dimanche 11 octobre 2015

Mortel Contact, de Piet Legay


Résumé
« Les sphères de lumières cessèrent leur danse de mort. L'une d'elles se colla à la nuque de Haller. Le géant trébucha, ses mouvements se ralentirent. Vidé de toutes forces, il ploya des genoux et s'abattit face au sol.
— C'est un cauchemar, dis ! C'est un cauchemar ?
La jeune femme vit le corps sans vie se soulever lentement.
— Non, haleta-t-elle, c'est la réalité…
Alors il comprit pourquoi cette Vérité lui était interdite. »
Piet Legay, conteur infatigable vous entraîne dans son premier Dossier Maudit.


Mon avis 

Piet Legay, auteur de science-fiction prolifique, a publié son roman Mortel Contact, premier volume d’une série qui en compte 14 au total, intitulée Les dossiers maudits, en 1987 chez « Fleuve noir ». Les éditions L’ivre-book ont eu a cœur, avec la sortie de ce premier volume, de publier une SF au charme ancien, un peu kitsch, qui privilégie l’aventure et l’action. La sortie de l’ensemble des 14 volumes est d’ailleurs prévue.
Ces dossiers maudits s’organisent comme des archives cohérentes, qui révèlent des pans de réalité cachée : une vérité à la fois effrayante et excitante, si l’on se base sur la lecture de ce premier volume.

Dès l’entrée dans le récit, on découvre une SF familière à tout lecteur averti, simple et efficace. Les descriptions concises, en appellent aux codes d’une SF traditionnelle, offrant une visualisation immédiate des lieux et scènes.

Nous faisons la connaissance d’une équipe de maintenance, voyageant dans une navette, en direction d’une station spatiale où ils doivent effectuer des réparations. Même si un personnage va se démarquer des autres au fil du récit, pour devenir le personnage principal, on se focalise plus sur l’ensemble de l’équipe : leurs relations, leur travail, leurs inquiétudes communes et interrogations (les dialogues sont d‘ailleurs bien amenés en ce sens).
Leur description reste simple, voir stéréotypée, tant leur caractérisation reste minimaliste, pourtant le lecteur s’y retrouve vite. L’auteur accorde, en effet, plus de place à l’ambiance et à l’intrigue.
Il en est de même pour les lieux : la navette, la station. Ce sont des espaces, que l’on se représente vite et sans mal : pas d’originalité, mais un cadre qui sert l’intrigue et ne manque pas de précision et de profondeur pour autant.

Le malaise et la tension s’installe très vite dans le récit. Ils scotchent le lecteur qui a du mal à lâcher la liseuse, une fois la lecture commencée.
En effet, l’intrigue, les événement inhabituels, la menace latente, sans être vraiment définie, le style vif et efficace, instaurent rapidement une ambiance oppressante et qui restera présente tout le long du récit.
La menace ou plutôt l’ennemi extra-terrestre garde également son côté mystérieux, dangereux et fatalement invincible.

Si on considère en plus, le fait que la religion des terriens ne reconnaît pas l’existence d’extra-terrestres et même condamne pour hérésie toute personne affirmant le contraire, notre équipage se retrouve donc dans une situation délicate. Piégés entre la menace grandissante des aliens, des habitants de la station qui les voient comme des intrus, et un monde extérieur qui ne veut pas reconnaître le danger et pourrait même bien condamner leur situation (au nom de leur religion), ils ne peuvent se fier qu‘à eux même pour s‘en sortir. Même si ce système peut paraître simple, le lecteur n’a qu’une envie : découvrir comment les personnages qu’il suit depuis le début va survivre à la catastrophe imminente. Piet Legay, par l’ambiance angoissante qu’il retranscrit et son style vif tient le lecteur en haleine, et ce jusqu’à la dernière ligne ! (et je n’exagère pas quand je dis la dernière ligne). La fin est intense. On ne lâche pas avant le dernier mot et la tension a du mal à retomber une fois la lecture finie.

En conclusion, « Mortel contact » est un récit de SF certes classique, mais intense, privilégiant une ambiance angoissante et prenante. Je remercie les éditions l’Ivre-book et le forum « Au cœur de l’imaginarium » pour cette belle découverte. Je lirai d’ailleurs la suite avec plaisir !

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