Résumé
Écrire le trouble ressenti, écrire pour attiser le désir, écrire pour témoigner d'une expérience érotique sans commune mesure. Toutes les femmes de ces lettres, qu'elles prennent la plume ou qu'elles soient évoquées par un tiers, portent des talons rouges. Il semblerait qu'il s'agisse d'un signe indiscutable de liberté sexuelle…
Mon avis
Les talons rouges n’est pas le premier écrit de Corpus Delecta publié chez e-ros, on la retrouve également avec le titre Shéhérazade 2.0, roman graphique, tout aussi tentant que le recueil présenté ici.
En introduction, l’auteure présente son recueil de manière agréable, avec un style tout à fait prometteur pour les nouvelles à suivre.
Elle rappelle le symbolisme fort des talons rouges qu’ils soient escarpins, bottines ou bottes. Ils représentent l’accessoire de séduction ultime. Elle évoque des personnages féminins et masculins, qui se livrent pour des jeux chauds à deux ou, comme on le découvrira au fil de la lecture, à plusieurs.
Les nouvelles se présentent toutes sous forme de lettres adressées à leur partenaire, à une amie ou à un parfait inconnu. Ce sont principalement les femmes qui sont narratrices, mais l’une des nouvelles adopte le point de vue masculin.
Si les personnages se livrent, à travers leur écrit, évidemment à la première personne, ils s’affirment aussi. Les femmes s’y imposent comme maîtresse de leur sexualité décomplexée et débridée, prêtes à verbaliser leur désir, leur plaisir et leur fantasme. Aucune gêne n’entrave les mots, juste une sacralisation des moments passés ou à venir.
Dans la première nouvelle, Héloise rappelle à l’ordre son amant pour son manque de discrétion, mais en profite pour décrire dans le moindre détail, avec des mots crus, mais sur le ton de la conversation, l’excitation et le plaisir éprouvé lors de leurs derniers débats. Dans la deuxième, une femme raconte à son ami Sally un épisode très chaud de ses vacances, passé au bord de la piscine, avec de nombreux inconnus. C’est comme si elle la prenait à témoin de sa revanche sur sa vie et sa libération. Elle s’attarde également sur tous les détails, sans le moindre soucis des convenances. Dans la troisième nouvelle, une femme annonce à son amant la punition qui l’attend quand il viendra, et donc la nouvelle se lit au futur. La quatrième, du point de vue de l’homme, qui parle à un de ses potes de sa collègue experte, lui exprime son plaisir et le détachement presque insolent de celle-ci. La cinquième s’adresse à un inconnu rencontré chaque jour au même arrêt et dont le parfum évoque des souvenirs de sa première fois et entraîne des fantasmes qu’elle lui propose de réaliser.
Ces femmes assument leurs fantasmes, leur plaisir et, même si elles se soumettent au plaisir de leur partenaire, elles savent leur rappeler qu’elles mènent le jeu. Elle semblent telles des déesses aux talons rouges.
Leurs talons rouges sont toujours présents, mais discrets, témoins de leurs ébats, signes de reconnaissance, symboles de leur féminité et de leur séduction.
Le style de l’auteur est fort agréable à la lecture et parfaitement maîtrisé. Il s’adapte à merveille au point de vue adopté. Certaines nouvelles sont plus crues, plus directes, mais la narration semble toujours différente selon le personnage et finalise leur caractérisation.
Les récits sont bien menés, épicés et savoureux à la lecture. Chacun échelonne la montée de l’excitation et du plaisir des personnages, fait monter progressivement la tension jusqu’au final.
En conclusion, ce recueil « Les talons rouges » est une belle découverte. Je remercie le forum Au cœur de l’Imaginarium et la collection e-rospour cet agréable et chaud moment de lecture.
Merci à vous ;-)
RépondreSupprimerMerci pour ce bon moment de lecture !
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