qui se réjouit de chaque découverte : autant de souvenirs énigmatiques qui ne lui appartiennent pas forcément, et qui comblent le vide l’entourant. Ce patient amène une dimension mystérieuse et envoûtante au récit, portée par la plume riche et poétique de l’auteur.
Christophe Michaud n’en néglige pas pour autant les personnages secondaires. Bien au contraire ! Ils se révéleront particulièrement importants dans l’intrigue, voire surprenants.
La narration amenée de manière cohérente apporte de la fluidité au récit, même si l’intrigue se révèle complexe. Reformer le puzzle demande l’attention du lecteur.
Quel que soit le point de vue, les descriptions sont particulièrement détaillées, le style développé. Celui du patient se pare d’émotions particulièrement bien transcrites dans ses voyages dans la Grèce antique. A côté, la rivalité des deux docteurs parait plus triviale, même si la tension apportée par ces deux personnages reste toujours palpable.
En effet, on se dirige du mystère à l’horreur. La tension psychologique du début évolue pour se transformer en une atmosphère glaciale. Latente, mais bien posée, elle s’emballe alors et imprègne le récit. Les mystères n’en disparaissent pas pour autant et le lecteur découvre bien des révélations jusque la fin du roman.
Ce qui m’a le plus marqué dans ce livre, c’est l’intention de Christophe Michaud d’accrocher le lecteur, de le piéger dans le roman, et on n’en sort pas indemne. L’immersion semble permise par la forme, autant que par l’histoire qui scotche vite le lecteur. Les efforts sur ces points et leur complémentarité marquent cette volonté d’apporter du crédit et du réalisme grâce à des subterfuges subtilement apportés : on a évoqué déjà les photos, la police de caractère, les descriptions détaillées et un style précis et riche. On peut citer également les rapports et lettres (censurés, ce qui rajoute au réalisme), en début et fin de récit. Le mystère ne s’en trouve que renforcé dans ce livre qui paraît plus qu’authentique !
En conclusion, on ne peut que saluer le travail de Christophe Michaud réalisé sur ce livre. L’histoire, bien que complexe fascine, fait rêver, voyager et frissonner : un savant mélange bien maîtrisé entre réalisme et mystère exacerbés. C’est un roman qui demande l’attention complète du lecteur, qui se mérite, avec la récompense d’une excellente lecture à la clé ! Je remercie Christophe Michaud et le forum Au cœur de l’Imaginarium.