résumé:
Dieu est de retour. En fait, Dieu n'est pas parti, Dieu est toujours une lune du nom de Gaude. C'est Labette qui s'est fait la malle, laissant se prélasser jusqu'à la routine le quatuor qui constitue son équipage. Mais tout a une fin et cette fin peut prendre une tournure fort définitive. Surtout avec Gaude souffrant du syndrome de personnalités multiples, dont certaines sont atteintes d'une mégalomanie s'apparentant étrangement au complexe de Dieu... Eh oui, Multiple était la lune.
remarque: vous trouverez mon avis sur le premier tome "Le dieu était dans la lune" ici.
Mon avis:
Multiple était la lune d'Hervé Thiellement est un deuxième tome, puisque les aventures de Labette et son équipage, ainsi que celles de la lune ont débuté avec « Le dieu était dans la lune ». Même si ce tome peut être lu indépendamment du premier, il serait dommage de se priver du plaisir de faire connaissance avec les personnages dans le premier et ce serait gâcher la possibilité de réjouissantes retrouvailles avec ceux-ci dans le deuxième. Bien des anecdotes du premier tome resurgissent dans ce deuxième tome et même si l'auteur prend soin de restituer les personnages dans leur contexte, il semble logique et préférable de commencer la lecture dans l'ordre établi.
Le roman, à l'image du premier tome se rythme au fil de chapitres courts, dans un univers travaillé et immersif. Certaines planètes déjà connues sont de vrais petits paradis, d'autres ont un intérêt universitaire ou commercial. On découvre également dans ce deuxième tome d'autres étranges planètes, dont Hervé Thiellement aime nous décrire la faune et la flore. Si on pouvait reprocher un petit manque d'ambiance générale pour le premier, l'auteur corrige ici ce détail gênant, pour notre plus grand plaisir. L'aventure n'en est que plus dépaysante et distrayante. On sent la touche de l'auteur et son style s'y affine.
On retrouve donc l'équipage de Labette, personnages découverts dans le premier tome et auxquels on s'est peu à peu attaché. En ce début de roman, ils s'adonnent à une de leur spécialité : profiter de la vie. C'est quand même assez rare de trouver dans un roman, et d'autant plus dans un roman de SF, des personnages qui prennent le temps de se poser et de vivre, de faire des bains de soleil, de profiter de moments intimes, dans une joie simple et assez fascinante. Capacité d'autant plus surprenante qu'ils savent en faire preuve même quand les pires ennuis les guettent !
Ils n'en sont pas pour autant inactifs et il s'agit même d'un équipage très capable. Chacun possède sa fonction, s'active à la tâche sans gêner l'autre. L'auteur leur laisse plus d'autonomie et de caractère dans ce tome. La mixité de l'équipage, bien appréciable, prend également plus de sens, car les femmes jouent leur rôle au même titre que les hommes. Les simples strip-teaseuses, autrefois divertissantes et attachantes, montrent ici leur caractère. Chang la changeling démontre sa finesse et ses talents d'actrice, en changeant de forme plus vite que son ombre et joue un rôle important dans l'intrigue. Julie fait preuve de perspicacité et de sagesse. Elle arrive plus d'une fois à calmer les esprits et intervient toujours à bon escient.
Labette confirme de son côté, l'instinct maternel qui la pousse à superviser et protéger son précieux équipage. Pourtant, on lui découvre également des failles, et on s'interroge un peu plus sur sa nature et ses origines.
Gaude, la lune qui voulait être un Dieu fait de nouveau des siennes, et cette fois, elle est multiple. L'auteur sait lui donner une caractérisation plus pertinente, mieux définie et qui gagne en intensité au fil du récit. Elle participe plus, reste au cœur de l'intrigue et si on suit souvent l'histoire de son point de vue, c'est une manière ingénieuse de l'auteur pour lui conférer une toute puissance. On connaît tous ces coups, ce qui lui confère toujours une longueur d'avance sur Labette et son équipage. On tremble pour eux et on se demande comment ils vont s'en sortir, mais ils possèdent plus d'un tour dans leur sac et nous réservent des surprises.
L'intrigue parait également plus soutenue dans ce deuxième tome et l'action plus présente.
L'auteur joue des différents points de vue adoptés, ajoute de nouveaux personnages et de nouvelles sou-intrigues, se joue également de la chronologie des points de vue abordés, pour mieux piéger le lecteur et le mener du bout du nez. On le suit avec plaisir, sans bien comprendre comment se dénouent les fils, mais c'est très appréciable.
Si j'ai aimé « Le dieu était dans la Lune », j'ai encore plus apprécié « Multiple était la lune », plus abouti, tout en conservant le côté divertissant, ainsi que la touche imaginative et le style d'Hervé Thiellement. Ce fut également une joie de retrouver les personnages. J'ai dévoré ce tome en quelques heures, sans pouvoir lâcher le livre et j'espère sincèrement pouvoir lire un jour un tome 3. Merci au forum « Au cœur de l'Imaginarium » et à « Rivière Blanche », pour cette très chouette balade interstellaire !
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