Résumé
Vous prendrez bien de nos nouvelles !
“Histoires de…” des anthologies variées, de la nouvelle au roman court, des auteurs venus de toute la francophonie, des thèmes venus des quatre coins de l’Imaginaire. Lune Écarlate Éditions présentent le plaisir de lecture à l’état pur !
Histoires de… Folie. L’instant où tout bascule. La spirale vous emporte. La réalité se déchire. La peur s’impose. Sous la plume de Sophie Dabat, Johanna Almos, Kwamé Maherpa, Patrick S. Vast, Jacques Mercier, Arnauld Pontier, Bruno Pochesci et JB Leblanc.
Coup de folie, graine de folie, déséquilibre passager, état permanent, dansez sur le fil des cauchemars ou de la réalité, frissonnez devant l’incontrôlable, l’inacceptable, l’incompréhensible. Oserez-vous succomber ?
Mon avis
Le recueil « Histoires de folie » est publié dans le cadre de la collection « Histoire de… » des éditions Lune écarlate, dirigée par Marc Bailly.
Chaque nouvelle est précédée par la présentation de l’auteur, de la plus classique à la plus fantaisiste, pour illustrer le brin de folie qu’aime inclure chacun d’entre eux dans leur vie et surtout dans leur nouvelle ou dans leurs écrits. Chacun a proposé une nouvelle, selon sa sensibilité et son style littéraire. Le résultat offre une variété appréciable.
Le recueil propose donc un éventail de manifestations de la Folie à travers divers degrés et sous différentes formes.
Que la folie gagne les personnages face à des situations qu’ils ne contrôlent plus (c’est le cas pour Peur filiale, Manta 131, ou Laure), ou qu’ils choisissent la Folie, comme ultime recours et pour seul refuge possible, comme par exemple dans le choix de l’Hippocampe, où un jeune garçon trouve du réconfort auprès d’un ami imaginaire après le meurtre de toute sa famille, elle est souvent associée à la violence : en conséquence et en réaction à celle-ci.
Cette folie peut être subie par le personnage qui se voit sombrer et parfois, comme dans Peur filiale ou Manta 131, ne sait plus distinguer la frontière entre réel et fiction. Le surnaturel y trouve alors une place logique, avec des fantômes plus ou moins bienveillants. Difficile de faire le tri entre le vrai du faux, entre réel et folie. C’est également le cas dans La marelle de Hopscotch, ou l’auteur amène le lecteur à douter de la lecture même qu’il a fait de la nouvelle et à ébranler ses repères.
Dans d’autres nouvelles les personnages sont confrontés à la folie d’autrui, victimes que la destinée a placé sous la coupe de fous violents et pervers, comme dans L’empailleur ou Passage à l’acte.
Dans le recueil, la Folie s’accompagne de peur : celle des personnages, mais aussi celle du lecteur qui frissonne plus d’une fois, car certaines nouvelles font froid dans le dos. Certaines d’entre elles prennent même un côté malsain, voire pervers quand le piège de ces fous dangereux se referment sur leur victime de manière inévitable et sombre.
Quelle que soit la narration choisie, on sent que les auteurs maîtrisent leur récit. Deux de ces nouvelles prennent une forme particulière entremêlant des passages de différents récits, recréant le puzzle des histoires, inspirant la folie sur le fond comme dans la forme. Dans Comme un passage à niveau, les points de vue se succèdent et il faut un moment au lecteur pour comprendre où l’auteur veut en venir. Dans Laure, le même système est introduit, mais il s’agit d’un même personnage prenant différentes formes, humaine, animale…et qui peine à rejoindre sa forme originelle.
Les auteurs ont particulièrement soigné la psychologie des personnages, l’ont travaillé en profondeur, pour permettre d’entrouvrir la porte de leur folie. Elle va de pair également avec la perte de contrôle du corps et de ses réactions physiques : tics nerveux et réactions intenses.
Si l’aspect surnaturel s’invite également dans le recueil, il œuvre par petites touches pertinentes et efficaces : amis imaginaires, fantômes et vies parallèles permettent de découvrir des frontières incertaines entre réalité et imaginaire.
Le contexte semble également toujours soigné, et bénéficie d’une bonne mise en place, d’un soucis du détail, que les récits soient longs ou courts
Dans ces univers banals, bien en place, qui pourraient être les nôtre, arrive le désordre annonciateur de Folie.
Les fins de chacun des récits proposent une chute plus ou moins attendue, mais toujours logique. Certaines laissent le lecteur dans l’effroi ou le désarroi. La folie interpelle, fait réfléchir aux situations et le lecteur se demande comment il aurait réagi face à certaines d’entre elles.
En conclusion : le style des auteurs, toujours fluide, varie, tout comme la narration et le sujet traité dans les nouvelles proposées. Mais à travers le thème de folie, même si elle diffère selon les histoires et les personnages, les auteurs gardent le soucis de poser en détail l’univers où s’invite désordre et folie, une psychologie travaillée du personnage, une chute qui surprend le lecteur et l’invite à l’introspection. On trouve donc, à la fois une belle diversité et une bonne cohérence dans ce recueil, qui se lit avec plaisir.
Merci au forum « Au cœur de l’imaginarium » et aux éditions « Lune écarlate » pour ce bon moment de lecture.
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