Résumé
Marie Costello, journaliste, est plongée au cœur d’une enquête nauséabonde.
Deux gosses gothiques ont été violemment agressés à la sortie d’une soirée.
Afin de découvrir l’identité des coupables, elle tente d’infiltrer le milieu de la nuit, un monde qu’elle connait peu et dont elle ignore les codes.
Au cœur du Black Pearl, boite branchée dont l’énigmatique patron ne la quitte pas des yeux, elle va découvrir que cette affaire est beaucoup plus sordide que ce qu’elle imaginait…
Mon avis
Je ne suis pas une habituée des romans bit lit, mais j’aime en lire à l’occasion. « La main immaculée » m’a donc permis un plongeon dans ce genre possédant ses codes et son thème précis. J’étais curieuse de voir si le roman saurait avoir sa propre originalité et, s’il reste fidèle aux classiques du genre, il a su me surprendre.
Au départ, j’avoue que je n’étais pas emballée : la narration à la première personne évoque la vie d’une journaliste dans ses moindres détails, sans qu’il n’y ait d’action. J’ai eu peur de vite me lasser à la lecture, mais je ne regrette pas de m’être accrochée. Le récit, une fois mis en place, emmène la jeune journaliste enquêter dans les milieux de la nuit, auprès des gothiques pris pour cibles de violences fanatiques. Elle se révèle alors une jeune femme de caractère, loin d’être fade. Elle est sensible, mais forte, têtue (parfois trop, à la limite d’être chiante et déraisonnable, au plus grand plaisir du lecteur), intelligente et perspicace. Elle prend le temps de comprendre le monde des gothiques qu’elle ne connaît pas. Elle constate les préjugés et l’incompréhension et même la haine et la violence dont-ils sont victimes. L’ambiance est d’ailleurs bien décrite, même si elle reste fidèle aux images que l’on connaît déjà. Au delà de l’infiltration, elle réfléchit à la condition de ces jeunes gens différents, jugés si négativement.
J’ai apprécié également le ton de la narration menée avec humour, voir sarcasme et parfois auto-dérision. Et si le début m’a semblé long, le rythme s’accélère dans un récit bien mené. Les chapitres s’équilibrent ainsi que l’alternance récit - dialogue, action - réflexion.
Si le vampire n’échappe pas aux clichés : on a affaire à un beau brun ténébreux (et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais), il reste tout de même moderne, ancré dans son temps, avec une situation professionnelle et personnelle. Il garde également son côté sauvage et l’auteure a pris soin de ne pas édulcorer sa forme vampirique : ce qui donne plus de crédibilité à sa caractérisation.
La relation entre les deux antagonistes évoluent vite. La romance ne prend pourtant pas pied sur l’intrigue. Elle la complète, offrant même des scènes sensuelles, agréables à la lecture. On ne peut qu’être sensible à la tendresse et l’instinct de possession et de protection pour sa jolie compagne. Même si elle lui tape sur les nerfs, quand elle se montre têtue comme une mule. Cette relation bien que prévisible sait séduire le lecteur.
L’ennemi apparaît quelque peu stéréotypé, mais l’auteur parvient à lui attribuer la crédibilité et la perversion qui lui conviennent. Sa nature surprend, et on peut tiquer sur l’identité même de sa tête pensante. J’avoue avoir eu du mal à adhérer.
En conclusion, j’ai vraiment aimé ce roman bien rythmé qui se lit rapidement et avec plaisir. Le personnage principal s’est avéré fort et attachant. J’ai juste regretté ne pas explorer encore plus le monde gothique, même si j’ai apprécié l’approche et le message de l’auteur dans le récit. Je recommande donc ce roman aux amateurs de bit lit, ou même aux lecteurs qui voudraient découvrir le genre. Je remercie le forum « Au cœur de l’imaginarium » et les éditions du « petit caveau » pour cette belle découverte.
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